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Paraissant le TMT©r*cr"e<ïi. — IVo 3 •Si Janvier 1925 ^SPOTO^S &* jfiP^r* ABONNEMENTS: v , ' ; , , Sijc mois. Un an Issoire 2 fr. 75 4 fr. 50 Département. 3 fr. 50 6 fr. »» Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. »» JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES . ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE &' NOUVELLES ANNONCES : Annonces Judiciaires . 1 fr. 25 la ligne Réclames et Avis divers 2 fr. la ligne UN NUMÉRO : 1 0 c. L'Abonnement se continue jusqu'à réception d'Avis contraire. Tout ce qui concerne le Journal doit être adressé à l'Imprimerie VESSELY, ^\iccr de Bouoïier-ori et Vessely BOULEVARD D É LA MANLIÉRE ET RUE DE CHATEAUDUN, A ISSOIRE Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. Guillaume ÎII ? Le Président Ebert, après l'échec subit par le Chancelier Marx, pour la constitution d'un nouveau cabi- net, chargea le docteur Luther de procédera cette formation dont ce dernier n'est venu à bout que par- tiellement, puisqu'il a encore deux portefeuilles à pourvoir. Nos grands quotidiens, en ren- dant compte de cette situation et en faisant connaître l'opinion po- litique des nouveaux ministres, ont déclaré que ce gouvernement était favorable à la restauration de la monarchie. « II n'y a natu-. Tellement pas deux façons, écrit l'un d'eux, de caractériser le nou- veau ministère. Nous nous trou- vons bel et bien., en présence d'un cabinet national à l'extérieur et anti républicain à l'intérieur ». Ce qui donne du poids à cette affirmation, c'est la manifestation, qui eut lieu à Nuremberg, pen- dant les pourparlers engagés par le docteur Luther. * i ¥ M- Ce jour-là, se trouvaient réunis, à propos d'un festival, organisé par l'association militaire d'ail- leurs illégale, dite Reichsflage, c'est-à-dire Bannière de l'Empire, tout un bouquet de princes : le Kronprinz Ruprecht de Bavière, le prince Oscar de Prusse, troisiè- me fils du Kaiser, et autres sei- gneurs de moindre importance. On escomptait aussi la présence de l'ancien Kronprinz de Prusse, qui manqua au rendez-vous. Cer- tains prétendent que s'il ne vint pas, c'est qu'il avait un motif im- portant pour faire faux bond pour le moment. D'après des tuyaux plus ou moins sûrs, dans le cas de la res- tauration de la Monarchie si la lutte entre Ruprecht de Bavière et Frédéric de Hohenzollern restait indécise, c'est le fils aine de ce der- nier Guillaume de Hohenzollern qui serait choisi et qui serait Guil- laume III succédant à Guillau- me II. Comme on peut s'en rendre compte, Guillaume II est bien fini, il ne lui reste plus, à défaut de l'amour de son peuple, que la ten- dresse de son Herminie ; ce qui n'est pas suffisant pour remonter sur le trône. # * * Ceux qui voient déjà un Hohen- zollern ou un Wittelhbach, por- tant la couronne royale ou impé- riale, vont un peu vite. Les con- servateurs allemands, qui sont plus nombreux que ceux qu'on qualifie chez nous de républicains, ont des besognes préparatoires à accomplir avant d'en venir à la nouvelle Restauration. Une Restauration monarchique allemande pour avoir des chances doit d'abord ne pas être brusquée; il faut lui aplanir la voie, en ré- duisant les difficultés d'une entre- prise qui pourrait mettre l'Alle- magne en mauvaise posture. Il y a deux grands partis mo- narchiques en Allemagne, celui qui a son siège à Berlin et l'autre qui a son centre à Munich. Il faut que les deux partis tombent d'ac- cord, comme ce fut le cas en 1871, lorsqu'il fut question de restaurer I Empire allemand. Ce qui se dégage de la politique suivie actuellement chez nos voi- sins, c'est que l'Allemagne se relève économiquement et mili- tairement, c'est qu'elle pelote en attendant de jouer la grande par- tie, c'est qu'elle espère par des voies détournées, arriver à l'heure marquée par elle pour avoir une revanche complète. L'an de malheur 1814. ne lui avait pas suffii pour venger com- plètement Iéna; elle a attendu 1924, qui ne lui a pas réussi. Maintenant elle se prépare pour une autre date, qui sera 19... Voilà ce que nous ne devons pas oublier, quel que soit notre idéal politique; donc France, avant tout. HENRI NICOLE. Pas d'Inflation ! MM. Herriot et Clément'el ont déclaré à la Chambre qu'ils sont opposés à toute inflation, que la valeur du franc tient à sa stabili- sation, que faire donner la planche à billets, c'est courir à la ruine. Toute la Chambre, même l'oppo- sition, a accueilli par son approba- tion cette politique de véritable salut. Ou nous nous restreindrons, ou nous ferons un saut dans l'in- connu II faut donc espérer que nos re- présentants seront également con- tre toutes les revendications non fondées, qu'on ne les verra