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1 CDOS Meuse - Mars 2017

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3 CDOS Meuse - Mars 2017

Sommaire

1. Introduction .......................................................................................................................................... 4

1.1 Contexte .......................................................................................................................................... 4

1.2 Projet ............................................................................................................................................... 5

1.3 Tables rondes ................................................................................................................................... 7

1.4 Approche ......................................................................................................................................... 8

2. Vie Associative ...................................................................................................................................... 9

2.1 Ressenti ........................................................................................................................................... 9

2.2 Initiatives et bonnes pratiques ...................................................................................................... 13

2.3 Attentes et souhaits ...................................................................................................................... 15

2.4 Moyens d’actions ........................................................................................................................... 19

3. Financements ...................................................................................................................................... 21

3.1 Ressenti ......................................................................................................................................... 21

3.2 Initiatives et bonnes pratiques ...................................................................................................... 23

3.3 Attentes ......................................................................................................................................... 25

3.4 Moyens d’actions ........................................................................................................................... 27

4. Avenir des clubs .................................................................................................................................. 29

4.1 Ressenti ......................................................................................................................................... 29

4.2 Initiatives et bonnes pratiques ...................................................................................................... 30

4.3 Attentes ......................................................................................................................................... 31

4.4 Réflexions ...................................................................................................................................... 32

5. Perspectives ........................................................................................................................................ 36

6. Remerciements ................................................................................................................................... 37

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4 CDOS Meuse - Mars 2017

1. Introduction

1.1 Contexte

Fin 2013, le Comité Départemental Olympique

et Sportif (CDOS), la Direction Départementale de la

Cohésion Sociale et de la Protection des Populations

(DDCSPP) et le Conseil Général de la Meuse ont

organisé une soirée d’information sur l’état des lieux

du sport meusien à Lacroix-sur-Meuse. En présence

de Madame le Préfet et de l’ensemble des comités

sportifs, les partenaires institutionnels ont présenté

leurs modes de soutien, leurs stratégies et leurs

orientations face au contexte difficile dans lequel

évoluent les associations (réductions budgétaires,

concentrations des aides, hausses des seuils de

subventions, exigences administratives…). Le CDOS,

la DDCSPP et le Conseil Général de la Meuse ont

notamment évoqué la convergence de leurs forces

en matière d’accompagnement, de financements

croisés, de partage d’informations, de promotion

des outils et des dispositifs existants au service du

mouvement sportif meusien. Par ailleurs, le rôle des

têtes de réseaux sportives et la mutualisation des

moyens financiers, humains ou matériels furent des

pistes considérées comme des tendances fortes et

durables pour l’avenir du sport en Meuse.

Conscientes de cette évolution inéluctable des

pratiques associatives et malgré des préconisations,

les structures sont confrontées à la difficile réalité du

terrain : la mise en œuvre n’est pas aussi facile, et

elle ne peut pas s’appliquer de façon homogène et

transversale aux disciplines sportives. Un temps

d’adaptation est nécessaire pour permettre aux

dirigeants sportifs d’avoir une nouvelle approche

dans leurs pratiques de gestion associative.

Ainsi, le CDOS Meuse et plusieurs présidents

de comités ont souhaité rebondir sur les débats

ouverts et donner une suite à cette soirée

d’information sur l’état des lieux du sport meusien

fin 2013. Sous l’impulsion du Département, le CDOS

a mis en œuvre un projet spécifique pour débattre

des sujets qui préoccupent le mouvement sportif.

L’échange et le partage face aux difficultés

sont des besoins clairement exprimés par les acteurs

du sport : avoir un espace de parole et de discussion

pour se rencontrer, se faire comprendre et réfléchir

ensemble. Après avoir débattu avec les dirigeants du

mouvement sportif meusien au mois d’Avril 2015 sur

leurs principales problématiques pour identifier des

pistes et des solutions (voir synthèse N°1), le CDOS

Meuse a voulu cette fois donner la parole au service

Jeunesse et Sport de l’État (DDCSPP) et aux

collectivités territoriales meusiennes.

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5 CDOS Meuse - Mars 2017

1.2 Projet

Le Département a voulu travailler avec le

CDOS Meuse sur une nouvelle approche de la

valorisation des pratiques sportives meusiennes, à

partir d’une double logique de promotion de clubs

sportifs et de questionnement auprès de l’ensemble

des acteurs du sport meusien. L’enjeu est de

construire une réflexion commune pour sortir de

l’approche comptable des collectivités territoriales,

dans le but de sensibiliser les élus aux difficultés du

sport sur leur territoire.

Aujourd’hui, l’exploration de la place d’une

association sportive dans son environnement

territorial, particulièrement dans ses composantes

politiques et géostratégiques, est nécessaire. Les

désengagements financiers successifs des acteurs

publics remettent en cause et interrogent la notion

de service public délégué aux associations sportives

affiliées. Face à la mise en péril du modèle

économique associatif traditionnel, une réflexion

collective sur les alternatives existantes est

indispensable pour traverser cette période difficile

sans rompre le lien entre les acteurs.

Le cœur du projet réside donc dans l’échange

entre pouvoirs publics et dirigeants d’associations

sportives sur des problématiques transversales et

parfois communes. Ces regards croisés entre acteurs

du sport meusien doivent leur permettre de mieux

se connaître et mieux se comprendre, de partager

des pratiques et des expériences, de s’approprier

des outils, des ressources, des solutions concrètes et

pragmatiques face aux difficultés qu’ils rencontrent

tous. L’objectif est de pouvoir créer un véritable

effet d’entrainement, dans une dynamique positive.

Après une première édition ayant une

approche centrée sur le mouvement sportif meusien

(enquête sur les problématiques rencontrées par les

clubs et comités sportifs, production d’un film et

projection dans 2 cinémas meusiens, organisation de

tables rondes pour les dirigeants d’associations

sportives, diffusion du DVD du film dans tous les

territoires), le Département et le CDOS Meuse ont

choisi comme nouvel angle de traitement de cette

deuxième édition : les territoires et leur articulation

avec les clubs sportifs.

Dans ce sens, la démarche prend appui sur les

expériences et les pratiques exemplaires menées par

des clubs meusiens pour constituer un postulat de

départ et permettre d’approfondir la réflexion. La

réussite et l’excellence de certains clubs peuvent

s’expliquer par le développement de stratégies

appropriées aux contraintes et aux particularités de

leur environnement (structuration, organisation…).

Un club structurant est un atout pour une

collectivité car il participe à l’animation territoriale. Il

contribue également à l’attractivité territoriale

puisque son rayonnement dépasse les limites

administratives.

Mais le manque de soutien et d’appropriation

des collectivités territoriales pour la thématique du

sport restent des points faibles. Ce qu’un club

obtient d’une collectivité territoriale résulte souvent

d’un travail de fond qui n’est pas naturel pour les

acteurs. Ainsi, la nouvelle approche vise une

sensibilisation directe et plus prégnante des élus du

Département et des collectivités territoriales

meusiennes d’une part, tout en souhaitant engager

une réflexion constructive avec les agents de la

fonction publique d’autre part.

Le projet s’articule autour de 4 temps :

- La production audiovisuelle d’un film

documentaire sur des projets sportifs

meusiens exemplaires, dont le traitement

est volontairement axé sur leur approche

territoriale.

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6 CDOS Meuse - Mars 2017

- L’organisation de tables rondes, pour que

les acteurs de l’État (DDCSPP) et des

collectivités territoriales puissent réfléchir

ensemble aux problématiques du sport

meusien. Le principe est de produire une

réflexion pour apporter des pistes ou des

perspectives de solutions par rapport aux

interrogations que suscitent ces difficultés.

Les retours d’expériences sont autant de

repères pour les acteurs du sport.

- La communication et la promotion du projet

sur tout le territoire meusien, puis sur la

nouvelle région Grand Est. Des projections

sont organisées dans les cinémas meusiens

pour le grand public, ainsi qu’une séance

privée pour les élus du Département, suivie

d’un débat avec des personnalités politiques

référentes sur la question du sport.

- Enfin, un temps de restitution important est

prévu pour revenir sur ce grand projet avec

l’ensemble des acteurs du sport meusien :

l’État, le Département, les collectivités

territoriales, et bien entendu les clubs et

comités sportifs meusiens. À cette occasion,

le DVD du film sera remis aux participants

(avant une diffusion plus large sur la Meuse

et le Grand Est), ainsi que ce document de

synthèse des deuxièmes tables rondes.

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7 CDOS Meuse - Mars 2017

1.3 Tables rondes

Cet événement a eu lieu Mardi 08 Novembre

2016, de 9h30 à 17h30 dans les locaux de la Ligue de

l’Enseignement de la Meuse, à Bar-le-Duc, avec le

partenariat du Conseil Départemental de la Meuse,

et avec le soutien de l’Institut National Spécialisé

d’Études Territoriales de Nancy (INSET) de Nancy -

Centre National de la Fonction Publique Territoriale

(CNFPT), et de l’Association Nationale des Directeurs

et Intervenants d'Installations et des Services des

Sports (ANDIISS). Cette action faisait suite à une

première table ronde du mouvement sportif

organisée par le CDOS Meuse au mois d’Avril 2015,

durant laquelle trois thématiques principales furent

abordées suite à une enquête menée auprès des

dirigeants de clubs et de comités sportifs meusiens.

Le but était de réfléchir sur des sujets pragmatiques

qui reflètent les préoccupations du mouvement

sportif. Ainsi, les échanges se sont tenus autour des

trois sujets suivants : la vie associative, le

financement et l’avenir des clubs.

Ce travail a permis d’avoir des pistes de

réflexion et de travail pour l’avenir (être force de

proposition auprès des partenaires institutionnels),

et de connaître les pratiques et les solutions mises

en œuvre (pour que tous les clubs meusiens puissent

se les approprier). La démarche n’était pas de

tomber dans le pessimisme, l’attentisme ou la

critique, mais bien de chercher des pistes de progrès

possible, d’être constructif et d’enclencher une

dynamique pour faire évoluer la situation.

Dès lors, il était évident de proposer un temps

de rencontre, d’échange et de partage similaire pour

les élus et agents de la fonction publique meusienne

(État et collectivités territoriales), afin d’obtenir une

réflexion globale, objective et constructive sur la

question du sport en Meuse.

Ces deuxièmes tables rondes ont donc repris

les mêmes thématiques que celles débattues par le

mouvement sportif (vie associative, financement,

avenir des clubs), autour de 3 temps :

- Le ressenti : satisfaction et insatisfaction des

participants.

