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[1913, 11, p. 82-8&]

MANIET LMS

ORIGINES U LA MINIATIJ1IE PEUSANE

Les amateurs apprécient et recherchent de plus CII plus lesnuiriiatnres persanes, chefs-d'oeuvre de. grâce et d'éclat, que lesorientalistes étaient auparava ut seuls à se disputer. (hi peutsuivre le déveIo1pcinent continu de cet art délicat sous lesdynasties successives depuis l'invasion mongole au xiii' sièclejusqu'au xviii'', mais ses origines sont encore fort. ohscures.M. hochet, qui a récemment étudié cette question , émet l'opi-riion que les sujets des Sassanides n'étaient pas moins habilesà illustrer leurs ouvrages historiques que leurs successeursmusulmans. Il en don rie pour preuve qu'il existait encore auXe siècle des exemplaires d'un vieil ouvrage intitulé Portraitsdes souverains de la dqnasiic Sassanide où étaient reproduitesles iiutages de vingt-sept l)I'irlces de celte famille depuisArdashir jusqu'à celui qui succombasous les coups des Arabes.D'autre part, une tradition rapportée par plusieurs écrivainsorientaux voulait que M'iiii, le réformateur religieux mis à mortvers 27 ap. J.-C. par hahram 1.r, eût été un gm'aiid peintre, etl'on racontait qu'il avait, lovant son exil, cul umniné dans unegrotte ii u Tui'kestau un volume destiné au roi. On conservaitnième encore, huit siècles plus tard, des oeuvres de sa main dans

1. Cf. Martin, TJe rninwure paincing o/' Persia, India and Tur-ey,Londres, 1911. -

2. Les origines de la miniature en I',lrse in Ga:eUe dea Beaux-Arts, 1005, 2,p. tiSas.

3. Cet ouvrage est décrit dans une chronique anonyme, le Modjrnel et Tewa-riÂh et dans le Livre de l'Avertissement de Maçoudi, qui avait vu ce recueil deportraits dans la bibliothèque d'une vieille famille du Fars en 3(3 de l'hégire.

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MANI ET LES ORI(ilNES DE LA MINIATURE PERSANE2

les hibliothèques piiiicièi•es'. Ces livres illustrés par MtLi1

ti'étaieut pas, je le crains, d'une authenticité plus strrc que les

images de la I'anagliia peintes par saint Lue, quon vénèredans les églises ortlimloxes ; mais il est certain que de tout

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Fig. L - Feuillet d'uu livre wauichteu,

temps les manichéens ont attaché un grand prix à la beauté descopies de leur littérature sacrée. Ils les calligrapliiaient et les

I Kessier, Ma,i, 1889, p. 370 ss.; Blochet, 1. e., p. 128. Cf. F'age1, Muni, 18c?,p. 384.

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3 REVUE AflCH0LOG1QUE

décoraient avec amour en Orient aussi l)ie.n qu'en Occident. Auix' siècle, l'érudit arabe Al l)jal.iiz' parle (les somtiies considé-rables que les manichéens dépensaient pour obtenir de beaupapier blanc, de bonne enci'e noire et dc bons calligraphes et il

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Mg. 2. - Feuillet d'un livre manichéen.

ajoute : ( En vérité aucun papier que j'aie vu n'est comparableà celui de leurs livres, ni aucune calligraphie à la leur », et ilrapproche l'argent employé par les manichéens à décorer leursouvrages de celui que les chrétiens consacrent à orner leurs

1. Kessler, lMni p. 366.

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çMANI ET LES 0IGÎNES DE LÀ MINIATURE PERSANE11

églises. Beaucoup plus anciennement, saint \ugustin parle àplusieurs reprises des manuscrits précieux des manichéensd'Afrique (Contra Fauslum, XIII, fi, p. 331g , 12 Zycha) Taininulti et tain grandes et tain preliosi codices vesiri. (Ibid., 13,

p. !i.00, 10) : incendite omnes illas membranas elegantesçiuefret w'as decoris pellihus exquiitas. Une confirmation inattenduede ces assertions des auteurs anciens nous a été apportée parune découverte faite récemment dans le Turkestan chinois.M. von Lecoq, dans son grand et bel ouvrage sur 1hotsIio ', apublié un feuillet d'un ouvrage manichéen richement enluminéde couleurs restées étonnamment vives. Sous l'ombrage d'arbresfleuris, deux rangs de prêlrcs en costume sacerdotal - robeblanche et tiare blanche - écrivent assis à des pupitres (fig. 1).Au revers, dont le bord est décoré de deux rinceaux entre les-quels court le titre, on voit des musiciens, vêtus de robes mul-ticolores, jouant accroupis sur les tapis (fig. 2).