plus faire assaut de promesses, quitte à ne pas pouvoir les tenir, sans danger pour le pays. Un Amnistié ! On a bien fait de voter une am- nistie large, mais on a malfait en l'étendant à des individus indignes. Ainsi on vient d'arrêter à Paris « la Terreur des Halles » un apa- che qui avait été déjà cinq fois con- damné et interdit de séjour, il venait de commettre un nouveau meurtre. Il .avait profité de l'am- nistie ! Il ne doit pas être le seul dans ce cas. L'Office des Prestations . en nature La Chambre a voté un projet de loi qui autorise la création, au Ministère des Affaires étrangères, d'un office de prestations en nature, doté de l'autonomie financière et destiné à assurer la livraison des prestations en nature à recevoir de l'Allemagne. La France, jusqu'ici, n'a été dé- bitée que de 91 millions de marks- or au titre de ces prestations. Chif fre insignifiant, car c'est l'Allema- gne qui devrait payer et c'est nous qui sommes obligés de réparer les ruines qu'elle a causées de parti- pris chez nous. , it LES HOMMES DU JOUH paraissent tous les samedis Le 50 c. C'est devant une saile comble et élégante qu'a eu lieji > JLundi der- nier, à 20 h, 30, à l'Hôtel de Ville, la conférence audition musicale organisée par le Groupement Ré- gionaliste « Pour l'Auvergne ». C'était à prévoir, le programme de la soirée était de nature à satis- faire les plus difficiles et aussi à plaire à tous ceux qui aiment la belle et bonne musique. M. le docteur Delanef, président dugroupement, avant de « donner la parole » — qu'on nous permette cet- te expression, car elle est fort juste dans l'espèce — aux artistes qui prêtaient leur concours, les a tout d'abord en termes bien choisis pré- senté au public. Il a ensuite, avec la compétence musicale qu'on lui connaît, donné des éclaircissements sur les au- teurs dont on allait exécuter les oeuvres et sur l'importance de ces dernières dans le développement de l'art. Il y avait, en effet, au program- me de véritables maîtres qui ont influé sur leur siècle et qui conti- nuent leur action artistique et bienfaisante : César Frank, Chopin, Barbella, J Aubert, J. Philipp, Locatelli, Mondonville, Rimsey- Korsakov, Erlanger, Ch. Widor, Chabrier, F. Lizt, une double pléiade. Il a terminé en remerciant les auditrices et les auditeurs d'être venus si nombreux, malgré le brouillard, en leur promettant qu'ils ne seraient pas déçus dans leur attente. En eff"t, le public est resté sous le charme, depuis le commence- ment jusqu'à la fin. Si nous vou- lions dire quels compliments mé- ritent les artistes qui sont, de- puis longtemps bien connus, non seulement à (lermont, mais enco- re dans toute la région, les colon- nes de notre journal seraient trop courtes, nous sommes donc obli- gés de nous borner. Mlle Lammers qui . déjà s'était fait entendre avec succès à Issoire, a joué avec un style impeccable Ma Mie au Gay d'Aubert, avec M. Lammers, son père, morceau spé- cial pour deux violons seuls, qui se répondent et se renvoient en quelque sorte la balle musicale dont l'audition fut un ravissement. Elle joua seule Hymne au Soleil de Rimsey-Korsakov et aussi fit apprécier sa maîtrise et la finesse de son sens artistique. M. Lammers, magnifique violo- niste, dont l'éloge n'est plus à faire; les succès de ses élèves, sont la meilleure preuve de son talent, s'est l'ait entendre dans une Sonate pour violon et piano de César Frank. Il avait pour partenaire Mlle Jeanne-Pierre Hennebains, une pianiste de la grande école qui possède un jeu d'une précision par- faite, dénotant un merveilleux tempérament artistique ; leur suc- cès fut aussi grand que mérité, Mlle Jeanne-Pierre Hennebains, en outre a joué ce qu'on peut appeler la haute difficulté avec la Ballade de Chopin, Feux Follets de J. Philipp, Scherzo-Valse de Chabrier et la Valse de MéphisLo de F. Lizt. Mme Maurice Vallet qui est de tous les beaux concerts de Cler- mont où l'art musical s'est taillé une belle part, et qui est une can- tatrice à la voix bien timbrée, aux notes étendues, qu'elle conduit avec une aisance admirable, a chanté Chant funèbre de la Polo- gne de Chopin, un Lied de C. Frank, Fedia d'Erlauger et Conte mystique de Widor, au contente- ment général de l'assistance. En résumé, une soirée dont on parlera dans tous les cercles de no- tre petite ville qui goûtent le plai- sir des belles auditions. Nous manquerions à tous nos devoirs d'un bon et juste chroni- queur, si nous n'offrions pas nos remerciements au groupement pour cette véritable fête et particu- lièrement à M. le docteur Delanef, son président, qui fut la cheville organisatrice du concert Nous espérons qu'il nous per- mettra bientôt de dire : la séance continue. Les Ries el Plies ûlssoire