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TIEMPO Y SOCIEDAD
Revista de Historia y Humanidades
http://tiemposociedad.wordpress.com
Nm 22: Enero 2016-Abril 2016
22
http://tiemposociedad.wordpress.com/
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2
Directora General: Isabel Lpez Fernndez.
Director de Contenidos: Miguel Menndez Mndez.
Director de Comunicacin y Community Manager: Pablo Folgueira Lombardero.
Consejo Editorial:
Javier Bayn Iglesias (Licenciado en Historia); Miguel ngel Domnguez Prez
(Licenciado en Historia); Miguel Menndez Mndez (Licenciado en Historia. DEA en Historia Moderna);
Serafn Bodeln Garca (Catedrtico. Doctor en Filosofa y Letras, Seccin Filologa Clsica); Mauricio
Daz Rodrguez (Licenciado en Historia); Pablo Folgueira
Lombardero (Licenciado en Historia. DEA en Arqueologa)
Tiempo y Sociedad. Revista de Historia y Humanidades
Editora: Isabel Lpez Fernndez
Portada y Logotipo: Jos Manuel Muoz Fernndez
ISSN: 1989-6883
Tiempo y Sociedad no se hace responsable de las opiniones vertidas por los autores en sus artculos, que
sern responsabilidad exclusiva de dichos autores.
Esta publicacin se distribuye bajo licencia Creative Commons. Est permitida su libre descarga, difusin
y reproduccin. Solo se han de tomar las debidas medidas de citacin y referenciacin.
Oppidum Noega 2016
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NDEX
Editorial....5
Artculos:
Prlvement du crne humain au Nolitihique prcramique Jricho (Tell es-
Sultan): contextualisation et interprtations, por Ergul Kodas..7
Los trofeos de Pompeyo, por Luis Amela Prez.45
Porque la peregrinacin es til y necessaria a todos los hombres, por Andrea
Mara Bau..103
La poltica exterior de Espaa en el contexto europeo, 1898-1931, por Fernando
Peris Alcantud137
La pedagoga social de Ortega y Gasset (1902-1914): una concepcin
comunitaria de la educacin, por Guillermo Valiente...169
Reseas bibliogrficas.193
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), p. 5
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EDITORIAL
Finaliza el ao 2015 y empieza un nuevo ao, cargado de proyectos y de
desafos, y, como cada tres meses, llega tambin un nuevo nmero de Tiempo y
Sociedad, el que ya es el nmero 22. En este nuevo nmero se incluyen cinco
contribuciones muy interesantes:
En primer lugar, el doctor Ergul Kodas nos habla del culto al crneo en el
Neoltico Precermico, concretamente en Jeric.
En segundo lugar, Luis Amela nos habla de los trofeos de Pompeyo en un texto
cargado de inters.
El siguiente artculo de este nmero llega desde Buenos Aires, desde donde la
profesora Andrea M Bau nos habla de la necesidad de viaje y peregrinacin para los
mdicos del siglo en la Corte hispana del siglo XVII, partiendo de la obra de Toms de
Murillo.
Posteriormente, el profesor de Educacin Secundaria Fernando Peris se acerca a
la poltica exterior espaola en el primer tercio del siglo XX.
Por ltimo, Guillermo Valiente nos ofrece un interesante texto sobre la visin de
la Pedagoga que tena Ortega y Gasset.
Este nmero se completa, como viene siendo habitual, con nuestra seccin de
reseas bibliogrficas.
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
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Prlvement du crne humain au Nolithique prcramique
Jricho (Tell es-Sultan): contextualisation et interprtations
Ergul Kodas1
Rsum : Jricho, le prlvement du crne t identifi dans des ensembles
archologiques trs varis, seul ou en groupe. La contextualisation de ces dpts des
crnes prlevs et ceux des squelettes sans crne est trs divers. Elle a focalis son
tude sur les crnes en dehors de relles rfrences contextuelles. Elle a considr que
les crnes ont t prlevs et mis en cache dans une mme logique funraire 2 pour
une pratique ancestrale. La question majeure se pose pour la comprhension de cette
pratique dans son contexte architectural et chronologique. Cest pourquoi, nous
voulons revoir ces donnes pour dfinir la contextualisation des dpts de crnes et de
squelettes sans crne Jricho et pour mieux comprendre ses significations.
Mots Cls: Archologie, Anthropologie, Bio-archologie, Culte du crne, Crne
surmodel, Surmodelage, Levant Sud, Proche-Orient, Jricho
Introduction
Au Nolithique proche-oriental, des crnes prlev3, ainsi que des squelettes
sans crnes furent dcouverts, dans des contextes archologiques trs varis, seuls ou au
sein de groupes. Les diverses fosses do proviennent une partie de ces crnes
tmoignent de situations distinctes, dans la mesure o celles-ci pouvaient tre soit
amnages dans des btiments, abandonns ou encore en activit, soit installes
1 Docteur, quipe de rattachement : ArScAn-VEPMO.
2 Kenyon 1957, 1981
3 Le terme de crne prlev dsigne la totalit des crnes ayant t spars de leur corps : soit surmodels,
soit isols sans modifications ou crnes portant dautres modifications (vgtales, coquillages, peintures,
etc.).
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lextrieur ddifices proches, voire hors-les-murs, en dehors des sites dhabitation.
Dans certains cas, ces crnes taient rassembls dans des structures amnages
lintrieur dun btiment, notamment des niches ou des banquettes. La diversit des
contextes traduit, sans doute, une gale diversit dans les intentions et dans la nature des
comportements, comme en tmoigne notamment le contraste entre les dpts cachs
et ceux rendus visibles et manifestes dans les niches . Or, le prlvement du crne est
une pratique funraire inter-priodique et il est prsent sur plusieurs microrgions, il est
donc interrgional. Il est alors li des aspects trs distincts en fonction des rgions, des
priodes et des contextes architecturaux dans lesquels nous les trouvons.
Lintrt pour la pratique de prlvement du crne est ancien et toujours vif
dans la communaut scientifique. Nous pourrions mentionner cet gard lengouement
des grands muses occidentaux dans leur qute de collections archologiques et
ethnographiques au XIXe sicle et la multiplication des tudes craniologiques. Les
archologues qui ont tent dapprhender la signification des crnes prlevs ont
souvent eu recours des comparaisons ethnographiques. Cette dmarche comparative a
t institue comme une mthode scientifique systmatique en prhistoire au moins
depuis les travaux dAndr Glory, de Romain Robert4 et dAndr Leroi-Gourhan
5 en
France. Cest par cette mthode que les premires grandes dcouvertes de crnes sur le
site de Jricho6 en Palestine ont t abordes et continuent ltre encore aujourdhui.