Ce pauvre morceau de papier, tout déchiqueté, porte laminiature orientale de beaucoup la plus ancienne qui nous soitparvenue, puisqu'elle remonterait, selon son éditeur, au viii-ix sièele. Sa valeur est inappréciable. Comme le remarqueM. von Le Coq, e la manière de peindre ne provoque pas, commecelle (le I mdc ou de la Chine, la sensation d'une chose étran-gère, mais plutôt familière. On devra la faire remontet' d'unepart à une école de la fin de l'antiquité, et dautrc part la con-sidérer comme la sourc.e de la célèbre miniature persane 1 n.

11 paraît. certain, en efïet,d'aprèsles données dont nous dispo-sons nlainterlant, que l'art (le la miniature fut transporté parles manichéens de l'empire sassanide dans le Turkestan, où il

1. Von Le Coq, Chostscho, Berlin e 1913, planche .2. M. von Le Coq publie aussi (pI. 47) des fragments curieux de miniatures

bouddhiques, dont la date n'est malheureusement pas fixée. Le style est toutdifférent de celui de notre feuillet manichéen.

3. « Die Malweise mutet nicbt wie die indisehe oder chinesiche fremdartigsondern vielmehr vertraut. an. Man wird sic einerseits auf eine sptantikeMalschule zurckfQhren, aridrerseits ais die Quelle der berûhmtem, sptiierenpersischen Miniaturmalerci betrachten mCi sen. »

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5 REVUE ÀEICHÉOLOGIQUE

devait se déveioppei' et produire des chefs-d'oeuvre certainsdes manuscrits exécutés dans ce pays sous les (l y flastieS mon-gles sont parmi les plus admirables que nous possédions.I)'autre part, lexistence d'une école d'enlumineurs chez lesmanichéens de lerse achève de prouver combien l'habitudeilili tistrer les livres y était déjà répandue avant l'époque mustil-manu. Si Mfini n'a pas été, ainsi que le dit E'irdoiisi ', '( un pein-tre conime la terre lien vit oucques de pareil » , il semblequ'il ait, pris soin (le joindre parfois à ses récits sacrés desflgures destinées à les rendre plus frappants.

Ce dessein de l'écrivain sacre es t atteste par un témoignagefort ancien, qui n'est connu que depuis peu. I.)ans lin discourss y riaque récemment publié, Fphrem dl'desse, qui Ilorissaitmoins de cent u us après la mort de Mani (-- 27). nous dit quecelui-ci peignit en couleurs sur un rouleau o les imageshideuses des Fils des Ténèbres, pour les faire abhorrer, et qu'ildonna à (les figures Rttrayantes les noms des l'ils de la Lumière,afin que leur beauté les fjt aimer. Ces figures angéliques et cesdiableries devaient, jnstruii'e même les illettrés'. L'imageriereligieuse des manichéens remontait donc jusqu'aux origines(le la secte, et cette circonstance donnera une valeur singulièreà tous les i'estes que pourront nous en rendre encore les sablesdu Tui'kestan.

1. Kes!er, 1. e.,.. St. Ep/ir,ho', prose refutalions of Mani, Marcion an'i bardaison, now Iirst

puliisbed by C. \'. MtchII, t. J, 1Ç)1?, p. xciii : « Sa also Mani piiin'ei incoirors on o Soi oU — os some if I,is di.o'iiiles Sai/ — flte 1,henesses of theivic)dness w),ieh /te creuied ont of his nznii. plaonq on hi'Ie"nx pietures) then' me of (Inc S ' ns of (/ie t)ar/iiss, thal ii might 'Ii'nie to hi'i iHsciplcs the7Iy/ines o/'lh.e Itknrss t/iu the j mijht abhor ii, and plooinq on beou/ifui t/iings(lie name aï the nais f the Li0/t « in orile" that ts beouty moy in itself in'li-cale ta Utero thal theq .çhons1'l iiesire it » os Inc sa(d « I hate writleu thern intohe ani pii'lured them in coIour,; let hi,n who hears (Item in words also sec(hem in on imaqe, ariii (et him who is unabte (o Learo (hein frorn Fmot effacé],learn hcn frcni pietures.

Anger. - imp. A. Iliirdin et CLØ, rue Garnier, 4.

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;u aïpr-3fl;:nt que tant d'hoirjos dLunents divers titres voulaientse réunir pou: fêter l'lnaugurtion 1' o ria Belgica de la nouvelle bi-bliothèque, j'ai éprouvé envers eux un oeent de gratitude quo j'auraissouhaité rouvoir leur exprimer de vive voix, mais puisque une ionie etdure cnva1esconce me retient éloigné de o1;1e, je voudrais leur adressereu moins de loin cuelq ues paroles très simples pour leur donner l'assurancede ic reconnaissance profonde que j'éprouve.