La rue de la Berbiziale coupe la rue du Palais et a pour parallèle, la rue de l'Aumône. Les étrangers sont intrigués et se demandent de quel Palais il s'agit. Il ne le seraient pas, si le mot Palais était complété par les termes : de Justice; car c'e&t au Tribunal, installé dans l'ancien couvent des soeurs de St-Benoît, que la rue doit son nom. La prison se trouve dans le mê me édifice, au rez-de-chaussée. De là, l'expression issoirienne : il a fait un séjour à St-Benoît, pour exprimer par un euphémisme, que la personne en question a été sous les verrous à Issoire. Cette rue n'existait pas dans le vieil Issoire. Tout le quartier qu'elle dessert était occupé par le couvent flanqué de sa chapelle et entouré de vastes dépendances. On voit encore, quand on monte l'es- calier qui mène à la salle d'audience du Tribunal, dans une voûte, les deux trous par lesquels passaient les deux cordes des cloches. Une petite place et une étroite rue adjacente du nom de St-Benoîl rappellent l'ancien couvent tandis que la rue de la Prison en indique la destination actuelle. Dans les mêmes parages existe la rue de Boutade. Pour quel motif a-t-on donné à cette petite voie, le nom d'un terroir fort éloigné de ce point? Jusqu'ici il a été impossible de le savoir. Est-ce que ce ne se- rait pas plutôt rue de Bolade, qu'elle devrait s'appeler, du nom d'un bourgeois d'Issoire, qui joua un rôle important dans la cité et fut même chargé de présenter au roi Henri III, les revendications de ses concitoyens? La rue de l'Aumône fait partie de l'ancien Issoire. Dans un bâtiment de cette rue appartenant aux soeurs de St- Benoît ou soeurs bénédic- tines; les dites religieuses distri- buaient, à certains jours, l'aumône aux pauvres. On y remarquait autrefois le pont Charral placé sur le ruisseau qui la traverse et aussi la tour Gente- molle à laquelle les soldats du fa- meux capitaine protestant Merle donnèrent l'assaut, pour pénétrer dans la ville. Il ne reste rien de cette tour qui devait appartenir au système de fortification du fort de la Berbiziale. Cependant on y voit encore le moulin dit de l'Aumône, un des sept moulins auxquels Issoire doit une partie de son dicton. A noter que trois de ces moulins ceux de Guillard, de Barrière et de l'Es- paillat appartenaient aux religieu- ses de St-Benoït dont la richesse portait ombrage aux bourgeois du quartier. Le quartier du Chastel, qui va de l'église actuelle jusqu'à la ruede l'Aumône et qui comprend la rue du Chastel, la rue des Caves, la rue St-Paul, est le plus vieux quartier d'Isaoire; le quartier du Pont ne vient, comme ancienneté, qu'après lui. Là s'élevait, s'il faut en croire la légende, un temple consacré à Diane chasseresse, selon les uns, à la déesse Isis, selon les autres, il aurait été transformé en un su- perbe château, ou chastel, par le prince Dorus. Ce qui est certain, c'est qu'au cours des guerres de religion, le chastel était devenu un fortin avancé, où nuit et jour, des soldats montaient la garde. Dans des pans de murs, quelques fenê- tres, quelques portes, de style ro- man, c'est tout ce qui reste du pas- sé du quartier. La rue des Caves porte un nom qui parle; c'est l'endroit où les ri- ches bourgeois avaient leurs caves entièrement indépendantes de leurs habitations. Elles ne servaient pas seulement à garxler, dans d'excel- lentes conditions, le bon vin d'Is- soire, mais encore étaient des cen- tres de réunions. C'est là qne les Issoiriens se ren- contraient quand ils avaient à se concerter pour les choses de la cité ; c'est la que furent tramés bien des complots contre les gou- verneurs ou les consuls; c'est que se préparèrent même des at- tentats sanglants, tel que l'assas- sinat du marquis d'Allègre et de sa maîtresse. On peut voir encore quelques- unes des caves hautes, voûtées, bien dallées, aux murs épais de plus d'un mètre. Elles donnent l'impression de demeures d'une grande sécurité. On y discutait ferme à la lueur des chaleils suspendus aux voûtes, ou accrochés aux piliers; on y buvait aussi de bons coups au bousset passant à la ronde. Il est souvent question, dans les annales. d'Issoire, de ces réunions auxquelles assistaient bourgeois et gens du commun. Si les murs pouvaient parler que de choses ils nous feraient connaître sur le bon vieux passé ! Deux petites rues qui ont nom l'une : rue du Coude, parce qu'elle n'est qu'un coude et l'autre rue du Plumet, donnent dans la rue des Caves. Ce dernier nom dont l'ori- gine est inconnue,, cadre bien avec la rue où l'on trouvait de quoi avoir un plumet sérieux. U. XOL. (à suivre) VIN DE PROPRIÉTAIRE 200 fr. la pièce de 215 litres, port, congé et fût compris. Ecrire : Mme Lucie RIROT, viticulteur, SOMMIÈRES (Gard). Echoa. 1,50. -'•S