- Les pratiques et tendances mises en œuvre

dans les territoires, mais aussi les souhaits et

les envies des agents.

- Les perspectives opérationnelles pour

répondre à une question ou problématique

concrète sur la thématique concernée.

Deux tables rondes étaient initialement

prévues : l’une pour les élus (angle politique), l’autre

pour les agents (angle technique). Seule celle des

agents s’est finalement déroulée, avec 6

participants : un de l’État (DDCSPP de la Meuse) et 5

de collectivités territoriales. Pour autant, les

réflexions ont été particulièrement intéressantes,

avec des débats dynamiques, intenses et d’une

grande richesse.

Pour des raisons de clarté et de lisibilité, le

CDOS Meuse a choisi de ne pas faire une synthèse

globale des tables rondes pour ne pas mélanger les

thématiques entre elles, bien qu’il existe de

nombreux points communs, recoupements et

articulations. Les propos de chaque temps ont été

regroupés sous forme d’axes de réflexion pour

permettre une lecture plus fluide, plus simple et plus

efficace de la thématique. Les mots ou phrases entre

guillemets sont les propres paroles d’agents de l’État

ou de collectivités territoriales.

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8 CDOS Meuse - Mars 2017

1.4 Approche

Les attentes des participants aux tables

rondes se font l’écho de ce qu’ils constatent sur le

terrain, dans leur territoire : l’absence d’une culture

de projet dans les politiques sportives. Alors même

que la réforme territoriale actuelle regorge d’enjeux,

ce manque de structuration et de projection ne vient

pas servir la cause du sport meusien, où les

particularités rurales ne le favorisent déjà pas

spécialement. Par exemple, des équipements

sportifs sont construits dans certaines collectivités

avant même d’affiner les besoins, sans diagnostic

partagé ni concertation avec l’ensemble des acteurs,

sans projection à moyen ou long terme. Or, le peu

de moyens dont dispose les petites communes les

oblige à justifier leurs financements : les

équipements sont certes plus petits, mais sans doute

mieux réfléchis de par cette démarche collective de

projet, donc plus structurants dans la proportion de

leur territoire. Cet exemple illustre bien l’importance

et le besoin d’une réflexion commune des acteurs du

sport en Meuse.

Pour les agents, la mutualisation semble une

piste intéressante mais sa mise en œuvre est

délicate, voire difficile. Elle nécessite une réflexion

spécifique aux territoires et aux pratiques, car on ne

peut pas tout mutualiser (projets, équipements,

matériels…) et il convient surtout de savoir comment

faire. Dans ce sens, la gestion de la vie associative et

de plusieurs clubs d’une même discipline sur un

même territoire interroge : quid d’une fusion de

clubs ? Quid de clubs intercommunaux ?

Les interrogations sont nombreuses mais les

participants se rejoignent tous autour d’une même

approche : les solutions se situent dans une réflexion

collective et constructive de l’ensemble des acteurs,

par une synergie des moyens et forces vives, par les

échanges et rencontres au sein d’un réseau, par le

partage d’idées, de connaissances et de bonnes

pratiques. L’union, l’enrichissement mutuel et la

communication entre acteurs du sport peuvent donc

être des clefs pour répondre aux problématiques.

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9 CDOS Meuse - Mars 2017

2. Vie Associative

2.1 Ressenti

La richesse du sport

La vie associative repose sur de l’humain : elle

a « un véritable rôle social, véhicule des valeurs et

assure leur transmission ». Une association est « une

entreprise individuelle qui rassemble des personnes

pour créer du projet ». Elles sont « vecteurs d’une

richesse démocratique, avec des personnes de

bonne volonté » qui s’engagent et s’investissent de

façon importante. Ainsi, pour les pouvoirs publics,

« heureusement que les associations existent car

elles sont un moteur d’initiatives, un animateur du

territoire et un outil de progrès » au service de

l’intérêt collectif et communautaire.

Il existe « une forte vitalité associative », qui

se traduit par des actions sportives organisées

chaque semaine sur toute l’année (entrainements,

matchs, compétitions, événementiels…). Les clubs

contribuent donc largement à rendre un territoire

attractif et dynamique. Ils s’organisent autour « de

projets associatifs, avec des diagnostics, des analyses

et expliquent comment ils vont pouvoir atteindre

leurs objectifs ». Cette démarche est donc plutôt

construite et peut s’expliquer par la structuration

même du mouvement sportif : « sa force réside dans

son réseau, qui est une ressource, avec une logique

de solidarité, d’entraide, de soutien entre les clubs,

contrairement aux autres champs associatifs (social,

culturel…). La logique d’échange et de partage est

intégrée dans la logique fédérale ».

Vers des acteurs uniques

Or dans certains territoires, « le sport dépend

aussi de la culture (dans les collectivités territoriales,

le service des sports est souvent rattaché au service

jeunesse ou culture). Ainsi, certains acteurs socio-

culturels (Centre Socio-Culturel, Maison des Jeunes

et de la Culture…) regroupent des activités sportives,

les fusionnent et les fédèrent, alors qu’ils n’ont pas

vocation à faire du sport. Ils deviennent donc des

acteurs prépondérants, voire incontournables, sur

leur territoire ».

On observe donc une évolution : « un seul

acteur sur le territoire, avec un large rayonnement

et davantage de légitimité puisqu’il mélange culture

et sport, sans forcément connaître la pratique, ce qui

complexifie la situation et nécessite une certaine

vigilance sur la réglementation ». Cette tendance se

traduit d’ailleurs par « le renouveau des clubs

omnisports qui reviennent et peuvent être une

réponse au phénomène de mutualisation sur les

territoires ». Dans le même temps, elle mettrait fin à

la multiplication des clubs sur un même territoire.

Des logiques opposées

En effet, l’augmentation du nombre de clubs

sur leur territoire est devenue un véritable problème

pour les collectivités territoriales. On assiste même

parfois à la création d’associations sportives alors

qu’il existe déjà des clubs de la même discipline sur

le territoire ! On observe ainsi une « concurrence

entre associations sportives d’un même territoire »,

peu importe la discipline. Les associations sportives

sont « trop centrées sur le local, ce qui pose la

question du nombre de clubs et leur légitimité. La

problématique n’est pas d’avoir 4 clubs d’une même

discipline sur un même territoire, mais de savoir

pourquoi il existe 4 clubs et si cela est nécessaire ».

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10 CDOS Meuse - Mars 2017

Or « la vision des collectivités territoriales est

plutôt différente de celle des fédérations » : les

premières n’ont pas des moyens extensibles

(financiers, matériels, équipements…) alors que les

deuxièmes veulent davantage de clubs pour faire

valoir leur poids auprès des instances nationales.

Le problème vient également de la Loi 1901,

qui instaure la liberté d’association : personne ne

peut s’opposer à la création d’un club doublon. Les

pouvoirs publics n’ont donc pas la légitimité pour

prendre position, surtout s’il existe un projet sportif

ou une dimension territoriale différente de ce qui

existe sur le territoire.

En revanche, la solution réside probablement

dans un levier commun et partagé par les pouvoirs

publics : le soutien financier aux nouveaux clubs.

L’État, les collectivités territoriales et les fédérations

sportives doivent donc réfléchir ensemble à une

structuration pertinente et cohérente des clubs sur

les territoires, sans quoi le mouvement sportif

pourrait connaître une concurrence inédite des

acteurs socio-culturels dans un futur proche.

La relation fédérale

Il existe aussi « un problème d’adéquation

entre la vie fédérale et les territoires ». Cela s’illustre

par un manque de communication entre collectivités

territoriales et fédérations pour la gestion des

créneaux de compétitions dans les équipements

sportifs. Ce qui est convenu avec les associations

sportives locales est parfois bousculé par les

fédérations qui ne connaissent pas leurs besoins au

même moment. Une manifestation non prévue au

moment de l’attribution des créneaux risque d’être

reportée puisque l’équipement est indisponible. Or

dans ce cas, les fédérations infligent des amendes à

leurs clubs locaux, qui se retrouvent pénalisés alors

même qu’ils ont convenu des dates avec leurs

collectivités. Un dialogue doit donc être engagé

directement avec les fédérations.

L’évolution fréquente des règles fédérales

pour la pratique sportive pose également problème :

les collectivités subissent les réglementations au lieu

d’être concertées, alors qu’elles sont propriétaires

des équipements qu’elles mettent à disposition des

clubs ! Il existe donc une « véritable déconnexion ».

Les équipements accueillent maintenant plusieurs

disciplines alors qu’ils ont été conçus initialement

pour une ou deux pratiques dans les années 60-70.

La question des équipements

Les clubs doivent également faire face à des

équipements sportifs devenus des freins (vétusté,

disponibilité, inadaptation…) pour leurs pratiques et

leur vie associative. Il existe peu ou pas d’espace de

rencontres pour que les dirigeants, bénévoles,

pratiquants et personnes extérieures au club

puissent échanger (club house par exemple) car les

infrastructures datent des années 60-70. « Les

équipements sportifs sont de véritables outils, que

l’on façonne avant de déterminer l’usage et la

destination, sans prendre en compte l’évolution du

sport en termes de massification et de diversification

des offres de pratique. Le sport est resté sur un

modèle des années 60-70, pratiqué dans des clubs,

alors que cette approche est révolue ». Cela résulte

« d’un manque de culture de projet, de diagnostic et

de prospection des collectivités territoriales, qui se

positionnent dans « l’attente-réaction » plutôt que

dans l’action ». Pour autant, « les petites collectivités

qui ont davantage de difficultés dans la mobilisation

de fonds publics tendent davantage à construire une

réflexion et une démarche de projet pour leurs

équipements sportifs, sinon elles savent qu’elles ne

seront pas soutenues (ni financièrement, ni

politiquement) ». Les équipements sportifs doivent

donc faire l’objet d’une justification.

Dans le même temps, « la notion de projet

renvoie à une notion de temporalité qui dépasse les

mandats des élus : même s’ils se projettent, ils

veulent garder la main ». Or cette approche freine la

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11 CDOS Meuse - Mars 2017

construction de projets infrastructurels à long terme,

et contribue même parfois à leur blocage.

Par ailleurs, la question de la rentabilité et de

la pérennité d’un équipement sportif se pose plus

régulièrement. « La grosse difficulté réside aussi

dans la multitude de visions (clubs, fédérations,

collectivités, État…) que l’on peut avoir sur un même

projet, sur un même équipement : suivant ce que

l’on fait, on ne va pas répondre au même objectif »

de chaque acteur.