Lorsquon trouve des crnes prlevs (modifis ou non), dans des contextes
archologiques au Nolithique du Proche-Orient, ils sont systmatiquement considr
comme tant li la pratique du culte du crne. Toutefois, nous envisageons galement
que ces crnes ont t prlevs au cours dun rituel collectif, cest lui-mme qui est li
au culte du crne, plus prcisment au culte des anctres. Cest pour le prhistorien une
4 Glory et Robert 1947
5 Leroi-Gourhan et al.,1953
6 Kenyon 1957
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des portes daccs un monde des croyances donnant sens aux communauts
nolithiques ou aux organisations sociales des socits7. En cette optique, les crnes
prlevs ont t globalement considrs comme une pratique rituelle lie un reflet de
lorganisation sociale du groupe concern, un accs au surnaturel, la mmoire
collective, ou encore une hirarchisation en sein dune socit. Parfois encore, cest la
rfrence la chasse aux ttes trophes qui a t avance. Cette diversit
dinterprtation illustre bien la limite des mthodes dapproches et la ncessit de
reprendre ces tudes en accordant autant dimportance aux aspects anthropologiques
quaux aspects contextuels parfois ngligs ou sous-valus. Et plus rcemment encore,
les demandes de la part de populations extra-europennes de restituer des crnes
appartenant leur culture ont reu un grand cho dans la presse, le crne reste donc
minemment symbolique, au-del de tous ces enjeux de socit.
Tout au long du Nolithique proche-oriental, les traitements secondaires sur
des ossements et/ou dans des contextes secondaires ( post-dpts ), sont frquemment
observs. Les caractristiques communes des spultures secondaires, qui sont trs
courantes en gnrale, impliquent le transfert de la personne un lieu dinhumation
dfinitif aprs la dcomposition partielle ou entire du corps ou charn. Souvent, ce
sont les crnes qui ont t prlevs et, puis, regroups ou inhums individuellement
ailleurs, ce qui est lune des pratiques les plus discutes pour largumentation entre le
lien social et funraire au Nolithique proche-oriental. Dans cette thse, nous proposons
de reprendre ltude des prlvements du crne au Proche-Orient en accordant autant
dimportance aux aspects anthropologiques quaux aspects contextuels, qui sont parfois
ngligs ou sous-valus.
Par ailleurs, cest K. Kenyon qui a appliqu le terme du culte des crnes li au
7 Kuijt 2008, Bonogofsky 2006
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culte des anctres dans larchologique proche-orientale daprs les donnes de Jricho.
Elle a focalis son tude sur les crnes en dehors de relles rfrences contextuelles.
Elle a considr que les crnes ont t prlevs et mis en cache dans une mme
logique funraire 8, au but dune pratique ancestrale. Par ailleurs le site a livr une
collection trs riche. Dans ce cas, la reprise de cette collection rtudier est ncessaire
afin de mieux comprendre la pratique de prlvement du crne Jricho, en utilisant la
notion contextuelle, stratigraphique et anthropologie funraire.
1. Dpts de crnes prlevs provenant de Jricho
Le site se situe Jrusalem, au Nord-Ouest de la mer Morte, en Palestine
(Carte 1). Il est connu sous le nom de Jricho. Il a t fouill entre 1930 et 1936 sous la
direction de J. Garstang. Puis les fouilles ont t reprises entre 1952 et 1958 sous la
direction de K. Kenyon. La premire publication dtaille a t ralise en 1957 par K.
Kenyon, elle s'intitulait Digging Up Jericho. Une deuxime tude plus dtaille a t
publie dans Excavations at Jericho 3/1, dit en 1981 par T. Holland.
8 Kenyon 1957, 1981
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Carte 1. Localisation du site (E. Kodas 2015)
Des niveaux nolithiques ont t identifis sur les secteurs suivants: Secteur F,
DI, DII, Site O, Site N, Secteur MI, E I,II,V, E III,IV9 (Figure 1). Le site a t occup
durant le Natoufien, le PPNA, le PPNB, lge du Bronze ancien et moyen, lge du Fer
et lpoque byzantine. La datation et la priodisation de loccupation nolithique posent
un certain nombre de problmes, les datations C14
ne correspondant pas avec la
priodisation propose par K. Kenyon en 198110
. En effet, K. Kenyon a en partie bas la
chronologie du site sur l'opposition entre btiments de plan circulaire et btiments de
plan rectangulaire. Or l'existence de btiments circulaires dans les niveaux du PPNA-
PPNB ancien et du PPNB ancien Shkrat Msaied11
et Ain Abu Nukhayla12
dmontre
que la prsence ou labsence des btiments circulaires ne constituent pas des lments
9 Kenyon 1957
10 Kenyon 1981
11 Hermanns et al., 2006
12 Henry et al., 2003
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probants pour priodiser les sites au Levant Sud. Ainsi, les analyses du C14
publis par
Burleight R. en 1981 permettent de proposer une autre consquence chronologique.
Loccupation nolithique serait donc plus rcente. Il faut donc rtablir la squence
stratigraphique du site partir des analyses du C14
et des comparaisons relatives avec
d'autres sites afin de mieux aborder loccupation chronologique du site de Jericho. Dans
ce cas, il est indispensable tudier les sujets anthropologiques selon les datations du C14
(Tableau 1). Daprs ces donnes, la priodisation du nolithique identifi sur le site est
la suivante : Natoufien13
, PPNA, PPNA-PPNB ancien, PPNB ancien, PPNB moyen et
PPNB rcent.
Figure 1 : Jricho, topographie du tell et secteurs de fouilles explors par K. Kenyon
(Kenyon 1981, fig. 2).
2. Architecture et habitation
Lhabitation a t identifie sur plusieurs niveaux dont trois priodes qui nous
intressent ; PPNA-PPNB ancien, PPNB moyen et PPNB rcent.
Habitation du PPNA-PPNB ancien : Les niveaux du PPNA-PPNB ancien ont
13 Il y a peu donne et aucune structure architecturale. Cette priode est caractrise par des microlithes
gomtriques. Larchitecture a t considre comme natoufienne et doit dater de la fin du PPNA.
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t observs sur les secteurs E I, II, V, et V, DI et II, FI, Site O et Site MI sur une zone
mesurant presque 2 ha. Ils ont seulement fourni des btiments circulaires semi-enterrs.
Les sols sont surtout faits dargile ou de terre btir. Laccs des btiments se fait par
une rampe ou par un escalier. La construction la plus importante et tonnante
correspond une tour mise au jour dans les secteurs DI, DII et FI14
.