Cependent j'ai conscience dc n'avoir pas mérité un honneur siéclatant et de n'avoir contribué ue pour une part secondaire à l'oeuvreentreprise par l'Académie qui nous est cbère à tous, je le confesse en toutehumilité. Le véritable créateur et protecteur de cette école est le ComteLIPENS. C'est lui qui, visitant comme initre l'Institut historique alorsmédiocrement installé, conçut le projet de fonder à Home une académie belgequi f1t à la fois une demeure pour les érudits et un foyer pour les artistes,c'est lui quiavec cet esprit de décision et cette activité qui le distin-guentprlt les mesures nécessaires pour que rit réalisé ce projet qui. pou-vait paraître audacieux.

Faire admettre le principe d'une telle fondation, obtenir leconcotira d'arc1itecteS pleins dc goût et les fonds nécess:ires de l'tet,tout cela n'aurait pu se procuire si un JrLimteui influent n'avait 11l.35-

sableiaent ctiule les bonnes volontos.

Vous le savez, .LIS a constitué à Bruxoïles pour administrer cetInstitut romain un comité, où il s'est assuré le concours d'hoes expertschacun dans se sphère, dont il a réussi à conjuguer les efforts et il amaintenu entre ces divers membres une haxinonie cnstente. De ce comité, ila voulu que je fusse le président, sans doute en qualité de Romain d'adop-tion, mais j'ai en r-alité eu le rôle effacé d'un roi fainéant du tempsdes Lérovingiens ou, pour pendre une comparaison moins lointaine, d'unévèque in partibus. Je puis en témoigner conne auditeur ffiuet de ces débats,c'est lui qui les e conduits avec son expérience des grandes affaires, sonesprit pratique, son intelligence éclairée, qui ont permis de résoudre àmesure qu'elles se présentaient, pèndont des aimées pleines de menaces, desdifficultés sens cesse renaissntes.

Et lorsque j'éveille ic souvenir de cette période désormais ré-volue, où une guerre dévastatrice rendait précaires les coimaunicrtlonB,compliquait les envois de subventions, ma gratitude, comme la vôtre, doitaller à celui qui a su préserver cette i-.ccdé la de tout mal irréparable,je veux dire Lgr.VES. Il e follu pour accomplir cette tache ardue unhomme qu'une vocetion juvénile pour les études artistiques et historiquessoutt dans sa volonté de seuver cette institut belge, qui apportât danscette oeuvre de salut une abn6ation totle, et le zèle ardent qui pousse1dans des pays sauvages, des missionna!reS à rcpandre la foi chrétienne etqui per ce don de soi-même, oui a compromis nme sa senté, s pu nous tirerd'une situation toujours délicate et à certolils moments critique.

Je voudrais rendre aussI un tribut d'hommages à ceux qui ontréussi à classer et cataloguer si. rapict cette bibliothèque, tels

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:.. :l;I:dJLLI, ai5 si je dovcis dnumdrer tou - ceux qui ont bienméritdl'.cedda±a, je crains que ce discours no devienne inteniinable.

si. je songe à tout ce ue l'c:a]mia doit à ces bicn2aiteura,j'ai conscience d'c'oir fait bien peu croce pour elle on lui ofrontune biLliothque, dont, do tcute façon l loi inexorable de notre espèce,

aurit aviat reu d'cnnées sé paré. Du nains puis-je ainsi esPérer quecette bibliothècue foxisée au prix d'un ds:i siècle de soins assidus, nesera pas détruite en même tenps une iaoi-r.&..e.

J'ai connu un grand érudit qui aoo •ait une bibliothèque ar-chéologique d'une richesse incomparable I. cté Je laquelle la mienne fe-rait piètre figure. ' i entendu ce svarit eaprir.er la voeu cu'unrès condJcès elle rt vendue aux enchères, 1si dis it-il, chaque volume pourraêtre acquis pur oelul à qui il sera le lus utile. Luis c'est l certoino-ment une erieur. Ce n' est pus aux mateurs les alus éclairés ciue seraientadjugés 1s ouvrages ainsi dicrersés, iaais eux nus opulents uni pourraient

on donner le plus heut prix.

Une bibliothèque, si l'on veut lui conseier sa valeur et son

utilité ne doit pas être démembrée. Ctest un être vivant qui doit êtreconstamment alimenté si l'on veut qu'il :rde se faculté d'agir et nes'étiole pas lente:ent, Ilabenta_sta libelll.Lais la plupart ne conser-

vent l possibilité d'une action fcQnde que pendent une générotion oudeux. Ins la suite, leur titre figure encore dans les bibliogrephies qui

veulent être comp].ètea des-thèses de doctorat, mais ceux-là même qui les

citent n'ont pas pris la peine de les lire.