Dans le même temps, le « partage de la

culture sportive n’est pas répandu » : les décideurs

ou élus n’ont pas forcément « la fibre associative »

par rapport aux autres bénéficiaires. Il convient de

faire comprendre aux pouvoirs publics ce qu’est une

association, sa nature, son fonctionnement, ce

qu’elle représente et ce qu’elle implique. Le monde

sportif est parfois perçu comme « hermétique ».

Pour ne pas tomber dans une revendication aveugle,

parfois mal perçue par les élus, le sport doit donc

prendre conscience qu’il n’est pas au cœur des

priorités politiques : il doit faire un travail de

réflexion sur lui-même, mais aussi de construction

extérieure.

Les valeurs perdues

De par sa nature même, le sport dispose de

nombreuses valeurs (éducative, culturelle, sociale,

éthique, morale…) qui sont autant de compétences

développées par les clubs via la pratique, faisant du

sport un véritable « vecteur d’apprentissage ». Pour

autant, il manque une « boussole des valeurs : tout

le monde (au club) agit mais les valeurs sont peu

mises en avant. Les parents (des jeunes adhérents)

ne se retrouvent pas dans l’engagement associatif et

ne peuvent donc pas s’engager puisqu’ils n’ont pas

de vision du club ». « Ces compétences ne sont pas

assez valorisées » au lieu de l’être fortement. Cela

s’explique par « un manque de temps, de recul et de

vision » dans les clubs, qui « pourrait justement leur

permettre de chercher de nouvelles compétences

pour faire avancer leur projet associatif ». Ce double

déficit de communication a des conséquences plutôt

néfastes pour les clubs.

Le « manque de communication interne » et

l’absence de lien entre projet associatif et adhérents

entraînent une confusion qui laisse s’installer le

consumérisme. « On n’arrive plus à distinguer la

différence entre le monde associatif, en terme de

lisibilité, par rapport aux valeurs propres qu’il serait

susceptible de porter » et les structures sportives

privées. Le « clientélisme » vient progressivement

phagocyter l’essence même d’un club : la Loi 1901, la

liberté d’association entre personnes qui partagent

de mêmes objectifs et intérêts. Ce fondamental tend

à être oublié par les adhérents, les clubs ne faisant

pas de rappel sur la nature même de leur structure :

une association, dans sa dimension la plus pure.

Un manque de valorisation

Puis, « les clubs ne savent pas communiquer »

avec leur environnement extérieur : « ils n’arrivent

pas à vendre leurs bonnes pratiques alors qu’ils font

de très bonnes actions ». « Les clubs réalisent des

actions sportives sur des thématiques par essence,

par logique » (handicap, éducation…). « Pas besoin

d’accentuer des politiques sportives (par exemple les

orientations CNDS sur le handicap, les femmes ou la

santé) : les clubs savent très bien le faire si le besoin

est ressenti ». En effet, le sport a toujours intégré

ces différentes thématiques par essence. Les clubs

ne comprennent donc pas pourquoi ils doivent les

valoriser ni comment puisque cela leur semble

naturel et normal : d’une part ils n’ont pas le réflexe

de valoriser leurs actions, et d’autre part ils pensent

devoir faire davantage, et du coup se découragent

alors que leurs actions traditionnelles sont parfois

suffisantes ! Ce problème est accentué par le fait

que les pouvoirs publics « demandent au sport de

faire plus que du sport ».

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12 CDOS Meuse - Mars 2017

De vieilles habitudes

La crise économique et la baisse des moyens

des pouvoirs publics entraînent une rationalisation

des moyens pour les associations : on assiste à une

« complexification dans les dossiers de subvention »

alors que les clubs souhaitent « une simplification

des démarches ». Les pouvoirs publics demandent

maintenant « des garanties et rentrent dans une

démarche de projet, plus de guichet » (qui était une

longue période de confort, sans remise en question

des activités soutenues).

Pourtant, certains clubs « vivent beaucoup sur

leur vécu », restent dans « une logique de maintien

et non d’évolution », laissant parfois le sentiment

que « tout est dû sans compensation », « j’existe,

donc j’ai le droit ». Ce phénomène se traduit par « le

manque d’anticipation de certains clubs car ils

gèrent le quotidien en permanence, toujours dans

l’urgence (compétitions, entrainements…) ». Ils n’ont

donc pas le temps de définir et construire un projet.

Ce décalage peut aussi expliquer cet immobilisme,

l’absence de remise en cause, l’absence de projet, le

manque de communication et de valorisation. Au

final, les liens avec les collectivités territoriales

peuvent se détériorer, alors que les associations

sportives restent efficientes : elles ne sont « pas si

cher que ça par rapport à l’impact et la plus-value »

qu’elles apportent sur un territoire.

La souffrance bénévole

Parallèlement, la vie associative est fragilisée

pour différentes raisons. Tout d’abord, les évolutions

administratives complexes et régulières (demande

de subventions, réglementations…) ont un véritable

impact. Certains clubs ont une « méconnaissance du

fonctionnement institutionnel : ils ne connaissent

pas forcément les collectivités ni tous les acteurs

dans ce mille-feuille administratif », allant même

jusqu’à confondre le CNDS, instruit par la DDCSPP, et

les aides du Département. En effet, le tissu d’acteur

est très dense et le maillage reste complexe sur le

territoire meusien : plusieurs structures font parfois

la même chose au même endroit.

Ensuite, la gouvernance associative ne se

renouvelle pas : les dirigeants « fonctionnent de la

même manière depuis 10, 20, 30 ans ». Or sans

nouvelles compétences ni nouvelles idées, il leur est

difficile de faire avancer leur projet associatif. Entre

les dirigeants qui ne laissent pas de place aux

nouveaux, ceux qui restent par inquiétude de ne pas

avoir de succession ou du devenir de l’association,

ceux qui craignent de ne plus avoir de temps libre

(bénévolat chronophage), ceux qui ne veulent pas

s’engager face aux responsabilités importantes qui

les attendent, la démobilisation gagne du terrain.

Conséquence : on observe parfois « un manque

d’encadrement chez les bénévoles, un manque de

professionnels et de ressources techniques ». La

professionnalisation renvoie d’ailleurs aux limites du

bénévolat : il convient d’avoir un « juste équilibre »

entre les tâches du bénévole et celles du salarié, ce

qui pose parfois question.

La nécessité de convaincre

Si la justification permanente du sport est

donc de rigueur, il conviendrait tout de même de la

dépasser : que les clubs s’inscrivent comme une

force de proposition et de position auprès de leur

collectivité territoriale et des pouvoirs publics. Face

aux changements actuels du maillage administratif

et territorial, ils peuvent compter sur leur « capacité

d’adaptation permanente », qui leur a toujours

permis de « continuer d’avancer ».

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13 CDOS Meuse - Mars 2017

2.2 Initiatives et bonnes pratiques

Les participants des tables rondes ont ensuite

identifiés ce qui leur semblait être de bonnes

pratiques ou initiatives en matière de vie associative

dans les associations sportives de leur territoire.

Plusieurs thèmes ressortent…

La valorisation du fonctionnement du club

- Pour lutter contre le consumérisme, certains

clubs donnent leur statut aux adhérents à la

prise de licence. La même démarche doit

être réalisée avec le projet associatif du club.

Il faut connaître et faire connaître son club.

La notion de projet est indispensable pour

savoir où les clubs vont : questionnement

sur sa pratique, sur l’adéquation avec ses

statuts…

- Dans le même sens, la labellisation d’écoles

du sport est importante : elles permettent

une forme de reconnaissance et valorisent la

dynamique des clubs.

Une mutualisation nécessaire et bénéfique

- Pour qu’elle fonctionne et se déroule bien

entre les clubs, elle doit être accompagnée

par tous les acteurs du sport (collectivités

territoriales, État, comités sportifs…). La

notion de complémentarité est primordiale

pour pouvoir partager des compétences, des

moyens et des projets.

- Dans ce cadre, l’OMS peut avoir un rôle de

concertation, un porte-parole qui fédère les

problématiques de chaque club et offre un

espace de dialogue pour construire une

réflexion commune. L’OMS est un réseau,

un outil, un espace de mutualisation et un

porteur de projet. Il s’agit d’un véritable

atout au niveau communal… voire même

intercommunal.

- Il existe une capacité d’innovation en milieu

rural lorsqu’on mutualise des compétences,

des connaissances et des ambitions. Quand

les collectivités territoriales, le mouvement

sportif, le milieu scolaire et d’autres acteurs

convergents vers un objectif commun, alors

on assiste à l’émergence de beaux projets.

Les associations sportives doivent être

capables d’interagir avec d’autres acteurs.

L’intercommunalité : un niveau stratégique

- Le club intercommunal peut permettre de

maintenir une dynamique sur un territoire.

Le regroupement (fusion) de clubs est une

piste pour avoir des associations sportives

plus fortes, pérennes et mieux structurées.

Le principe est d’avoir un club phare sur un

territoire, avec un rayonnement important

et des antennes locales pour mutualiser les

meilleurs joueurs. Il s’agit d’une révolution

culturelle qui nécessite une bonne entente

entre les clubs : ces derniers freinent car la

démarche reste peu évidente et il existe des

craintes chez les dirigeants.

Vers de nouvelles ressources

- Le club doit envisager une ouverture aux

entreprises, concevoir une stratégie d’auto-

financement avec des ressources propres

(développement de nouveaux services) ou

du partenariat privé (avec la limite du bassin

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14 CDOS Meuse - Mars 2017

économique meusien). Solliciter le monde

de l’entreprise nécessite de trouver des

intérêts communs pour faire des échanges

de bons procédés.

- Dans ce sens, la création d’un pôle de

partenaires par une collectivité territoriale

est une bonne idée pour rassembler des

partenaires privés autour de la pratique

d’excellence, de haut niveau ou du contexte

local. Ce portage par une collectivité active

des réseaux et leviers que les clubs n’ont

pas, ce qui leur facilite donc la démarche, et

s’inscrit dans une approche pérenne.

Un outillage pour les clubs

- La fête du sport est un véritable outil de

marketing, qui favorise les échanges et les

rencontres entre associations sportives. Elle

permet la reconnaissance de la performance

sportive, du bénévolat et la mise en lumière

des bonnes volontés des clubs locaux.