Habitation du PPNB moyen : Les niveaux du PPNB moyen ont t observs
sur les secteurs EI,I,II, III, IV et V, DI et II, FI, Site O et Site MI sur une zone mesurant
plus de 2 ha. Ils ont fourni seulement des btiments de plan rectangulaires
pluricellulaires. Les sols sont surtout en argile. Les btiments ont t construits sur un
soubassement de terre btir tass ou de pierres sches. De plus, certains btiments ont
t construits en briques crues moules la main. La tour nest plus prsente. Les
btiments ont t installs autour des cours15
.
Habitation du PPNB rcent : Les niveaux du PPNB rcent ont t observs sur
les secteurs EI,I,II, III, IV et V, DI et II, FI, Site O et Site MI sur une zone mesurant
plus de 2 ha. Ils ont fourni seulement des btiments de plan rectangulaires
pluricellulaires. Cependant, il existe des btiments de plan mgaron dans le secteur
M. Les sols sont surtout en argile. Les briques crues sont encore prsentes. Les
btiments ont t installs autour des cours comme ceux quon trouve dans le niveau du
PPNB moyen16
.
3. Description des collections anthropologiques
Le site a fourni 279 sujets dans le niveau du PPNA-PPNB ancien17
dont 15
crnes isols et une trentaine squelettes sans crne. Au total 212 sujets ont t mis au
14 Kenyon 1957, 1981
15 Kenyon 1981
16 Kenyon 1981
17 Certains sujets datent du PPNB ancien ou du PPNB ancien-moyen. Mais on les tudie dans cette
priode pour viter les erreurs.
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jour dans le niveau du PPNB moyen et rcent dont 51 crnes isols, 12 crnes
surmodels et une cinquantaine de squelettes sans crne18
, donc la quantit des
squelettes sans crne nest pas prcise dans les publications du site (Tableau 1).
a. PPNA-PPNB ancien
La consquence chronologique du PPNA final et du PPNB ancien est trs
difficile tablir. Cette squence, propose par K. Kenyon, est base sur des critres
typologiques, notamment sur loccurrence du plan circulaire dans le domaine
architectural et non pas sur les analyses C14
. Selon K. Kenyon, le site a d tre occup
ds le PPNA ancien en raison de la prsence des btiments circulaire19
.
Les analyses du C14
ralises par R. Burleigh20
montre que les niveaux
considrs comme appartenant au PPNA ancien sont en ralit dats entre 8800-
8200/8000, ce qui correspond au PPNA final-PPNB ancien ou alors juste au PPNB
ancien. Donc, les crnes isols et les squelettes sans crne retrouvs sur ces niveaux
doivent dater du PPNA-PPNB ancien ou du PPNB ancien. Au total, 15 crnes isols ont
t retrouvs sur cinq dpts ; J1 (D63-64), J2 (E11-16), J3 (M31-34) et J4 (M36-38,
Tableau 2)21
.
Le niveau du PPNA-PPNB ancien a fourni seulement deux dpts contenants
des squelettes sans crne. Un dpt na fourni qu'un sujet adulte qui a t inhum seul,
tandis que l'autre a fourni plusieurs squelettes sans crne appartenant des adultes et
des enfants, connects ou dconnects, inhums dans des fosses collectives, notamment
dans le cage descalier de la Tour (Figure 2).
18 Cornwall 1981, Kenyon 1981, Kurth et Rhrer-Ertl 1981
19 Kenyon 1957, Cornwall 1957
20 Burleigh 1981: p. 502-504, Benz 2010 : p. 252-253
21 Cornwall 1981, Burleigh 1981, Benz 2010
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Figure 2: Les spultures effectues dans la cage descalier de la Tour (Kenyon 1981,
PL. 5, 11, 29 et 204, Cornwall 1981, fig. 17).
b. PPNB moyen
PPNB moyen : Kenyon na pas subdivis les niveaux du PPNB comme ancien,
moyen et rcent22
. Par contre, ils ont t subdiviss par Burleigh R.23
, sur les analyses
du C14
. Selon lui, loccupation du PPNB moyen doit dater entre 8000-7500/7300. Donc
on pense que seuls18 crnes isols et trois squelettes sans crne peuvent dater du PPNB
moyen. Ils ont t retrouvs sur cinq dpts ; J5 (D35-44), J7 (F12), J8 (F43-47), et
deux dpts sont non numrots J6 (F1 Non N 1) et J9 (Tr. Non N 2, Tableau 3)24
. Le
niveau du PPNB moyen a fourni seulement trois dpts contenants des squelettes sans
crne. Ils ont tous fourni des sujets inhums seuls.
c. PPNB rcent
Selon Burleigh R.25
loccupation du PPNB doit dater de 7500/7300-6500/6300
av. J.-C. Donc, 43 crnes isols/surmodels et une trentaine squelettes sans crne
22 Kenyon 1981
23 Burleigh 1981: p. 502-504, Benz 2010: p. 252-253
24 Cornwall 1981, Burleigh 1981, Benz 2010, Kenyon 1981
25 Burleigh 1981 : p. 502-504, Benz 2010 : p ; 252-253
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peuvent dater du PPNB rcent. Ils ont t retrouvs sur 20 dpts ; J12 (E3), J13 (E6-
E7), J14 (E8), J18 (E NN1), J19 (E NN2), J21 (FI 2, FI 9 et 15) J20 (FI spulture 16),
J25 (O4-O7a), J26 (O11), J27 (Tr. I, B2-B3), J15 (E20-E21), J16 (E22-E24), J17 (E25-
E27), J10 (D110-116), J11 (D117-D118), J22 (M21-23, Figure 3), J23 (M24-25), J24
(N14-15) et J28 (Tr. I, BI 2-3, Tableau 4)26
.
Fig
Figuure 3: Dpt MI 21-23 M1 XV, Phase lxxix: (Kenyon 1981, PL. 286 b).
Les crnes prlevs ont t retrouvs sur 20 dpts; J12 (E3), J13 (E6-E7), J14
(E8), J18 (E NN1), J19 (E NN2), J21 (FI 2, FI 9 et 15) J20 (FI spulture 16), J25 (O4-
O7a), J26 (O11), J27 (Tr. I, B2-B3), J15 (E20-E21), J16 (E22-E24), J17 (E25-E27), J10
(D110-116), J11 (D117-D118), J22 (M21-23), J23 (M24-25), J24 (N14-15) et J28 (Tr.
I, BI 2-3)27
. Seuls le dpt J10, J11, J15 et J16 ont livr des crnes surmodels. Le
niveau du PPNB moyen a fourni seulement onze dpts qui ont fourni des squelettes
sans crne. Il existe des sujets inhums seuls ou dans des spultures multiples.