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P a r a i s s a n t le TMT©r*cr"e<ïi. — IVo 3 •Si Janvier 1925

^SPOTO^S &* j f iP^r*

ABONNEMENTS:v • , ' ; • , , Si jc m o i s . Un an

Issoire 2 fr. 75 4 fr. 50Département. 3 fr. 50 6 fr. »»Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. »»

JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES .

ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE &' NOUVELLES

A N N O N C E S :

Annonces Judiciaires . 1 fr. 2 5 la ligneRéclames et Avis divers 2 fr. la ligne

UN NUMÉRO : 1 0 c.

L'Abonnement se continue jusqu'à réception

d'Avis contraire.

Tout ce qui concerne le Journal doit être adressé à l'ImprimerieVESSELY, ^\iccr de Bouoïier-ori et Vessely

B O U L E V A R D D É LA M A N L I É R E E T R U E DE C H A T E A U D U N , A I S S O I R E

Les Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

Guillaume ÎII ?Le Président Ebert, après l'échec

subit par le Chancelier Marx, pourla constitution d'un nouveau cabi-net, chargea le docteur Luther deprocédera cette formation dont cedernier n'est venu à bout que par-tiellement, puisqu'il a encore deuxportefeuilles à pourvoir.

Nos grands quotidiens, en ren-dant compte de cette situation eten faisant connaître l'opinion po-litique des nouveaux ministres,ont déclaré que ce gouvernementétait favorable à la restaurationde la monarchie. « II n'y a natu-.Tellement pas deux façons, écritl'un d'eux, de caractériser le nou-veau ministère. Nous nous trou-vons bel et bien., en présence d'uncabinet national à l'extérieur etanti républicain à l'intérieur ».

Ce qui donne du poids à cetteaffirmation, c'est la manifestation,qui eut lieu à Nuremberg, pen-dant les pourparlers engagés parle docteur Luther.

* i

¥ M-

Ce jour-là, se trouvaient réunis,à propos d'un festival, organisépar l'association militaire d'ail-leurs illégale, dite Reichsflage,c'est-à-dire Bannière de l'Empire,tout un bouquet de princes : leKronprinz Ruprecht de Bavière,le prince Oscar de Prusse, troisiè-me fils du Kaiser, et autres sei-gneurs de moindre importance.