- Une collectivité territoriale a instauré un

calendrier électronique pour permettre la

gestion des manifestations sportives dans

leurs équipements, entre les associations

sportives. Cet outil facilite l’autonomie des

clubs, qui sont impliqués dans son utilisation

et sa gestion (la collectivité vérifie juste que

tout se passe bien).

L’accessibilité du sport

- Il existe de nombreux dispositifs d’aide pour

faire baisser le coût de la pratique sportive,

sous forme de réduction sur les licences, afin

de rendre le sport plus accessible. Mais les

pouvoirs publics ne connaissent pas tous ces

modes de soutien : il faudrait davantage

communiquer dessus.

- Par ailleurs, que représente le coût d’une

pratique sportive ? Le sport est vraiment

bon marché ! Il existe un décalage dans le

prix d’une cotisation par rapport au service

proposé. Le coût est souvent minime pour

ce dont bénéficient les adhérents, même s’il

est relatif aux particularités des disciplines.

- Une collectivité territoriale a mis en place la

création d’un partenariat entre les clubs de

leur territoire, avec un soutien financier,

pour permettre aux jeunes de découvrir tous

les sports proposés par ces clubs, avec un

système de carte et de roulement.

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15 CDOS Meuse - Mars 2017

2.3 Attentes et souhaits

Les agents de l’État et des collectivités

territoriales ont exprimés des attentes : leurs envies

et leurs souhaits pour améliorer la vie associative

des clubs de leur territoire. Entre idées utopiques,

tendances incertaines et perspectives réelles, voici

leurs réflexions…

Une meilleure information

- Donner plus d’information aux clubs et

comités sportifs sur les outils existants :

CRIB, formations… car méconnaissance du

mouvement sportif sur les instituions qui les

entourent (État, Département, collectivités,

CDOS…). Dans ce sens, avoir un guichet

unique pour favoriser le développement

face à la complexité administrative : rôle

d’information des collectivités.

- Mieux orienter les acteurs et les jeunes

pratiquants.

Un dossier unique

- Avoir un dossier unique de demande de

subventions, avec la problématique de la

gestion des dispositifs entre les nombreux

critères et les différentes orientations

politiques (CNDS, collectivités territoriales et

Département n’ont pas les mêmes modes

d’intervention). L’harmonisation peut être

difficile, mais il faut tendre vers un outil,

une base commune. Dans ce sens, il existe le

dossier CERFA, avec toutes ses limites… Il

faudrait donc y joindre une fiche spécifique

en lien avec les politiques sportives des

financeurs.

- Faire une simplification administrative dans

une logique de complémentarité au niveau

des différentes politiques et de réactivité

par rapport aux sollicitations.

Des espaces de réflexion

- Organiser des assises ou conférences sur le

sport, autour d’un temps fort.

- Concevoir un Schéma Territorial de

Développement du Sport, définissant

l’intérêt général et un plan d’action concret.

Que ce soit les collectivités territoriales

comme les associations sportives, la carence

actuelle est de ne pas définir ce que l’on

positionne derrière l’intérêt général. Une

réponse à cette problématique pourrait

permettre de justifier des projets.

- Concevoir des politiques sportives

intercommunales complémentaires, avec

des compétences réfléchies et partagées.

- Réunifier le sport : entre acteurs associatifs,

collectivités territoriales, État, éducation

nationale… Créer davantage de liens, de

passerelles et revenir à des relations

fondamentales pour mieux aider le sport.

- Reconnaître l’action sociale inhérente et

naturelle du sport : une subvention doit être

la reconnaissance d’une valeur, et non la

dérive d’une instrumentalisation du sport,

car il est devenu un support pour résoudre

des problèmes de société. Un club de sport

n’est pas un centre social. On assiste à une

dérive de la mission sportive vers d’autres

champs (justification au travers la santé, le

social…) au détriment de l’essence et du

cœur des activités sportives, alors que le

sport le fait de façon logique et naturelle.

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16 CDOS Meuse - Mars 2017

- Sortir le sport du champ économique : avoir

un effet d’aide sur les charges sociales dans

le sport (et dans le champ associatif), car la

professionnalisation a des avantages et des

inconvénients (difficulté de la pérennisation,

coût de la formation, réglementation pour

l’encadrement…).

Le fonctionnement associatif

- Développer le projet associatif et sportif

dans une perspective pluriannuelle :

engager le mouvement sportif dans une

projection au lieu d’avoir « la tête dans le

guidon ». Cette démarche passe par des

outils, de la formation, mais aussi de la

pédagogie dans l’explication des politiques

sportives.

- Favoriser le renouvellement associatif et

éviter la concurrence entre les disciplines

sportives.

- Le consumérisme est un fait sociétal : un

club doit s’inscrire dans ce changement car

il ne pourra pas lutter. Au contraire, il doit

tendre vers une capitalisation : exploiter ce

consumérisme pour mieux faire valoir ses

valeurs associatives et son bénévolat.

- Tendre vers une meilleure lisibilité de la

pratique sportive dans les territoires. Le

maillage associatif est complexe et doit être

simplifié : les pouvoirs publics manquent de

moyens et si trop de clubs existent sur un

même territoire, alors on se dirige vers un

saupoudrage des aides, donc une perte

d’efficacité. Il faut tendre vers des projets

communs.

- Aller vers des diplômes pour bénévoles.

Un nouveau positionnement stratégique avec

un modèle économique

- Le mouvement sportif doit se positionner et

être capable de répondre aux commandes

publiques (prochaine évolution) plutôt que

d’attendre une aide au fonctionnement

(subvention). Le mouvement sportif doit

être un acteur du territoire, ce qui passe

aussi par la professionnalisation des moyens

humains et l’acquisition de compétences

adaptées pour répondre aux commandes

publiques. Les interlocuteurs sportifs (clubs)

doivent être identifiés et considérés comme

des acteurs étant force de proposition pour

des commandes publiques.

- Avoir des acteurs associatifs ayant plus

d’autonomie financière.

- Le mouvement sportif doit faire évoluer son

approche du partenariat privé. Le projet

associatif passe par une connaissance plus

fine de son environnement. Les relations

avec le monde de l’entreprise ne doivent pas

reposer seulement sur la recherche d’argent,

mais s’inscrire dans une réflexion d’enjeux et

d’intérêts réciproques pour activer d’autres

leviers. Par exemple : conserver des moyens

humains (athlètes, dirigeants, cadres…) sur

un territoire par leur emploi dans des

entreprises partenaires. Il faut donc créer les

conditions d’une convergence de projets :

sportif (club), économique (entreprise) et

professionnel (humain).

Des équipements réfléchis

- Avoir une Maison des Sports.

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17 CDOS Meuse - Mars 2017

- Développer des équipements sportifs, dans

une réflexion partagée avec les utilisateurs,

pour avoir des infrastructures optimales. En

effet, l’aide financière sur un équipement

sportif reste centrée sur la normalisation

fédérale, mais rarement sur la fonctionnalité

des lieux (espaces de convivialité, salles de

réunion…), tout aussi important pour

permettre aux clubs de développer une

économie plus autonome par rapport aux

financements publics.

- De nombreux d’équipements existent dans

les établissements scolaires mais ne sont pas

récupérés par le champ associatif. Cette

piste mériterait d’être explorée : création de

partenariat et de liens plus forts entre le

système scolaire, les acteurs du sport et les

partenaires institutionnels.

- Avoir une stratégie d’aménagement du

territoire, avec un diagnostic sur les

équipements sportifs et les perspectives

d’animation pour connaître les plus-values

pour le territoire.

Réflexion complémentaire sur les équipements

Le thème des équipements sportifs fut l’objet d’un riche débat entre les participants. Nous avons donc tenu

à vous faire partager certaines réflexions très intéressantes pour mieux comprendre les enjeux actuels.

« Les équipements sportifs datent des années 60-70, conçus exclusivement pour les pratiquants. Or l’enjeu

actuel est de repositionner l’équipement sportif comme un équipement public, pour tous : adhérents, parents…

C’est devenu un lieu de vie publique, avec des espaces de convivialités partagés. Il convient de sortir d’une vision

centrée sur le sportif, par l’intégration de services multiples dans les équipements sportifs comme dans d’autres

lieux publics (cafétérias, salle de réunion…). Les équipements permettent la création de lien social et le

renforcement de l’identité du club quand les personnes peuvent y faire autre chose que du sport : on retrouve

cette approche dans des disciplines spécialisées (équitation, aviron…). Une déclinaison est possible dans des

espaces polyvalents, s’il existe une compatibilité des pratiques et des activités associatives, mis à disposition

suivant les utilisateurs.

Si l’aide publique au fonctionnement direct de l’activité diminue, en revanche les collectivités territoriales

doivent concevoir des équipements comme de véritables outils qui permettent aux clubs d’attirer de nouveaux

partenaires, de générer de nouvelles ressources. Dans ce sens, la collectivité remplirait son rôle de moteur sur

l’animation et la valorisation de son territoire. Toutefois, il convient d’être vigilant pour ne pas dénaturer l’essence

même d’un équipement sportif avec l’intégration d’autres champs (culturel, social…). La notion d’aménagement

du territoire, de transversalité, avec l’intégration de l’environnement, doit donc être au cœur des débats, d’autant

plus que l’équipement sportif est la première porte d’entrée pour une collectivité territoriale en matière de

politique sportive ».

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18 CDOS Meuse - Mars 2017

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19 CDOS Meuse - Mars 2017

2.4 Moyens d’actions

Nous avons voulu aller plus loin, dans l’objectif

de tendre vers du concret, du pragmatique et de

l’opérationnalité pour le mouvement sportif et les

collectivités territoriales. Nous avons donc interrogé

les agents des services publics du sport sur ce qu’il

était possible de réellement mettre en œuvre dans

l’ensemble de leurs réflexions : ou comment passer

de la théorie à la pratique.

La valorisation du bénévolat fut unanimement

au cœur des discussions, ce qui indique l’importance

de ce sujet pour les agents des pouvoirs publics,

conscients de la situation difficile des bénévoles.

Un organe consultatif de bénévoles

- Créer un espace de concertation et de

parole entre pouvoirs publics et acteurs

sportifs dans les territoires, qui permettrait

la réflexion, le partage d’expériences et de

problématiques.

- Constituer une commission de bénévoles

qui serait un organe de consultation, de

réflexion et de proposition pour devenir un

interlocuteur avec la collectivité, comme

peut l’être l’OMS par exemple. Le principe

est d’intégrer les bénévoles dans les phases

de projets de territoire.

- Avoir un temps d’échange entre bénévoles

pour se donner les bonnes pratiques.