26 Cornwall 1981, Burleigh 1981, Benz 2010, Kenyon 1981
27 Cornwall 1981, Burleigh 1981, Benz 2010, Kenyon 1981
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4. Diversit contextuelle et composition des dpts
Il existe peu dinformations permettant didentifier et de mieux comprendre la
technique utilise pour le prlvement du crne Jricho. Selon les fouilleurs, les crnes
semblent tre spars aprs la dcomposition des corps28
. Le prlvement des deux
vertbres cervicales avec le crne et la mandibule sur le squelette JSSC 1 mis au jour du
niveau M1 VII xlvb au PPNA-PPNB ancien29
ainsi que lenlvement de trois vertbres
cervicales avec le crne et la mandibule sur le dpt JSSC 9 mis au jour du niveau DI
XVII, xlii-xliii, suggrent quun prlvement de la tte sur un cadavre est possible. En
revanche, aucune analyse microscopique na t ralise sur la collection, la technique
du prlvement du crne reste donc dterminer grce une analyse plus dtaille.
a. Approche contextuelle et quantitative
Les crnes prlevs doivent suivre une chane opratoire comprenant la
phase de prlvement, la phase dutilisation et la phase dabandon. Nous voulons
prsenter ici uniquement la phase dutilisation et la phase dabandon. La phase
dutilisation est trs hypothtique et il est quasiment impossible didentifier cette phase
pour les crnes isols, sauf dans le cas des crnes surmodels et les dpts dexposition
qui donnent une ide.
Par exemple, un crne ayant t prlev peut tre expos dans une maison
(cavit ou banquette), avant davoir t abandonn mais nous les trouvons trs rarement.
Il peut tre inhum dans des fosses simples sans tre utilis. La premire hypothse
dsigne la phase dabandon directe et la deuxime dsigne la phase dabandon indirecte.
En revanche, la prsence des dpts effectus sous les sols des maisons est une phase
dutilisation aussi mais ce sont des phases dutilisation invisible et indirecte, sans
exposition sur un lieu ouvert.
28 Cornwall 1981 : p. 400 Kenyon 1981, Kurth et Rhrer-Ertl 1981
29 Kenyon 1981 : p. 233, Benz 2010
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Jricho, les crnes prlevs et les squelettes sans crnes ont t identifis
dans des contextes trs distincts. Seuls 11 dpts situs dans un contexte architectural,
contiennent des sujets varis de part leur sexe, leur ge et leur quantit. Spcifiquement,
la quantit des crnes retrouvs dans un dpt est trs variable ; 4 dpts associs ont
fourni un seul crne : J6, J12, J18, J19, 3 dpts associs ont fourni deux crnes : J16,
J23 et J24, 2 dpts associs ont fourni trois crnes : J3, J22, et 2 dpts associs ont
fourni plus de quatre crnes : J8 et J10. Donc, 28 crnes ont t retrouvs dans un
btiment dont 9 crnes surmodels (J10 et J11). 5 crnes semblent tre exposs sur deux
dpts (J8 et J19, Figure 4).
Figure 4: E non dfini 1 : Crne EI, du niveau XVI phase lxi (Kenyon 1981, PL. 171,
308, Benz 2010 : p. 260, fig. 6).
Seuls 10 dpts situs au-dehors dun contexte architectural, contiennent des
sujets varis de part leur sexe, leur ge et leur quantit. Spcifiquement, la quantit des
crnes retrouvs dans un dpt est trs variable ; 3 dpts installs dans lhabitation non
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associs ont fourni un seul crne : J9, J7, J26, 3 dpts installs dans lhabitation non
associs ont fourni deux crnes : J15, F1 S 16 et J27, 2 dpts installs dans lhabitation
non associs : J16, J17, et 2 dpts installs dans lhabitation non associs ont fourni
plus de quatre crnes : J2, J5. Donc, au total 31 crnes (dont 3 crnes surmodels: J15 et
J16/crne 1) ont t inhums dans une zone non habite.
Par ailleurs, cette information nest pas disponible pour 8 dpts. Mais la
quantit de crnes retrouvs dans ces dpts est variable: 1 dpt (J14) contenait un seul
crne; 3 dpts (J13, J21 b et J28) contenaient deux crnes isols; 3 dpts (J1, J17, J4)
contenaient trois crnes isols; et un seul dpt (J25) contenait plus de quatre crnes
isols. La localisation des 21 crnes (dont aucun crne surmodel) est donc
indterminable partir des publications du site (Diag. 1).
Diagramme 1: Les crnes prlevs non associs un btiment en fonction de leur
contenue et de la priode.
En ce qui concerne leurs contextes architecturaux, seuls onze dpts sont situs
dans un contexte architectural; ils contiennent 28 crnes dont 9 crnes surmodels (J10
et J11); 5 crnes semblent tre exposs (J18 et J8). Les 10 dpts qui sont situs au-
dehors dun contexte architectural contiennent 31 crnes dont trois crnes surmodels
(J15 et J16/crne 1). Par ailleurs, cette information nest pas disponible pour huit dpts
qui contiennent 21 crnes dont aucun crne surmodel. Pour lge et le sexe des
individus, la dtermination du sexe nest pas fiable. Pour rsumer, les adultes ont pu tre
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inhums ensemble sans division par rapport leur sexe. Les crnes appartenant des
adultes ont t inhums seuls, ensemble ou encore avec des crnes appartenant des
immatures. Les dpts ayant fourni des crnes dadultes ont t mis au jour soit dans
lhabitation associ un btiment, ou soit dans lhabitation sans btiment associ. Leur
modalit dinhumation est variable. Donc, on ne peut pas dire sil y a exist une
pratique ralise spcifiquement en fonction du sexe pour les adultes (Diag. 2).
Diagramme 2: Les crnes prlevs en fonction de la priode, du dpt, de la modalit
du contenu du dpt, de la quantit du dpt.
b. Age et Sexe des crnes prlevs en fonction du dpt et de la priode
La tranche dge et lestimation du sexe des crnes prlevs sont un autre
indice important pour linterprtation du prlvement du crne au Nolithique. En effet,
le prlvement des crnes appartenant des immatures a t considr comme une
pratique de sacrifice humain, alors que le prlvement de crnes appartenant des
matures, surtout des hommes, a t interprts comme une sorte du culte des anctres.
Dans cette optique, les donnes de Jricho correspondent une situation particulire:
premirement en raison de lhypothse de K. Kenyon daprs les fouilles du site de
Jricho et deuximement en raison de lhtrognit des crnes en ce qui concerne
lge, le sexe et le contexte architectural, et lhtrognit des modes dinhumation. La
dtermination du sexe des individus nest pas fiable Jricho, parce la mthode
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didentification partir des crnes nest pas sre. En revanche, la dtermination de la
tranche dge des individus est relativement fiable. Il est nanmoins indispensable
dutiliser lidentification des sexes propose par les fouilleurs car la collection nest plus
disponible pour tre rtudier30
. Par ailleurs, lge et le sexe des individus sont varis,
les crnes appartenant des immatures, des hommes ou femmes adultes ont t
inhums ensemble ou seuls. Donc il nexiste aucune pratique spcifique en fonction de
lge et du sexe des sujets (Diag. 5-6, Tableau 5).