Je direis volontiers que les biblIothèques sont les filles illé-gitimes des savants restés célibstaires qui les ont fait naître à leurressemblance et elles trahissent leurs goûts et gardent le trace de leurs

préoccupations.

Cette col:ection de livres qui vient d'entrer ainsi I l'cdm!iase distingue d'abord par une sorie abondante d'oeuvres des auteurs anciens.Il en est beaucoup dont la lecture n'est pas un plaisir sans mélange. lais

mes jtiItres d'autrefois, uni étaient des hellénistes ou des latinistes,

m'ont enseicue si l'on ne rocoart constonuient aux sources on risqueinfaillibemest de s'égarer, et l'archéologie, si elle est privée du secoursde la uhilologie, d-vient une science conjecturale, dont les conclusions

n'atteignent que le dégré dc vraisemblance que peut leur prêter l'ingénio-

sité et l'éloquence de leurs auteurs. On pourrait citer des eXelai)leS ré-

cents do telles intcrprét tiens arbitraires.

Cette bibliothècue o accueilli L'.rgajaunt des oeuvres d'autoursorienteux et en particulier 4yriaoues. 11 n'en. est pout-êtra aucun qui coltun chef d'oeuvre et ils sent d'ordinaire le produit d'esprits médiocres.lois il est une vérité que les rccherches rdcentes ont chcvé de mettreen lumière c'est l'étroite intorééendance cui unit la civilisation de

l'iarope à cele do l'Asie. Le temps est passé où l'on pouvait narler d'unmiracle gre& et orsire que la culture hellénique était une sorte d'expé-rience de laboratoire en vase clos. On reconnait de plus an plus que desinfluences venues de Dyne, d'natolie, dc Perse, de Bohyloiie et môme del'Inde lointaine ont contribué I la foxiaution d'une civilI tien dont lacomplexité no diminue pas la grandeur.

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Ce auj do icra surtout unc vleu' ropro i bibliothèque del'cadtmia c'est la richesse en ouvrages consacrés . l'histoire des reli-gios 1 surtcut è celle du paganine romain. Le temps n'est pas éloigné oùcette discipline nouvelle était regardée avec méfiance comme une machinede guerre imaginée pour combattre l'lise. Lais la vérItable cuestiondépasse la portée des •tudes quo l'historien consacre aux phénomènes dela société huiaine. Il s'agit de savoir si les affaires du monde sont con-duitos par des forces aveugles, par ce que les anciens noniaaiant le 1'atum,ou si elles sont dirigées par une lrovidcnce qui las mène vers un butqu'elle s'est assigné, cr si une volonté divine préside è cette évolution,on verra nécessairement dans l'invasion en Occident des cultes orientauxune préparation au christianismeUne trrnsiti-on qui devait finulement assu-rer l'expansion de la foi nouvelle dans une large portion de l'humanité.

Lt cotte considération me persuade cu'une bibliothèque cousiecelle &e l'cdénia ne rouva±t être placée nulle part mieux qu'à ome, danscette Villeterille qui après avoir, pa!enne, transmis au monde latinl clvllisstiofl hellénique, devenue chrétienne, répnd1t en iurooe la reli-gion qui est n6tre. C'est le sentiment confus ou conscient de cette doublemission accomplie par l'Urbs, ui y attire les étudiants de tant de peuplesdivers et ils y obtiennent une instruction cu'jls ne retrouveraient nulle nartailleurs,iefl plus leur séjour au milieu de tant de souvenirs provoqueune sorte de grIserie de l'esprit, une élévation iame de 1. pensée. Si nojetons les regards autour de nous dans cette vallée Giulia, nous ne pouvo.qu'être frappés de la floraison d'écoles appartenant à des nations à d'autrégardS si disparates, mais Touées à une tcbe commune, celle de scruter le

passé de cette home où tøuSDeOnnaiS8eI1t un mère spiritueUe.

Et je souhaite en terminant que non seulement les Belges, envoici. en mission mais les Italiens et les étrangers, tous ceux qui s'adomà l'étude éc l T antiquitépUiSSent tirer un large profit de ces livresdésoriai5 à leur disposition et uue cette efficience se prolonge au dcde la géné'ation présente, car la fondation d'inatitut scientifiquesun subterfuge que les hommes ont imaginé pcur assurer à leur action uacontinu!té que ne reaet pas d'atteindre pour l'individu la loi néluc'qui lirite étroitement sa vie 6héjère.