Une conception nouvelle du bénévolat

- Créer une plateforme du bénévolat qui

centraliserait et proposerait les services de

bénévoles. Cette démarche passerait par

une identification qualitative et quantitative

des besoins en matière de bénévolat.

- Le bénévolat a beaucoup évolué parce que

la société a aussi évolué. Aujourd’hui, les

bénévoles ne consacrent plus forcément

beaucoup de temps aux associations, mais

apportent des compétences : on peut être

bénévole juste 1h. Une reconsidération du

bénévolat s’impose donc : si on veut capter

les bénévoles, il faut être attractif, avoir un

projet pour donner du sens, être organisé

et coordonné pour être efficace, puis

identifier les compétences manquantes, les

chercher et enfin les mobiliser dans une

logique de reconnaissance. Cela nécessite

du temps et du recul.

Par exemple, lors d’un événement, un club

sollicité un autre club pour mobiliser ses

bénévoles par rapport aux besoins de la

manifestation et à leurs compétences. Cette

démarche repose sur la solidarité et

nécessite donc peu d’investissement.

Autre exemple : si une association envoie

ses bénévoles sur un événement organisé

par un office de tourisme, alors elle reçoit

une aide suivant le nombre de bénévoles qui

se sont investis dans la manifestation.

- Imposer la valorisation du bénévolat dans

les budgets et bilans d’activité du club.

Cette démarche est souvent demandée aux

clubs lorsqu’ils demandent une aide pour

leurs actions. Mais ils ne la remplissent pas

automatiquement, alors qu’il existe pourtant

des méthodes de calcul très simples. Or,

donner une représentation du coût réel du

bénévolat aux pouvoirs publics, pour chaque

action, reste le meilleur moyen de valoriser

l’engagement bénévole.

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20 CDOS Meuse - Mars 2017

Une valorisation concrète

- Prendre en compte la part du bénévolat

dans les conventions d’objectifs passées

entre les clubs et les pouvoirs publics.

Proposer l’attribution d’une subvention

relative au bénévolat dans le club, à travers

des critères qu’il faudrait définir.

- Prendre en charge une partie des

formations payantes pour les bénévoles.

- Mettre à l’honneur le statut du bénévole.

Mise en place d’un évènement ou d’une

journée spécifique pour mettre en valeur les

bénévoles de plusieurs clubs. Pour ce faire,

s’appuyer sur de nouveaux moyens de

communication (réseaux sociaux, internet…).

Les médailles attribuées aux bénévoles

fonctionnent davantage avec un public un

peu plus âgé.

- Aider, conseiller, guider et accompagner les

bénévoles pour répondre à leurs problèmes

de management dans leur association :

démocratie, gouvernance, missions…

Une nouvelle prise en compte

- Engager une démarche de délégation ou

d’attribution de projet aux associations de

bénévoles qui disposent des compétences

techniques et de la capacité pour répondre

à un besoin déterminé par la collectivité :

« faire avec ou faire faire ». La relation de

confiance est donc prépondérante entre les

clubs et leur collectivité territoriale.

C’est la raison pour laquelle les bénévoles

doivent être une force de proposition pour

construire le futur de leur association.

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21 CDOS Meuse - Mars 2017

3. Financements

3.1 Ressenti

Une approche obsolète

La relation financière entre associations

sportives et collectivités territoriales reste encore

marquée par une logique de guichet, où « les clubs

viennent chercher un chèque ». Certains dirigeants

sportifs ont toujours une vision désuète sur l’octroi

des subventions : « j’existe donc j’y ai droit » au lieu

de « je la mérite » (logique de projet). L’attribution

d’aides au fonctionnement, différentes de celles sur

projet, alimente sans doute ce problème. Entre les

demandes mal formalisées (parfois une seule ligne)

ou les budgets non normés, il est parfois « difficile

de savoir ce qu’il se passe dans une association »

pour les services instructeurs. Ce constat interroge

directement la crédibilité du club ou l’initiative qu’il

porte, mais aussi l’utilisation de l’argent public.

Le sens des aides publiques

Les subventions sont nécessaires car elles

relèvent « d’opportunités pour permettre aux clubs

de réaliser des projets qu’ils ne peuvent pas faire

seuls ». Elles sont un levier pour les pouvoirs publics

qui veulent avoir une incidence sur les politiques

sportives : les subventions apportent « une plus-

value financière pour aider les associations dans la

mise en œuvre de leur projet ».

Certaines associations sportives peuvent vivre

sans subvention et d’autres sont ultra dépendantes,

avec des budgets pouvant aller jusque 100% d’aides

publiques, ce qui pose question. Une analyse du taux

de subvention relatif aux activités des associations

sportives serait très intéressante. Par exemple, les

comités sportifs ne perçoivent rien de leur clubs ni

de leur Ligue et restent donc fortement dépendants.

« Certains clubs demandent des subventions par

opportunités ou par habitude, alors qu’ils n’ont pas

besoin d’aides, ayant une trésorerie suffisante pour

couvrir plusieurs années de fonctionnement », sans

salarié ni gros investissement prévu dans leur projet.

D’ailleurs, les associations sportives ne font presque

pas apparaitre leurs fonds propres dans le budget de

leurs actions, et valorisent rarement leur bénévolat.

Alors « pourquoi financer une action à 100% d’aides

publiques, si les associations sportives ne précisent

pas qu’elles s’investissent également ? ».

Le cofinancement indispensable

Les pouvoirs publics reçoivent beaucoup de

« demandes monolithiques », avec un seul financeur

dans leur budget, pour parfois 100% de l’action. Les

trois principaux partenaires institutionnels (État,

commune, Département,) ne sont presque « jamais

sollicités en même temps pour la même action »,

alors qu’il faudrait tendre justement vers davantage

de cofinancements. Face à la baisse actuelle des

moyens, la réponse publique aux besoins des

associations sportives ne peut plus être unilatérale.

Ainsi, les services des sports orientent parfois

les demandes d’associations sportives vers d’autres

financeurs institutionnels (Agence Régionale de

Santé - ARS, Caisse d’Allocations Familiales - CAF,

Mutualité Sociale Agricole - MSA…), suivant la nature

des actions. Il s’agit de faire profiter le mouvement

sportif de ces enveloppes et d’apporter une nouvelle

contribution.

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22 CDOS Meuse - Mars 2017

« L’identification des cofinancements permet

aux services instructeurs de mieux reconnaître les

pratiques » : le sport de compétition propres, et la

pratique d’activités sportives (loisir). Cette lecture

permet de « mieux comprendre le fonctionnement

associatif et donc de faciliter l’intervention publique

sur les charges incompressibles des clubs ». Pour les

partenaires institutionnels, l’enjeu est de « pouvoir

répondre aux préoccupations et aux réalités des

pratiques sportives » : aider le club dans son cœur

d’activité pour qu’il puisse ensuite s’organiser autour

d’actions diverses.

Le soutien invisible

« Une subvention n’est pas que financière » :

elle ne centralise pas l’ensemble des aides publiques

apportées aux associations sportives. Ainsi, plusieurs

collectivités réfléchissent à une valorisation de leur

aide en nature puisqu’elles mettent gratuitement

leurs équipements sportifs à disposition des clubs de

leur territoire. Cet effort de la collectivité peut être

considéré comme du financement et son importance

n’est pas toujours perçue par les associations

sportives. Dans le même sens, les aides à l’emploi et

les mises à disposition de matériels sont parfois

conséquentes mais ne se voient pas forcément. « Un

travail d’éducation auprès des dirigeants sportifs est

donc nécessaire ». Leur renouvellement peut être

une opportunité.

Vers de nouvelles ressources

La complémentarité des financements publics

est importante : elle nécessite de la cohérence et de

la coordination pour pouvoir prendre en compte une

majorité de demandes. Face à la diminution et au

manque de diversité des sources de financements

publics, les clubs doivent donc explorer de nouvelles

pistes : sponsoring, crowdfunding… « Certains clubs

prennent des initiatives pour s’autofinancer et avoir

ainsi des fonds propres et de la trésorerie », dans la

mesure de leurs prétentions sportives et de la réalité

économique de leur territoire.

Dans ce sens, « l’adaptation des équipements

sportifs aux besoins d’activité actuels des clubs est

indispensable pour leur permettre de développer de

nouvelles ressources » et de créer de la richesse :

accueil du public, espaces de convivialité, services

périphériques, organisation d’événementiels (match

de gala)… « La mutualisation des besoins entre

disciplines sportives sur un même équipement peut

justement permettre d’accéder plus facilement à ces

possibilités ».

Enfin, les associations sportives « connaissent

des difficultés avec les commandes publiques : les

attentes des partenaires institutionnels, ayant leurs

propres orientations politiques, sont différentes, ce

qui ne facilite pas la compréhension des dirigeants

sportifs et pose donc problème ». « Beaucoup se

plaignent de la lourdeur administrative des dossiers

de demande de subvention pour avoir finalement

peu d’aide ». Certains dirigeants sportifs font même

remarquer « qu’il est plus facile d’aller chercher

1000€ auprès d’un partenaire privé que public ».

Mais « en terme de ratio, la sollicitation d’une aide

publique reste très attractive : la formalisation d’un

dossier de subvention peut prendre 1h pour obtenir

1000€ pour une action… à condition que la demande

soit éligible ».

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23 CDOS Meuse - Mars 2017

3.2 Initiatives et bonnes pratiques

La contractualisation

- Le financement d’une association sportive

ne doit pas être l’occasion pour les pouvoirs

publics d’imposer leur vision du sport. Il

s’agit plutôt de poser un cadre, des objectifs

au partenariat, et surtout d’expliquer sa

politique sportive contractuelle : mettre en

perspective les aides publiques. L’intérêt

est d’avoir une vision partagée avec le club

bénéficiaire, une approche responsable et

donc permettre un soutien plus efficace.

Par exemple, la contractualisation avec des

comités sportifs et certains clubs de haut

niveau meusien a permis d’apaiser les

relations tendues entre le Département et le

mouvement sportif. Paradoxalement, même

si le soutien a diminué, les associations

sportives restent reconnaissantes car elles

comprennent les enjeux et ont une visibilité

sur les tendances. La contractualisation a

permis d’agir au lieu de réagir face aux

sollicitations associatives dans une période

de contraction budgétaire. La mise en place

de contrats pluriannuels avec des comités

sportifs ou des clubs a sécurisé le périmètre

d’intervention et a donné une garantie dans

le temps aux dirigeants associatifs, qu’ils

n’avaient pas avant.