On escomptait aussi la présencede l'ancien Kronprinz de Prusse,qui manqua au rendez-vous. Cer-tains prétendent que s'il ne vintpas, c'est qu'il avait un motif im-portant pour faire faux bond pourle moment.

D'après des tuyaux plus oumoins sûrs, dans le cas de la res-tauration de la Monarchie si lalutte entre Ruprecht de Bavière etFrédéric de Hohenzollern restaitindécise, c'est le fils aine de ce der-nier Guillaume de Hohenzollernqui serait choisi et qui serait Guil-laume III succédant à Guillau-me II.

Comme on peut s'en rendrecompte, Guillaume II est bien fini,il ne lui reste plus, à défaut del'amour de son peuple, que la ten-dresse de son Herminie ; ce quin'est pas suffisant pour remontersur le trône.

#* *Ceux qui voient déjà un Hohen-

zollern ou un Wittelhbach, por-tant la couronne royale ou impé-riale, vont un peu vite. Les con-servateurs allemands, qui sontplus nombreux que ceux qu'onqualifie chez nous de républicains,ont des besognes préparatoires àaccomplir avant d'en venir à lanouvelle Restauration.

Une Restauration monarchiqueallemande pour avoir des chancesdoit d'abord ne pas être brusquée;il faut lui aplanir la voie, en ré-duisant les difficultés d'une entre-prise qui pourrait mettre l'Alle-magne en mauvaise posture.

Il y a deux grands partis mo-

narchiques en Allemagne, celuiqui a son siège à Berlin et l'autrequi a son centre à Munich. Il fautque les deux partis tombent d'ac-cord, comme ce fut le cas en 1871,lorsqu'il fut question de restaurerI Empire allemand.

Ce qui se dégage de la politiquesuivie actuellement chez nos voi-sins, c'est que l'Allemagne serelève économiquement et mili-tairement, c'est qu'elle pelote enattendant de jouer la grande par-tie, c'est qu'elle espère par desvoies détournées, arriver à l'heuremarquée par elle pour avoir unerevanche complète.

L'an de malheur 1814. ne luiavait pas suffii pour venger com-plètement Iéna; elle a attendu1924, qui ne lui a pas réussi.Maintenant elle se prépare pourune autre date, qui sera 19... Voilàce que nous ne devons pas oublier,quel que soit notre idéal politique;donc France, avant tout.

HENRI NICOLE.

Pas d'Inflation !MM. Herriot et Clément'el ont

déclaré à la Chambre qu'ils sontopposés à toute inflation, que lavaleur du franc tient à sa stabili-sation, que faire donner la plancheà billets, c'est courir à la ruine.

Toute la Chambre, même l'oppo-sition, a accueilli par son approba-tion cette politique de véritablesalut. Ou nous nous restreindrons,ou nous ferons un saut dans l'in-connu

II faut donc espérer que nos re-présentants seront également con-tre toutes les revendications nonfondées, qu'on ne les verra plusfaire assaut de promesses, quitteà ne pas pouvoir les tenir, sansdanger pour le pays.

Un Amnistié !On a bien fait de voter une am-

nistie large, mais on a malfait enl'étendant à des individus indignes.

Ainsi on vient d'arrêter à Paris« la Terreur des Halles » un apa-che qui avait été déjà cinq fois con-damné et interdit de séjour, ilvenait de commettre un nouveaumeurtre. Il .avait profité de l'am-nistie ! Il ne doit pas être le seuldans ce cas.

L'Office des Prestations .en nature

La Chambre a voté un projet deloi qui autorise la création, auMinistère des Affaires étrangères,d'un office de prestations en nature,doté de l'autonomie financière etdestiné à assurer la livraison desprestations en nature à recevoir del'Allemagne.

La France, jusqu'ici, n'a été dé-bitée que de 91 millions de marks-or au titre de ces prestations. Chiffre insignifiant, car c'est l'Allema-gne qui devrait payer et c'est nousqui sommes obligés de réparer lesruines qu'elle a causées de parti-pris chez nous. ,

it

LES HOMMES DU JOUHparaissent tous les samedis — Le N° 50 c.

C'est devant une saile comble etélégante qu'a eu lieji>JLundi der-nier, à 20 h, 30, à l'Hôtel de Ville,la conférence audition musicaleorganisée par le Groupement Ré-gionaliste « Pour l'Auvergne ».

C'était à prévoir, le programmede la soirée était de nature à satis-faire les plus difficiles et aussi àplaire à tous ceux qui aiment la belleet bonne musique.