D
Diagramme 5 : Les crnes retrouvs Jricho, en fonction de lge et du sexe par
priode.
D
Diagramme 6 : Les crnes prlevs appartenant des enfants en fonction de la priode.
Le dpt J5 est un cas primordial permettant de mieux comprendre le contenu
des dpts et leur variation au PPNB moyen (Figure 5). Ce dpt a fourni des sujets
trs varis de part leur ge et leur sexe: des femmes, des hommes et des enfants. Lge
30 Communication personnelle avec Olav Rhrer-Ertl, Professeurs Primatologie Muniche.
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et le sexe des individus ne sont donc pas un critre pour le prlvement du crne ni pour
les mettre en cache ensemble sur un autre endroit. Dans cette optique, la
signification des crnes prlevs pose un certain nombre de questions. Les crnes
appartenant des sujets adultes de sexe masculin ou fminin ou des immatures ont t
interprts diffremment. On voit quil est galement possible quils soient dposs
ensemble.
Figure 5: Dpt D 35-44 (Kenyon 1981, PL.
36 a et 213 c).
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c. Expos ou Inhum
Certains crnes semblent avoir t exposs comme cest le cas de ceux qui ont
t retrouvs dans le dpt J8. Il sagit de cinq crnes isols appartenant des
immatures dans le niveau du PPNB moyen. Ils ont t retrouvs au-dessous dun bassin
dargile install dans le btiment AV, dans le secteur FI. Il semble que ce bassin ait t
rnov deux fois et que les crnes aient pu tre dposs dans le premier bassin. Il ne
sagit donc pas dinhumation secondaire, mais bien dune exposition du crne dans un
btiment domestique. Un autre exemple est celui du crne retrouv dans le dpt J18.
Ce crne a t retrouv dans langle sud-est du btiment du niveau XVI (phase lxi). Il
semble quil a t pos sur le sol du btiment. Il sagit donc dune exposition du crne
dans lhabitation.
d. Crne surmodels
La prsence de crnes surmodels est un autre phnomne primordial pour
identifier les changements dans la pratique du prlvement du crne au PPNB rcent. Ils
sont prsents dans quatre dpts (J10, J11, J15 et J16); deux dpts ont fourni deux
crnes surmodels (J11 et J15); le dpt J10 a fourni sept crnes surmodels (Figure 6)
et le dpt J16 a fourni un crne surmodel avec deux crnes non surmodels. Les
dpts J10 et J11 ont t installs dans un btiment. En revanche, les dpts J15 et J16
ont t installs dans une zone non habite. De plus lge et le sexe des crnes
surmodels sont variables (7 femmes31
, 2 hommes, 3 adultes de sexe indtermin). On
retrouve donc encore une htrognit dans cette pratique pour le contexte
architectural, le contenu du dpt, lge, le sexe et leur variation.
31 Le septime crne appartenant une femme pose problme car dans certaines publications il a t
prsent comme un individu adulte au sexe indtermin.
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24
Figu
Figure 6: Crnes surmodels D110-116 (Kenyon 1981, PL. 51-57).
Pour le contexte architectural des crnes surmodels, les dpts J10 et J11 se
trouvent dans un contexte architectural. Ils ont t retrouvs dans le mme contexte,
juste au-dessous dun sol dargile (Figure 7). En revanche, les dpts J15 et J16 ont t
retrouvs dans une zone non habite. De plus, cet endroit a fourni trois crnes isols
inhums ensembles, et deux autres crnes isols inhums avec le crne surmodel
J16/crne 1. Leur prsence suggre donc quil a exist certaines diffrences entre les
crnes surmodels retrouvs dans le secteur DI et EIII-IV. Premirement, les crnes ont
t inhums dans un btiment dans le secteur DI, alors quils ont t inhums (parfois
avec des crnes isols) dans une zone non habite dans le secteur EIII-IV. Dans ce cas,
il faut prciser que les crnes surmodels du secteur EIII-IV sont un peu plus tardifs que
les crnes surmodels retrouvs dans le secteur DI. Il est donc possible quil sagisse
dun changement chronologique.
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25
Figure
Figure 7: Plan du secteur DI et le plan du btiment du niveau et la photo in situ du
dpt D110-116 et D117-118 (Kenyon 1981, PL. 223).
Pour la technique du surmodelage, les crnes qui ont t surmodels sont tous
sans mandibule sauf celui de J10/crne 3. Trois crnes ont t surmodels avec leurs
dents (J10/crne 2 et crne 7 et J16/crne 1). Les crnes surmodels retrouvs Jricho
ont tous t surmodels avec une argile de couleur brune chocolat. Ce pltre a t utilis
aussi bien pour le surmodelage de la partie interne que pour celui de la partie externe. Il
a t pos sur les crnes sous forme de pastilles ou de morceaux par couches
successives pour recrer les traits du visage32
.
Les crnes ont t peints spcifiquement en rose. Cependant, il faut aussi
signaler la particularit de la coloration des deux individus: J10/crne 5 possde trois
lignes parallles de couleur fonce sur le haut du crne, tandis que J11/crne 2 possde
des lignes fonces sous le nez qui, selon Kenyon33
, reprsentent une moustache. On
constate un certain nombre de diffrences pour la technique du surmodelage visibles
dans le cas du crne J10/crne 2 et J16/crne 1. Le crne surmodel J10/crne 2 associe
32 Strouhal 1973, Goren et al., 2001 : p. 679-681
33 Kenyon 1981 : p. 310
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deux types denduit de composition diffrente qui ont t utiliss lors de la ralisation
du surmodelage. Un enduit dargile constitu de silice, de calcite, de calcaire et de
carbonate (dans ce mlange la silice et le carbonate sont dominants) a combl la partie
interne.
Un deuxime enduit compos majoritairement de calcite fine, dune petite
quantit de grain, de silex, de gypse et de calcaire a t destin la partie externe du
surmodelage34
(Figure 8).
Figure 8: Jricho, Crne D111 de Jricho (flches en noire ; pltre interne et flches en
gris ; pltre externe, Goring-Morris 2001).