Les retours d’information sur le projet de

développement et le fonctionnement des

clubs a été beaucoup plus enrichissant par la

suite et ont permis de prendre en compte

certaines réalités non anticipées auparavant

car le financeur était dans la réaction. Cette

démarche ne repose pas sur un dispositif

administratif, mais sur de l’échange et du

partage : de l’humain et une présence sur le

terrain.

La convention pluriannuelle

- La convention pluriannuelle engage les

pouvoirs publics et les associations. Si les

partenaires institutionnels demandent aux

clubs de se projeter dans le temps, alors ils

ne doivent pas changer leur position ni leur

politique sportive dans le même temps. La

convention pluriannuelle nécessite donc

d’avoir une vision à moyen ou long terme

sur les budgets et les politiques sportives,

ce qui permet de sécuriser et de maintenir

une enveloppe financière pour le sport,

souvent remise en question lors des débats

d’orientation budgétaire.

La diversification du soutien

- Certaines collectivités territoriales mettent

en œuvre un dispositif de financements

diversifiés avec plusieurs niveaux : d’abord,

une subvention de fonctionnement, ouverte

à toutes associations ; puis, une subvention

promotionnelle pour l’achat de matériels

onéreux dans le cadre de manifestations ou

d’appels à projet ; enfin, une subvention sur

un contrat pluriannuel d’objectifs, proche

de celle mise en place par le Département.

Une vigilance est apportée sur le modèle,

similaire aux attentes des autres financeurs,

pour de ne pas dépayser les associations

sportives.

Ces subventions s’adressent uniquement aux

clubs structurés et structurants (conditions :

être « Club 55 », label du Département, être

porteur d’un projet, et être bénéficiaire du

CNDS). La démarche est la suivante : un

dossier initial est formalisé au début des

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24 CDOS Meuse - Mars 2017

trois années de conventionnement, avec un

système de part fixe, qui tient compte des

axes politiques contenus dans le projet

associatif. Une part variable est ensuite

instaurée dans le cadre d’un contrat annuel

d’objectifs, évalué chaque année lors d’un

entretien individuel avec les dirigeants.

L’enjeu est de garantir aussi l’objectivité des

services instructeurs lors de la répartition

des subventions.

L’exploitation du financement participatif

- Certaines collectivités territoriales incitent

et encouragent les clubs à se tourner vers

du financement participatif (plateforme de

crowdfunding) pour acquérir du matériel car

elles ne peuvent pas toujours le financer

totalement.

La mutualisation des demandes

- Il arrive que des clubs et leur comité sportif

mutualisent une demande de subvention.

Dans cette perspective, les comités ont un

rôle important à tenir auprès de leurs clubs

car ils peuvent leur permettre d’obtenir une

subvention : seuls, certains clubs ne peuvent

atteindre les seuils de financement, du CNDS

notamment, et ne sont donc pas éligibles.

Cette démarche permet de faire émerger

quelques projets communs, de renforcer

l’action des clubs, et d’améliorer la relation

entre clubs et comités sportifs.

La volonté politique

- Il existe une certaine bienveillance des élus

envers les associations sportives, avec une

réelle prise en compte des besoins des clubs,

même si parfois la légitimité des subventions

peut poser question.

- Lors de la Fête du Sport organisée sur son

territoire, une collectivité reverse une aide

sur les cotisations aux clubs participant à la

manifestation, pour toute prise de licence

dans le cadre de l’événement. Ce dispositif

a permis d’augmenter la participation ainsi

que le nombre de licenciés dans les clubs.

L’adaptation des équipements

- Une collectivité a mis en place des espaces

de convivialité dans les équipements sportifs

de son territoire suite à un diagnostic. Cette

démarche va ainsi permettre aux clubs de

créer de nouvelles ressources. Les pouvoirs

publics doivent être le fer de lance : donner

les outils pour permettre aux associations

sportives de se développer. Dans ce sens,

l’équipement sportif doit être en adéquation

avec les exigences fédérales, mais aussi avec

les besoins des clubs locaux.

Les demandes de subvention honnêtes, sincères

et logiques sont largement appréciées par les

services instructeurs. Enfin, la compréhension

des projets reste la première et plus importante

étape dans l’obtention de financements publics :

une demande comprise a plus de chances d’être

financées ! Les associations sportives doivent

faire preuve de clarté et de lisibilité lorsqu’elles

expliquent leur action. Dans ce cadre, une

formation des dirigeants pour répondre aux

appels à projets ou faire des demandes de

subventions serait utile.

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25 CDOS Meuse - Mars 2017

3.3 Attentes

Rationalisation des équipements…

- Avoir des équipements sportifs occupés

rationnellement avec un objet sportif

directement en lien avec l’utilisation de

l’équipement. Éviter le phagocytage entre

associations sportives, avec des logiques

« de clocher » opposés : un équipement

peut accueillir 4 fois la même pratique mais

avec des clubs différents, ayant un objet

pourtant proche.

… et des demandes

- Éviter les doublons et les incohérences

entre financeurs afin d’avoir un soutien

plus efficace et concret. Il est nécessaire de

savoir qui finance quoi car il existe un

manque de lisibilité dans les différents

soutiens publics.

- Temporalité des financements : il faudrait

harmoniser le calendrier (période) des

subventions entre les différents partenaires

institutionnels.

- Plutôt que d’attribuer des subventions,

pourquoi ne pas faire des appels d’offre sur

des projets sportifs bien définis sur un

territoire ? Les associations sportives y

répondent et celles retenues doivent ensuite

mettre en œuvre l’action. Le risque est de

voir un positionnement du secteur privé sur

ce type de marché : cela existe déjà dans le

domaine du sport-santé. Certains acteurs de

santé n’attendent pas le mouvement sportif

pour proposer des activités physiques de

loisir et des pratiques de bien être… parfois

sans respect du cadre réglementaire.

Certains élus sont conscients qu’il faut

activer et mobiliser le réseau sportif plutôt

que de passer par des prestataires extérieurs

au territoire. Le mouvement sportif doit

donc se positionner car il existe un véritable

enjeu de développement (ressources) et de

structuration (avoir des compétences par la

professionnalisation).

Simplification administrative

- Il est maintenant possible de faire des

demandes de subvention électroniques,

mais il existe des difficultés d’utilisation car

le support ne fonctionne pas correctement

(e-subvention). L’hypothèse d’un guichet

unique serait un rêve : l’association ouvre

un compte avec un identifiant, fait une

demande de subvention unique (un seul

dossier qui regroupe toutes les actions

finançables) et le dépose avec d’autres

documents (statuts, projet associatif,

comptes de résultats, bilans…) sur une

plateforme. Tous les partenaires

institutionnels (collectivités territoriales,

Département, État…) vont ensuite

récupérer les informations sur cette

plateforme et regardent ce qu’ils peuvent

financer suivant leurs politiques sportives.

Le club réaliserait donc une seule demande

centralisée pour les services instructeurs.

La dématérialisation

- Cette démarche rejoint la simplification

administrative : télécharger, remplir puis

transmettre un dossier de subvention sous

format numérique permet un gain de temps

pour tous les protagonistes (demandeurs et

instructeurs). Le télé-renseignement peut

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26 CDOS Meuse - Mars 2017

être la prochaine étape pour centraliser et

rendre plus efficientes les instructions.

Des temps de rencontre institutionnels

- Les pouvoirs publics expriment le souhait

de se rencontrer plus régulièrement pour

échanger sur leurs orientations politiques

et savoir qui finance quoi, pour plus de

complémentarité, de cohérence et de

transversalité. Certains financeurs aident sur

le fonctionnement (surtout les communes),

ce qui doit être maintenu, tandis que

d’autres financent plutôt les projets (État,

Département), ce qui doit permettre une

valorisation des clubs et des comités sportifs

ayant une véritable dynamique territoriale.

Le principe est que les subventions soient le

plus possible en adéquation avec les besoins

des associations sportives. Une réunion (au

moins annuelle) de tous les partenaires

financeurs serait donc très utile.

Les pouvoirs publics s’interrogent aussi sur la

capacité des associations sportives à rebondir

sur un événement qu’elles organisent. Comment

profiter des retombées d’une manifestation et

exploiter ensuite ce temps fort ?

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27 CDOS Meuse - Mars 2017

3.4 Moyens d’actions

Dossier ou guichet unique : mythe ou réalité ?

- Un mythe ? Non. Une réalité : pas encore !

Mais la démarche est engagée pour aboutir

prochainement car il existe un réel intérêt,

avec une loi (n° 2014-1545 du 20 Décembre

2014) sur la simplification administrative

vers laquelle il faut tendre. Avoir un outil

centralisateur de l’information semble être

la première base obligatoire. Si l’outil

« Service Public » est opérationnel, alors les

pouvoirs publics se doivent de l’utiliser, mais

encore faut-il que l’outil puisse intégrer les

particularités des politiques sportives

locales.

- L’autre souhait est de s’orienter à terme

vers un guichet unique : le club pose une

seule demande et l’adresse au financeur

légitime pour la traiter. Il doit donc savoir

qui finance quoi. Le principe est d’avoir un

« coffre-fort numérique » (plateforme), où

le club peut déposer tous ses documents

associatifs (statuts, projet, bilans, comptes

de résultat…), accessibles uniquement aux

financeurs, pour servir leurs instructions.

L’objectif est de rendre les subventions plus

simples, faciles et accessibles. Un dossier

unique est sans doute trop complexe à

mettre en œuvre, mais un dossier simplifié

pourrait voir le jour : un document de base,

commun pour tous les financeurs, avec des

fiches complémentaires propres à leurs

politiques sportives. La plateforme de dépôt

devra tenir compte de la sécurité, des

pratiques et des procédures administratives

des pouvoirs publics.

La dématérialisation est une tendance

durable. Un portefeuille numérique existe

(www.service-public.fr/associations) mais les

différents ministères n’ont pas les mêmes

bases informatiques pour harmoniser cet

outil. « E-subvention » est une plateforme

numérique utilisée par le CNDS, ouverte aux

collectivités territoriales, dont une nouvelle

version devrait prochainement voir le jour.

- Les financeurs doivent aussi faire l’effort de

communiquer sur leur commande publique.