M. le docteur Delanef, présidentdugroupement, avant de « donner laparole » — qu'on nous permette cet-te expression, car elle est fort justedans l'espèce — aux artistes quiprêtaient leur concours, les a toutd'abord en termes bien choisis pré-senté au public.

Il a ensuite, avec la compétencemusicale qu'on lui connaît, donnédes éclaircissements sur les au-teurs dont on allait exécuter lesœuvres et sur l'importance de cesdernières dans le développementde l'art.

Il y avait, en effet, au program-me de véritables maîtres qui ontinflué sur leur siècle et qui conti-nuent leur action artistique etbienfaisante : César Frank, Chopin,Barbella, J Aubert, J. Philipp,Locatelli, Mondonville, Rimsey-Korsakov, Erlanger, Ch. Widor,Chabrier, F. Lizt, une doublepléiade.

Il a terminé en remerciant lesauditrices et les auditeurs d'êtrevenus si nombreux, malgré lebrouillard, en leur promettant qu'ilsne seraient pas déçus dans leurattente.

En eff"t, le public est resté sousle charme, depuis le commence-ment jusqu'à la fin. Si nous vou-lions dire quels compliments mé-ritent les artistes qui sont, de-puis longtemps bien connus, nonseulement à (lermont, mais enco-re dans toute la région, les colon-nes de notre journal seraient tropcourtes, nous sommes donc obli-gés de nous borner.

Mlle Lammers qui . déjà s'étaitfait entendre avec succès à Issoire,a joué avec un style impeccableMa Mie au Gay d'Aubert, avec M.Lammers, son père, morceau spé-cial pour deux violons seuls, quise répondent et se renvoient enquelque sorte la balle musicaledont l'audition fut un ravissement.Elle joua seule Hymne au Soleil deRimsey-Korsakov et là aussi fitapprécier sa maîtrise et la finessede son sens artistique.

M. Lammers, magnifique violo-niste, dont l'éloge n'est plus àfaire; les succès de ses élèves, sontla meilleure preuve de son talent,s'est l'ait entendre dans une Sonatepour violon et piano de CésarFrank.

Il avait pour partenaire MlleJeanne-Pierre Hennebains, unepianiste de la grande école quipossède un jeu d'une précision par-faite, dénotant un merveilleuxtempérament artistique ; leur suc-cès fut aussi grand que mérité,Mlle Jeanne-Pierre Hennebains, enoutre a joué ce qu'on peut appelerla haute difficulté avec la Balladede Chopin, Feux Follets de J.Philipp, Scherzo-Valse de Chabrieret la Valse de MéphisLo de F. Lizt.

Mme Maurice Vallet qui est detous les beaux concerts de Cler-mont où l'art musical s'est tailléune belle part, et qui est une can-tatrice à la voix bien timbrée, auxnotes étendues, qu'elle conduitavec une aisance admirable, achanté Chant funèbre de la Polo-gne de Chopin, un Lied de C.Frank, Fedia d'Erlauger et Contemystique de Widor, au contente-ment général de l'assistance.

En résumé, une soirée dont onparlera dans tous les cercles de no-tre petite ville qui goûtent le plai-sir des belles auditions.

Nous manquerions à tous nosdevoirs d'un bon et juste chroni-queur, si nous n'offrions pas nosremerciements au groupementpour cette véritable fête et particu-lièrement à M. le docteur Delanef,son président, qui fut la chevilleorganisatrice du concert

Nous espérons qu'il nous per-mettra bientôt de dire : la séancecontinue.

Les Ries el Plies ûlssoireLa rue de la Berbiziale coupe la

rue du Palais et a pour parallèle,la rue de l'Aumône.

Les étrangers sont intrigués etse demandent de quel Palais ils'agit. Il ne le seraient pas, si lemot Palais était complété par lestermes : de Justice; car c'e&t auTribunal, • installé dans l'anciencouvent des sœurs de St-Benoît,que la rue doit son nom.

La prison se trouve dans le même édifice, au rez-de-chaussée. Delà, l'expression issoirienne : il afait un séjour à St-Benoît, pourexprimer par un euphémisme, quela personne en question a été sousles verrous à Issoire.

Cette rue n'existait pas dans levieil Issoire. Tout le quartierqu'elle dessert était occupé par lecouvent flanqué de sa chapelle etentouré de vastes dépendances. Onvoit encore, quand on monte l'es-calier qui mène à la salle d'audiencedu Tribunal, dans une voûte, lesdeux trous par lesquels passaientles deux cordes des cloches.