Dans le cas du J16/crne 1, un seul type denduit a t appliqu dans la partie
interne et externe du surmodelage. Le pigment correspond un film de particules fines
dans la partie suprieure de limage prise par un microscope lectronique (une photo
XPL). La poudre de minraux de fer (points noirs), qui ont t mlangs dans la terre
limoneuse, sert de pigment. La composition des pltres correspond la litho-
stratigraphie du dsert de Jude35
. Neuf (J10/crne 1-7, J11/crne 1, J16/crne 1) crnes
34 Goren et al., 2001 : p. 679-681
35 Goren et al., 2001 : p. 679-681, Strouhal 1973
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ont t prsents avec des yeux ouverts et trois autres sont indterminables (J11/crne 1,
J15/crne 1-2). Parmi les neuf crnes aux yeux ouverts, on note lemploi de coquillages
bivalves chez huit individus (J10/crne 1, 3, 4, 5, 6, et 7, et J16/crne 1), tandis lemploi
de cauris nest attest que chez un seul individu (J10/crne 2).
Le nez du J10/crne 2, 4 et 6, J11/crne 2, J15 crne 1 et J16/crne 1 sont
inidentifiables. Les nez des autres crnes ont t models et reprsents petits et pointus.
Les narines du crne J11/crne 1 et J16/crne 1 ont t figures.
Les bouches des crnes J10/crne 2, 3 et 7, J11/crne 2, J15 crne 1 et 2, et
J16/crne 1 sont abimes. Par contre, la bouche des crnes J10/crne 1, 4, 5 et 7 a t
ralise par un trait horizontal. Elles sont fines et fermes. Les oreilles des crnes
surmodels J10/crne 2 et J15/crne 2 sont casses. Par contre celles des autres ont t
modeles. Elles sont petites et en formes de croissants. Le pltre de tous les crnes
provenant de Jricho est de couleur brun chocolat et tous ont t peints en rose36
.
e. Squelettes sans crne
Les squelettes sans crne sont prsents pour le Nolithique prcramique ayant
identifi sur le site (Figure 9) Ils ont t inhums seuls ou dans des fosses collective.
Leur mode dinhumation est variable : primaire, collective ou encore multiple primaire.
Linhumation secondaire nest donc pas prsente pour les squelettes sans crne.
Dautre part, aucune information nest disponible pour identifier les techniques
du prlvement. Il faut surtout noter quaucune tude microscopique na t ralise sur
la collection anthropologique du site, ce qui nous limite pour identifier les techniques du
prlvement du crne. Par ailleurs, leur quantit et leur localisation ne sont pas
comprhensibles dans les publications du site, ce qui est un autre problme crucial
concernant lidentification de leur rpartition chronologique et de leur place dans
36 Kenyon 1981, Goren et al., 2001, Strouhal 1973, Marchand 2011, Kodas 2014
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28
lorganisation spatiale (Tableau 6-8).
Figure 9: Spulture 26 (Kenyon 1981, PL.
39 b) et spulture 3-4 (niveau I, Kenyon 1981, PL. 61 a, Cornwall 1981, fig. 16).
Outre, un squelette a t inhum dans le niveau deux de la spulture de la tour;
il se trouvait sur le dos et ses bras et ses jambes avaient t carts. Cette inhumation est
semblable celle du squelette sans crne mis au jour dans le Btiment
communautaire EA 30 de Jerf el-Ahmar. Un autre squelette sans crne inhum dans
cette position a t retrouv dans le dpt JSSC 737
. De plus, le tibia gauche du squelette
sans crne de la tour et celui du squelette de Jerf el Ahmar est absent, et le tibia droit du
squelette sans crne retrouv dans le dpt JSSC 7 est aussi absent. Il sagit donc, Jerf
el-Ahmar comme Jricho, dun prlvement dos long avec le crne. Le problme est
que les positions des squelettes sont plus ou moins semblables. Dans ce cas, il me
semble quil y a un lien entre la position des squelettes et le prlvement du crne avec
les os longs.
37 Kenyon 1981 : p. 58, pl. 39 a
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29
Figure 10 : Le squelette acphale de la tour et le squelette du niveau VII Tr. 1, individu
1 mis au jour Jricho (Cornwall 1981, fig. 17, Kenyon 1981, PL. 39 a) et le squelette
acphale du Btiment communautaire EA 30 de Jerf el-Ahmar (Stordeur et
Abbs 2002 : p. 587, fig. 15/1).
f. Crnes dforms ayant t prlevs
La dformation intentionnelle du crne se fait pendant lenfance et la phase
mallable de los. Cette pratique est lie aux statuts sociaux des individus ou aux gestes
sociales lis aux beauts ou spirituels. A Jricho, nous trouvons au total 28 crnes
dforms sur 206 crnes examins dans le laboratoire par G. Kurth et O. Rhrer-Ertl,
qui sont les suivants : D36, T1, B1, B8, B14, B15, D19, D30, F9, D3, D110, D111,
D118, M13, M23, M19, pour la dformation crnienne oblique et E2, E20, E21, E29,
M9, M10, M21 et N15 pour la dformation crnienne erecte (Diag. 7). Nous les
trouvons dans le niveau du PPNB et du Nolithique cramique Jricho.
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30
Diagramme 7: Les crnes dforms prlevs au Nolithique Jricho.
Au PPNA-PPNB ancien : Au total, le site a livr 2 crnes dforms (D36, T1),
pour le PPNA-PPNB dont aucun na t prlev. Par ailleurs, 15 crnes isols ont t
retrouvs sur cinq dpts D63-64, E11-16, M31-34 et M36-38. Au PPNB moyen : Au
total, le site a livr 8 crnes dforms (B1, B14, B15, D19, E2, M19, M9, M10) pour le
PPNB moyen dont aucun na t prlev. 18 crnes isols ont t retrouvs sur cinq
dpts ; D35-44, F12, F43-47, F1 Non N 1 et Tr. Non N 2. Au PPNB rcent : Au total,
le site a livr 12 crnes dforms (D30, D110, D111, D118, E20-21, E22, E29, F9,
M13, M21, M23 et N15) pour le PPNB rcent dont 6 crnes surmodels (D110, D111,
D118, E20-21 et E22) et 3 crnes isols (M21, M23 et N15).
En effet, 43 crnes isols et surmodels ont t retrouvs sur 20 dpts pour le
PPNB rcent ; E3, E6-E7, E8, E NN1, E NN2, FI 2, FI 9 et 15, FI Spulture 16, O4-
O7a, O11, T1, B2-B3, E20-E21, E22-E24, E25-E27, D110-116, D117-D118, M21-23,
M24-25, N14-15, Tr. I, BI 2-3. Seul 9 crnes dforms ont t prlevs dont 6
dformation crnien oblique et comportant 3 crnes surmodels (D110, D111, D118) et
4 dformation crnienne erecte comportant 3 crnes surmodels (E20-21 et E22). PN,
le site a livr un seul crne dform qui na pas t prlev (B8), le contexte
stratigraphique dun crne dform est indtermin (D3) qui na pas t prlev.