Par exemple, le CNDS ne réalise pas d’appel

national pour le lancement de sa campagne,

ce qui ne facilite pas sa lisibilité. Il existe une

réunion régionale de présentation : les

ligues et comités sportifs doivent ensuite

remplir leur rôle de tête de réseau pour

diffuser les informations auprès de leurs

clubs et pour leur expliquer le CNDS. Les

clubs ayant été bénéficiaires sont parfois

informés du lancement du CNDS par les

services instructeurs, mais pas ceux qui sont

potentiellement éligibles. Beaucoup de clubs

s’y prennent tardivement pour faire leur

demande CNDS, mais certains apprennent

aussi tardivement la période de campagne.

Les financeurs sont conscients de la lourdeur

et de la complexité administrative d’une demande

de subvention. Pourquoi ne pas faire appel à un tiers

pour servir de connexion entre les partenaires

institutionnels et les associations sportives ? Ce rôle

de relais et d’interface pourrait être occupé par le

mouvement olympique, légitime.

Les pouvoirs publics sont garants de l’argent

public : s’ils sont gestionnaire des fonds, d’une part

ils ne les manipulent pas, et d’autre part ils sont

tributaires, avec un trésorier public qui exige une

justification de toute dépense. Ainsi, une subvention

va être donnée aux associations sportives capables

d’expliquer l’utilisation de l’argent public (notion de

responsabilité).

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28 CDOS Meuse - Mars 2017

Modèle de guichet unique

Ce schéma est une illustration des propos qui viennent d’être tenus sur la possibilité de mettre en œuvre un

guichet unique pour les demandes de subvention, via une plateforme de dépôt des dossiers.

Pour qu’un tel guichet soit opérationnel, un travail conséquent de coordination doit être mené entre tous les

acteurs du sport : l’État, le Département, les collectivités territoriales, mais aussi le mouvement sportif (clubs,

comités, CDOS). Le principal problème se situe dans les modes d’instruction et de traitement des informations pour

les pouvoirs publics, qui fonctionnent tous avec une temporalité et des bases de données différentes. Si le système

administratif doit évoluer vers une simplification, sans effort ni souplesse, un tel projet ne pourra pas voir le jour.

Cette démarche se fera sans doute progressivement car elle est inéluctable.

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29 CDOS Meuse - Mars 2017

4. Avenir des clubs

4.1 Ressenti

De grands enjeux se préparent : entre réforme

des collectivités territoriales, baisse des subventions,

commandes publiques, complexité administrative,

rayonnement territorial, diversité de pratiques, le

mouvement sportif va devoir se préparer à une

évolution dont il ne doit pas être spectateur, mais un

acteur important.

La couverture territoriale

Actuellement, les pouvoirs publics constatent

une « implantation hétérogène » des clubs : il existe

des « no man’s land », des territoires carencés avec

peu d’associations sportives, presque dépourvus en

milieu très rural. Certains clubs ont « des tailles de

fonctionnement critique » et vivent tant bien que

mal dans l’incertitude et l’instabilité. « Le risque de

voir des associations sportives disparaitre est donc

bien réel », par manque d’adhérent et de soutien,

alors même que « la pratique de proximité devient

un enjeu » à l’heure où les villes centralisent les

services et disposent de moyens conséquents.

« Le rattachement et l’ancrage des clubs sur

une commune vont devoir évoluer ». Plutôt que de

rester dans « un esprit de clocher », les associations

sportives vont devoir « s’inscrire dans une nouvelle

logique territoriale ». Les collectivités territoriales

ont aussi un rôle à tenir car « une politique sportive

coordonnée permettrait de corriger les déséquilibres

territoriaux constatés ».

Vers un futur modèle de club ?

Ainsi, deux modèles d’associations sportives

vont probablement émerger (tout du moins, un

positionnement sera nécessaire face aux enjeux) :

« les clubs omnisports, de par la diversité de leurs

disciplines, et les clubs intercommunaux, de par leur

rayonnement territorial ». Ce dernier modèle sous-

tend la question des « regroupements, fusions et

mutualisations entre clubs », pour obtenir « des

associations sportives plus fortes, mieux organisées

et mieux structurées »… sous certaines conditions.

Effectivement, « la professionnalisation est un

enjeu pour les clubs, dans leur capacité à s’inscrire

dans une dynamique de développement ». Cette

démarche rejoint la nécessité de « faire évoluer la

dimension économique des associations sportives et

d’arrêter la diabolisation de l’aspect financier ». « La

rationalisation budgétaire, la rentabilité des actions,

et l’appropriation de méthodes de travail propres

aux entreprises (comme le marketing, management

ou benchmarking) » ne doivent pas être tabous.

Pour ce faire, « la gouvernance associative doit être

suffisamment opérationnelle et ouverte, ce qui n’est

pas toujours le cas ».

Aller plus loin que le sport

« Les associations sportives sont des espaces

de dynamisme, de ressources, de créativité. Ce sont

des lieux de vie capables de répondre aux demandes

et aux attentes sociales ». Si leur utilité ne peut être

remise en cause, leur réactivité risque d’être mise à

l’épreuve car « une adaptation incontournable, mais

nécessaire », se profile face aux enjeux territoriaux

soulevés. Sous une forme intercommunale, un club

« peut devenir un véritable levier de développement

pour son territoire ».

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30 CDOS Meuse - Mars 2017

4.2 Initiatives et bonnes pratiques

Une organisation politique

- Avoir un volet territorial développé dans la

future politique sportive départementale

(pour les « clubs 55 » et les comités sportifs).

- La mise en place d’un schéma territorial des

politiques associatives serait une excellente

initiative, dans le sens où il existerait un

projet territorial coordonné des politiques

sportives.

- Concevoir des outils pour permettre le

développement des clubs (guide associatif,

communication sur les services existants…).

Un potentiel certain

- Les clubs sont capables de transversalité

dans leurs manifestations sportives et leurs

projets (domaine culturel, sanitaire…). Les

associations sportives sont de plus en plus

présentes dans différents secteurs.

- La professionnalisation est un vrai levier de

développement et de structuration pour les

associations sportives. Si elles ne peuvent

pas porter directement l’emploi, elles ont la

possibilité de recourir à un groupement

d’employeur certifié : soit par leur propre

organisation (fédération, ligue…), soit par

une structure extérieure (comme Profession

Sport).

Regroupement de clubs

- Des associations sportives se rassemblent

et fusionnent pour partager et mutualiser

des moyens. Quelques clubs réfléchissent au

modèle de club intercommunal.

Mais certaines disciplines sont plus propices

que d’autres pour unifier leurs forces dans

une même entité. Dans ce sens, les clubs de

football posent quelques questions quant à

leur nombre sur des territoires proches, ce

qui interroge parfois sur leur légitimité.

- Avoir une rationalisation des pratiques par

rapport aux équipements, aux subventions

et aux modes de gestion…

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31 CDOS Meuse - Mars 2017

4.3 Attentes

Une (r)évolution des clubs

- Adopter un nouveau positionnement :

s’inscrire comme de véritables partenaires

dans le développement sportif territorial.

Devenir acteur et force de proposition plutôt

que contributeur.

- Être capable d’assumer les charges

d’exploitation et de fonctionnement des

installations sportives. Les clubs bénéficient

gratuitement des équipements sportifs et ne

le valorisent pas dans leur budget. Certaines

collectivités territoriales ont engagé un

processus de sensibilisation : elles indiquent

aux associations sportives le coût annuel de

leur utilisation des équipements.

- Intégrer les évolutions contextuelles dans

les pratiques sportives : diversification des

offres, modernisation technologique.

- Engager un vrai processus de mutualisation.

Les sensations de « concurrence » doivent

nourrir une forme de complémentarité, la

mise en commun de moyens, notamment

humains.

Une montée en compétences

- S’appuyer sur la professionnalisation

associative pour développer collectivement

des projets d’animation dans des secteurs

défavorisés ou carencés.

- Assurer la pérennité structurelle des clubs,

par la formation de jeunes futurs dirigeants

(et la sensibilisation des anciens pour laisser

leur place), par la délégation de tâches et de

responsabilités, par une ouverture du club

comme un acteur public. Tendre vers une

professionnalisation des dirigeants ?

- Développer la rigueur organisationnelle en

lien avec les services instructeurs : faire des

demandes d’aide structurées, pertinentes et

cohérentes pour le club et son territoire. Ne

pas argumenter sur l’existant mais sur ce qui

est possible de faire pour aller plus loin.

Privilégier un conventionnement durable

entre associations sportives et partenaires

institutionnels.

Une coordination politique

- Avoir des projets sportifs partagés entre

collectivités territoriales et associations. Le

principe est de travailler ensemble plutôt

que de façon sporadique, voire unilatérale.

Avoir plus de reconnaissance pour le travail

mené par les clubs.

- Placer les Offices Municipaux des Sports

(OMS), voire de futurs Offices Territoriaux

des Sports (OTS), comme de vrais acteurs

dans la démarche d’élaboration d’une

politique sportive territoriale.

- Organiser davantage de rencontres entre

les partenaires institutionnels pour mieux

coordonner les aides aux associations

sportives : faire une conférence territoriale

des politiques sportives. Tendre vers un

meilleur accompagnement des clubs.

- Remettre les politiques sportives au cœur

des politiques de développement.

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32 CDOS Meuse - Mars 2017

4.4 Réflexions

Le club de demain est-il intercommunal ?

Un club est intercommunal par nature, même

s’il est implanté dans une seule commune qui

catégorise son ancrage géographique : les adhérents

viennent de partout, y compris hors de la commune

où le club réside. Les clubs doivent entrer dans une

logique de prise en compte de leur territoire et de

l’intérêt communautaire : s’interroger sur leur avenir

dans un contexte de mutation territoriale, où les

pratiques sportives évoluent face aux attentes

sociales et aux besoins sanitaires. L’enjeu est donc

important : se positionner pour devenir un acteur

structurant du territoire, force de propositions et de

services. Dans ce sens, quelle place et quelle utilité

auront de futurs clubs intercommunaux ?

La structuration : une question de niveau ?

La dimension intercommunale favorise la

structuration d’un club, dans le sens où il peut

regrouper les forces vives d’un territoire dans une

seule association sportive, avec une équipe phare

(haut niveau) qui véhicule une image d’excellence et

de performance, alimentée par les autres catégories

qui s’ancrent dans un projet global de formation.

Cette démarche peut permettre de sauver une

discipline sur un territoire : plutôt que d’avoir

plusieurs « petits clubs » qui stagnent ou meurent,

un club plus fort peut voir le jour et devenir un

véritable moteur, impulsant une dynamique et

rayonnant sur tout le territoire avec des antennes

locales. Cette démarche peut donc sauver certains

clubs et leur éviter de disparaître, mais certaines

disciplines se prêtent plus que d’autres à évoluer au

niveau intercommunal.