Une petite place et une étroiterue adjacente du nom de St-Benoîlrappellent l'ancien couvent tandisque la rue de la Prison en indiquela destination actuelle.

Dans les mêmes parages existela rue de Boutade. Pour quel motifa-t-on donné à cette petite voie, lenom d'un terroir fort éloigné de cepoint? Jusqu'ici il a été impossiblede le savoir. Est-ce que ce ne se-rait pas plutôt rue de Bolade,qu'elle devrait s'appeler, du nomd'un bourgeois d'Issoire, qui jouaun rôle important dans la cité etfut même chargé de présenter auroi Henri III, les revendications deses concitoyens?

La rue de l'Aumône fait partie del'ancien Issoire. Dans un bâtimentde cette rue appartenant aux sœursde St- Benoît ou sœurs bénédic-tines; les dites religieuses distri-buaient, à certains jours, l'aumôneaux pauvres.

On y remarquait autrefois le pontCharral placé sur le ruisseau quila traverse et aussi la tour Gente-molle à laquelle les soldats du fa-meux capitaine protestant Merledonnèrent l'assaut, pour pénétrer

dans la ville. Il ne reste rien decette tour qui devait appartenir ausystème de fortification du fort de laBerbiziale.

Cependant on y voit encore lemoulin dit de l'Aumône, un dessept moulins auxquels Issoire doitune partie de son dicton. A noterque trois de ces moulins ceux deGuillard, de Barrière et de l'Es-paillat appartenaient aux religieu-ses de St-Benoït dont la richesseportait ombrage aux bourgeois duquartier.

Le quartier du Chastel, qui vade l'église actuelle jusqu'à la ruedel'Aumône et qui comprend la ruedu Chastel, la rue des Caves, la rueSt-Paul, est le plus vieux quartierd'Isaoire; le quartier du Pont nevient, comme ancienneté, qu'aprèslui.

Là s'élevait, s'il faut en croire lalégende, un temple consacré àDiane chasseresse, selon les uns,à la déesse Isis, selon les autres,il aurait été transformé en un su-perbe château, ou chastel, par leprince Dorus. Ce qui est certain,c'est qu'au cours des guerres dereligion, le chastel était devenu unfortin avancé, où nuit et jour, dessoldats montaient la garde. Dansdes pans de murs, quelques fenê-tres, quelques portes, de style ro-man, c'est tout ce qui reste du pas-sé du quartier.

La rue des Caves porte un nomqui parle; c'est l'endroit où les ri-ches bourgeois avaient leurs cavesentièrement indépendantes de leurshabitations. Elles ne servaient passeulement à garxler, dans d'excel-lentes conditions, le bon vin d'Is-soire, mais encore étaient des cen-tres de réunions.

C'est là qne les Issoiriens se ren-contraient quand ils avaient à seconcerter pour les choses de lacité ; c'est la que furent tramésbien des complots contre les gou-verneurs ou les consuls; c'est làque se préparèrent même des at-tentats sanglants, tel que l'assas-sinat du marquis d'Allègre et de samaîtresse.

On peut voir encore quelques-unes des caves hautes, voûtées,bien dallées, aux murs épais deplus d'un mètre. Elles donnentl'impression de demeures d'unegrande sécurité.

On y discutait ferme à la lueur deschaleils suspendus aux voûtes, ouaccrochés aux piliers; on y buvaitaussi de bons coups au boussetpassant à la ronde.

Il est souvent question, dans lesannales. d'Issoire, de ces réunionsauxquelles assistaient bourgeois etgens du commun. Si les murspouvaient parler que de choses ilsnous feraient connaître sur le bonvieux passé !

Deux petites rues qui ont noml'une : rue du Coude, parce qu'ellen'est qu'un coude et l'autre rue duPlumet, donnent dans la rue desCaves. Ce dernier nom dont l'ori-gine est inconnue,, cadre bien avecla rue où l'on trouvait de quoiavoir un plumet sérieux.

U. XOL.(à suivre)

VIN DE PROPRIÉTAIRE200 fr. la pièce de 215 litres, port,congé et fût compris. Ecrire : MmeLucie RIROT, viticulteur, SOMMIÈRES(Gard). Echoa. 1,50. -'•S