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31
Conclusion et discussion
Aprs nos analyses contextuelles et archo-anthropologiques sur le culte du
crne Jricho, nous considrons que le prlvement du crne suit une chaine
opratoire en trois phases : la phase de prlvement, de modification (ciblant
spcifiquement le surmodelage) et dabandon (le lieu dinhumation des crnes prlevs
et le comportement li aux dpts, Diag. 8), nous voulons ajouter ces catgories la
phase dutilisation/dexposition. En revanche, nous pensons que les crnes prlevs
visent une phase dutilisation partir du prlvement du crne, ils ont t prlevs et
inhums ailleurs, ce qui dsigne une phase dutilisation. Puisque les inhumations
secondaires sont le rsultat dune circulation physique et la r-inhumation des crnes
prlevs fait partie de cette circulation et de cette utilisation. En revanche, il est possible
quun crne prlev pourrait tre expos dans une maison (cavit ou banquette),
avant davoir t abandonn mais ce type de cas est trs rare.
Dia
Diagramme 8: Chaine opratoire des crne surmodels : de la phase du prlvement
jusqu la phase dabandon.
Par ailleurs, lidentification des mthodes employes pour le prlvement du
crne est llment clef pour rsoudre un certain nombre de problmes dans la
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
32
comprhension de cette pratique. Mais aucune analyse nest disponible pour le cas de
Jricho. Nous nous demandons comment le crne et/ou la tte ont t spars du corps
tout au long du Nolithique prcramique Jricho ? Une diversit contextuelle est trs
nettement visible concernant le lieu o les crnes sont prleve s. La prsence des
squelettes sans crne inhum individuellement et/ou dans les spultures multiples
dmontre que les crnes furent prlevs partir des spultures individuelles et multiples
Jricho.
La prsence des crnes prlevs, dans des contextes trs varis, avec des
comportements trs diversifis suggre lexistence dune complexit dans les pratiques
funraires lhorizon du PPNB Jricho. La question de la priodisation du
prlvement du crne est donc un aspect trs particulier puisque chaque changement
conomique ou chaque apparition technique (agropastoralisme, cramique, etc.)
influence galement la vie sociale et les organisations sociopolitiques, socioculturelles,
etc., des socits au cours de la nolithisation38
. partir de l, lvolution
chronologique de prlvement du crne pose un problme majeur pour leur
interprtation.
Le terme de culte du crne na aucun sens scientifiquement logique pour
dfinir le prlvement du crne. Les crnes prlevs sont lis des aspects culturels trs
diffrents en fonction de leur contexte architectural et de la diversit des compostions
des crnes dans les dpts. Cest la raison pour laquelle nous prfrons utiliser le terme
de prlvement du crne . Ce nouveau terme dsigne une pratique funraire qui se
fait sur le crne humain sans prendre en compte sa signification sociale, culturelle,
cultuelle, socio-conomique, etc Il sagit avant tout dune geste funraire, cest
ensuite son lieu dinhumation, ses associations funraires et la modification crnienne
38 Hodder 1980
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
33
qui lui donne une signification. Jricho, la localisation architecturale, le
comportement des dpts des crnes prlevs et des squelettes sans crne sont trs
varis, et la prsence des crnes surmodels est un autre indice distinctif. Nous trouvons
une diversit trs nette dans les pratiques effectues sur les crnes. Nous ne voulons pas
les traduire comme un culte du crne li une pratique unique. Il y a un geste
funraire ralis sur les crnes, qui est li plusieurs aspects trs distincts, soit
chronologiquement (apparition des crnes surmodels), soit en fonction de leur contexte
architectural et la quantit et la composition des crnes mis au jour dans les dpts, qui
sont trs varis selon le nombre de crne et la localisation des dpts. Par ailleurs, la
prsence des squelettes sans crne dans les contextes spulcraux dmontre que le
prlvement du crne se fait aprs la dcomposition du corps. Ce genre de prlvement
fait partie des pratiques funraires secondaires.
Nous proposons que le prlvement du crne soit un des marqueurs de la
construction de lidentit et de la mmoire collective des villageois partir de la
sdentarisation au Proche-Orient. Nous sommes convaincue par linterprtation dI.
Kuijt39
, qui pense que la mmoire collective est en effet en connexion permanente avec
limagerie, avec le lieu et avec les pratiques funraires accomplies sur les crnes qui
sont intelligibles partir du moment o le temps, lespace et liconographie sont pris en
compte comme un ensemble. Les retouches apportes un crne comme la place qui lui
est accorde dans un ensemble architectural reprsentent un lment primordial, dans la
mmoire collective intergnrationnelle, qui doit faire un lien entre les gnrations
passes, les gnrations prsentes et les futures gnrations. Cette interprtation est lie
aux regroupements des crnes prlevs dans les dpts, au fil du temps. Les crnes
prlevs sont, de ce fait, lis une commmoration, ils font partie des objets ncessaires
39 Kuijt 2008
-
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34
dans la cration de lidentit sociale de la communaut. Ce sont des objets mdiateurs,
dans la communaut, et entre les gnrations pour cre une identit sociale.
Selon cette interprtation dI. Kuijt40
, la construction de lidentit sociale peut
sexprimer travers un rituel public ayant pour objet un crne prlev au sein des
villages nolithiques et il ajoute que les pratiques funraires, notamment la rutilisation
des crnes, dfinit un rituel domestique qui cre un lien entre les vivants et les morts41
.
Nous proposons que la pratique de prlvement du crne soit le reflet dun type de
commmoration mais, galement, dun oubli identitaire au sein de la communaut. De
ce point de vue, la pratique funraire secondaire accomplie sur les crnes avait srement
la valeur dun rituel collectif, destin assurer une commmoration rfrentielle et
ancestrale au sein des communauts villageoises. De tels rituels contribuent la
construction de lidentit sociale travers la commmoration dun personnage et par
linstauration de crnes rfrentiels . Cest pourquoi, nous avons essay de mieux
comprendre cette pratique partir de ses associations funraires, du comportement des
dpts de crnes prlevs, spcifiquement pour les crnes surmodels et pour les dpts
construits. Ces deux notions sont nouvelles par rapport la thorie dI. Kuijt. Nous
avons dvelopp la proposition de D. Stordeur sur les socles/cous des crnes surmodels
pour mieux comprendre la phase dutilisation des crnes surmodels qui est aussi une
nouvelle application cette thorie. Le terme de crnes rfrentiels , proposs par I.
Kuijt, sera alors prfr ici au concept de crne prlev. Nous entendons par l que les
crnes prlevs appartenant des membres de la communaut transforment un individu
rel en un personnage symbolique. De ce point de vue, ces personnages ne jouissent pas
dun statut particulier conforme leur importance et leurs comptences. Seuls certains
crnes taient, en effet, choisis comme rfrentiel pour le prlvement qui prolongeait,
40 Kuijt 2008
41 Kuijt 2008
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
35
par consquent, son rle symbolique et certains dentre eux ont t surmodels au moins
une fois. Cette rutilisation suggre la prsence dun choix du crne et montre que les
crnes sont recyclables et rutilisables avant leur phase dabandon.