Dans les grandes agglomérations, la logique

de club intercommunal est prégnante, politiquement

assumée, avec des objectifs en lien avec la pratique

de haut niveau. Les communautés d’agglomération

s’appuient sur des associations sportives de haut

niveau pour communiquer et promouvoir l’image

d’un nouveau territoire structurant et structuré, à

travers la pratique sportive.

Une stratégie d’équipements

La Meuse n’est pas dans cette réalité : les

acteurs majeurs restent modestes sur un territoire

très rural. Les collectivités meusiennes vont sans

doute se focaliser sur les clubs ayant besoin d’un

équipement pour leur pratique, à condition qu’il soit

multidisciplinaire et structurant pour leur territoire.

Dans ce sens, la logique et le modèle d’un club de

haut niveau exigeront des collectivités meusiennes

de revoir leur stratégie de développement des

infrastructures sportives de leur territoire. D’autres

disciplines ne nécessiteront pas autant d’attention :

certaines pratiques ne pourront, et ne voudront pas,

être rationnalisées.

La problématique identitaire

Le club intercommunal pose inévitablement la

question de l’identité. Il existe toujours une certaine

velléité entre les clubs d’un même territoire, de par

leur rivalité, leur histoire et leurs dirigeants (rapports

humains). Il est indispensable de tenir compte des

relations entre clubs existants si l’on veut créer un

nouveau club intercommunal : rien ne sera possible

sans la bonne intelligence et la bonne volonté des

responsables d’associations sportives.

Par ailleurs, le risque est de « déraciner le

sport », dans le sens où un club représente toujours

les couleurs de sa commune, par appropriation et

par fierté. Or demain, il défendra l’identité d’un

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33 CDOS Meuse - Mars 2017

périmètre territorial qu’il ne connait pas et qui ne

représente rien pour lui. Il faut donc impérativement

créer une identité intercommunale avant même de

créer tout club intercommunal, pour permettre aux

futurs dirigeants et pratiquants de s’identifier au

territoire, de s’y rattacher, et d’y trouver du sens.

Une vision plutôt qu’un nom

Changer de nom pour indiquer que le club est

intercommunal n’est pas suffisant : cette volonté

doit se traduire par des actions nouvelles et

innovantes sur l’ensemble de l’intercommunalité. Si

des carences de pratique sont constatées sur une

partie du territoire, alors le club doit permettre aux

disciplines d’y être accessibles, par des actions

éducatives, promotionnelles et structurantes du

territoire. Dans une ambition intercommunale, le

club doit développer une nouvelle offre de service

avec un rayonnement équitable et harmonisé : il doit

devenir un interlocuteur capable de raisonner plus

largement, d’animer et de redynamiser le territoire

dans une dimension plus vaste.

Mais la revendication de club intercommunal

doit faire partie d’une politique sportive territoriale,

où la notion d’intérêt communautaire est définit par

la collectivité. Sa politique sportive traduira sa

propre vision de la nature, du profil et du mode de

soutien d’un club intercommunal : cette définition

sera donc différente d’un territoire à un autre. Les

collectivités territoriales doivent s’interroger sur les

enjeux d’avoir des clubs intercommunaux, et de

mener des politiques sportives de même niveau :

cette approche sous-tend la prise de compétences

en matière de fonctionnement associatif, et pas

uniquement en matière de gestion d’équipements

sportifs. Elle rejoint la création d’une identité, qui

reste difficile compte tenu des antériorités.

Une fragilisation de l’organisation ?

La création d’un club intercommunal peut

passer par le regroupement et la fusion de clubs

existants sur le territoire, au risque de fragiliser la

pratique. La disparition de clubs entrainera la perte

de certaines compétitions car les clubs ne seront

plus assez nombreux, ce qui va remettre en cause la

structuration, l’organisation, voire l’existence même,

de championnats pour certaines disciplines. Réduire

le nombre de « petites associations sportives » au

profit d’un club intercommunal peut donc devenir

contreproductif.

Dans ce sens, il convient aussi de ne pas

diminuer le nombre de lieux de pratiques, mais au

contraire, de par le rayonnement et la ramification

du club intercommunal (ayant des antennes locales),

de l’augmenter. L’objectif est de faire émerger la

pratique d’excellence et de maintenir, dans le même

temps, une pratique de proximité qui permettra de

continuer certaines compétitions.

Cette situation exige donc un travail en bonne

intelligence : tendre plutôt vers une cohabitation

entre clubs d’une même discipline, dans un intérêt

mutuel et réciproque, pour faire face aux enjeux de

développement dans un contexte de recomposition

et d’évolution territoriale permanente.

Une adéquation de projets

Des interactions et des relations évidentes

doivent exister entre un projet associatif et un projet

politique de territoire, pour positionner l’association

sportive de façon différente dans son périmètre.

Cela nécessite sans doute une coordination, où la

collectivité doit se demander si un club est pertinent

ou non au niveau intercommunal, par des critères et

l’attribution d’un label, avant d’engager toute

contractualisation. Ce lien entre acteurs associatifs

et institutionnels du sport peut d’ailleurs permettre

de résoudre la question de l’identité du territoire et

de son identification auprès de tous.

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34 CDOS Meuse - Mars 2017

Il s’agit d’une révolution culturelle, dont

l’initiative doit venir du mouvement sportif pour

éviter toute ingérence des collectivités territoriales.

Elles ne doivent pas forcer directement la création

de clubs intercommunaux, mais elles doivent être

capables de définir une politique sportive pour

justement favoriser l’émergence de ces structures

associatives et permettre de les accompagner. Tout

l’enjeu pour les collectivités est de susciter l’envie et

de suggérer ce modèle, mais sans l’imposer.

Pour répondre aux attentes, les associations

sportives devront probablement créer de nouveaux

services, avoir un esprit d’ouverture territorial et

sectoriel, pour séduire les collectivités, leur faire

comprendre les enjeux d’une telle approche et

défendre leur propre intérêt. Si les collectivités

territoriales et les associations sportives ne sont pas

encore prêtes pour cette démarche actuellement,

elles doivent en revanche s’y préparer.

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35 CDOS Meuse - Mars 2017

Articulation d’un club intercommunal

Suite aux précédentes réflexions, ce schéma présente les différentes interactions nécessaires entre un club

intercommunal et…

- … son territoire, pour couvrir des zones carencées (peu ou pas de pratique sportive faute de clubs locaux,

équipements sportifs sous-utilisés, peu ou pas de manifestations d’envergure car clubs locaux peu ou pas

assez structurés…) : implantation de nouvelles activités physiques et sportives (donc de nouveaux services

au public), délocalisation d’entraînements ou de matchs, création d’événements locaux.

- … les autres clubs, pour travailler dans un esprit d’entraide et de solidarité : partage de moyens humains

et de compétences, mutualisation de matériels, équipe phare comme vitrine attractive, renforcement de la

formation des jeunes, délocalisation de manifestations d’envergure (grands matchs), augmentation du

nombre de licenciés des clubs locaux par le développement des territoires carencés…

Une nouvelle fois, ce modèle ne peut aboutir que par une concertation et une coordination entre tous les

acteurs du sport : la collectivité territoriale et ses clubs locaux (d’une même discipline), avec l’appui de leur comité,

mais aussi l’État et le Département qui ont sans doute des convergences en matière de politique sportive, tout du

moins une articulation nécessaire pour plus de pertinence, de cohérence et d’efficience dans la structuration du

sport sur le territoire.

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36 CDOS Meuse - Mars 2017

5. Perspectives

Une restitution globale, avec la synthèse des tables rondes du mouvement sportif et celle des pouvoirs

publics (État et collectivités territoriales), sera organisée au premier semestre 2017. Le CDOS Meuse fera ressortir

les adéquations possibles entre les attentes ou solutions envisagées par les dirigeants sportifs, et celles des

partenaires institutionnels dans les trois thématiques abordées (vie associative, financement et avenir des clubs).

Le CDOS Meuse envisage de pérenniser ces travaux de réflexion entre les partenaires institutionnels et le

mouvement sportif, par la mise en place de groupes de travail techniques. Le principe resterait l’organisation de

temps d’échange et de partage entre tous les acteurs du sport meusien, mais de façon plus régulière, avec pour

enjeux la création et la construction de réseaux de personnes ressources.

La coordination des forces vives du sport meusien est un objectif ambitieux, qui permettrait au mouvement

sportif et aux pouvoirs publics de travailler tous ensemble, dans un intérêt commun, de façon pertinente et

cohérente. Les agents de la fonction publique pourront ainsi poser certains postulats, puis les transmettront à

leurs élus, qui pourront ensuite engager (ou non) une politique sportive efficiente et appropriée. Les dirigeants

sportifs pourront se positionner comme de nouveaux acteurs, véritables forces de proposition et d’innovation, au

service du développement sportif, mais aussi territorial.

Dans ce sens, le CDOS Meuse réfléchira pour l’organisation d’Assises Départementales du Sport. Si le CDOS

Meuse peut lancer une dynamique, il est évident que tous les acteurs du sport meusien doivent s’impliquer.

Page 37: CDOS Meuse - Mars 2017 1€¦ · CDOS Meuse - Mars 2017 7 1.3 Tables rondes Cet événement a eu lieu Mardi 08 Novembre 2016, de 9h30 à 17h30 dans les locaux de la Ligue de l’Enseignement

37 CDOS Meuse - Mars 2017

6. Remerciements

Le CDOS Meuse tient à remercier le Conseil Départemental de la Meuse pour son soutien et pour sa

confiance dans la conduite de ce projet, ainsi que l’Institut National Spécialisé d’Études Territoriales de Nancy

(INSET) - le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) - et l’Association Nationale des Directeurs

et Intervenants d'Installations et des Services des Sports (ANDIISS), partenaires de cette action.

Le CDOS Meuse remercie la Ligue de l’Enseignement de la Meuse pour l’accueil des tables rondes et la mise

à disposition de ses locaux.

Enfin, le CDOS Meuse souhaite remercier chaleureusement l’agent de la DDCSPP de la Meuse et les agents

de collectivités territoriales meusiennes qui ont participé aux tables rondes. Leurs réflexions, leurs interventions

et leurs échanges furent d’une grande richesse pour comprendre les enjeux actuels et les futures évolutions. Les

débats passionnants (et passionnés !) témoignent d’une véritable envie de partager ensemble et de construire

dans un intérêt commun : préparer les acteurs au Sport de demain.