Toutefois, il nous semble que le prlvement du crne doit tre dfini comme
une phase terminale de la mort dun individu qui quitte la communaut, ce qui suit trois
ou quatre phases: la phase de prlvement, la phase de surmodelage, la phase
dutilisation (exposition ou utilisation lors dun rite) et la phase dinhumation. Il faut
ajouter que ce rle symbolique volue de gnration en gnration et voit sa valeur au
sein de la communaut et, non pour le seul lignage biologique dont provient la personne
dcde, renforce dans le temps et devenir un mdiateur rfrentiel pour la
communaut. Les crnes prlevs se voient ainsi attribuer une valeur symbolique dun
point de vue sociologique dans la complexit du systme social marquant le
Nolithique, comme propose par I. Kuijt42
et I. Hodder43
. Ils font partie de marqueurs
lis aux organisations et aux identits sociales.
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38
Tableau 1 : Les datations du C14
obtenues Jricho (modifi daprs Benz 2010, Tabl.
3).
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
39
Tableau
2 : Des
crnes
isols
retrouv
s dans le
niveau
du
PPNA-
PPNB
ancien
et du
PPNB
ancien-
moyen
Jricho.
Dpt Priode Sexe Age Mandibule Quantit Localisation stratigraphique
J1 (D63-64) PPNA-PPNB ancien
Indtermin Enfant Prsente
2
Stage VIII A, xxiii (post DI VIIIA xvia (entre 8750-
8340) non localiss et non illustrs Indtermin Enfant Prsente
J2 (E11-16) PPNA-PPNB ancien
Fminin (?) Adolescent Absente
6
Stage VII/VIII ( ?), EI, II, V, xxxi
Indtermin Enfant Absente
Indtermin Enfant Absente
Indtermin Enfant Absente
Indtermin Enfant Absente
Indtermin Enfant Absente
J3 (M31-34)
PPNA-PPNB ancien
Fminin Jeune adulte Prsente
4
Stage VIII, xlvb, Square MI, btiment MO
Fminin Jeune adulte Absente
Indtermin Jeune adulte Absente
Indtermin Jeune adulte Absente
J4 (M36-38)
PPNA-PPNB ancien
Indtermin Enfant Absente
3
Stage VIII, xlvb ou VIII xlv-xlvi
Indtermin Enfant Absente
Indtermin Enfant Absente
Total
10 enfants, 3 femmes, 2 adultes au sexe
indtermin 3 prsentes 13 absentes Dpt : 5 Crne : 15
Tableau 2 : Des crnes isols retrouvs dans le niveau du PPNA-PPNB ancien et du
PPNB ancien-moyen Jricho.
Dpt
Priode
Surmodel
Peint
Sexe
Age
Mandibule
Quantit
Localisation
stratigraphique
J5 (D35-44)
PPNB moyen Non Non Indtermin Enfant Prsente
10
Stage VIII C, D xxix-xxx
(=VII C FI)
PPNB moyen Non Non Masculin Jeune adulte Absente
PPNB moyen Non Non Fminin Ag Absente
PPNB moyen Non Non Indtermin Jeune enfant Absente
PPNB moyen Non Non Indtermin Jeune enfant Absente
PPNB moyen Non Non Fminin Adulte Absente
PPNB moyen Non Non Masculin Adulte Absente
PPNB moyen Non Non Indtermin Enfant Absente
PPNB moyen Non Non Masculin Ag Absente
PPNB moyen Non Non Fminin Adolescent Absente
J7 (F12) PPNB moyen Non Non Fminin Adolescent Absente 1 Stage X F xxi, post quem
FI IX xx-xxia (entre 8480-
8300).
J8 (F43-47)
PPNB moyen
Non Non Indtermin Enfant Prsente
5
Stage VIIIC FI xviii-xviiia,
Ante quem : FI IX xx-xxia,
(entre 8480-8300).
Non Non Indtermin Enfant Prsente
Non Non Indtermin Enfant Prsente
Non Non Indtermin Enfant Prsente
Non Non Indtermin Enfant Prsente
J6 (Non N 1) PPNB moyen Non Non Indtermin Indtermin Indtermin 1 Stage VIII FI xviii-xix-xx
J9(Non N 2) PPNB moyen Non Non Indtermin Indtermin Indtermin 1 Stage X Tr.I viiia
Total 9 enfants, 4 femmes, 3 hommes, 2 sexes et ges indtermins 6 prsentes, 2 indtermine, 10
absentes Dpt : 5 Crne : 18
Tableau 3: Des crnes isols retrouvs dans le niveau du PPNB moyen Jricho en
fonction du dpt.
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
40
Dpt
Priode Surmodel Peint Sexe Age Mandibule Quantit Localisation stratigraphique
J27 (Tr. I
B2-B3)
PPNB
rcent
Non
Non Fminin Adulte Prsente
2
D I, Stage XVI A xxb, ou I XV A
xxxviiia
Non
Non Fminin Adulte Prsente
J28 (Tr. I BI
2-3)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Jeune enfant Prsente
2
Stage XVI A, xviii, fill
Non Non Indtermin Jeune enfant Prsente
J10 (D110-
116)
PPNB
rcent
Oui Non Fminin Adolescent Absente
7
Stage XV, DI xliii (le sol PF)
Oui Oui Fminin Adolescent Absente
Oui Non Indtermin Adolescent Prsente
Oui Non Fminin Adolescent Absente
Oui Oui Indtermin Adolescent Absente
Oui Non Masculin Adolescent Absente
Oui Non Fminin Adolescent Absente
J11 (D117-
118)
PPNB
rcent
Oui Oui Fminin Adulte Absente
2
Stage XV, DI xliii (le sol PF)
Oui Oui Masculin Adulte Absente
J14 (E8)
PPNB
moyen ou
rcent
Non Non Indtermin Indtermin Absente 1
Stage X. xxxvi-xxxvii, post quem
X.xlii (7830-7570 ans)
J18 (E
NN1)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Jeune adulte Absente 1
Stage XIII. lii Square E I Mur 169
(non illustr)
CP 44 (E3)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Ag (60 +) Absente 1
Stage XIII. lii ou lv Square E I, le
mur 180, post quem XIII. i (entre
8200-7550 ans)
J19 (E
NN2)
PPNB
rcent
Non Non Masculin Adulte Prsente 1
Stage XIII.lx ou XIV. lxi, sur le sol
de langle du mur 200 et 205 (entre
8200-7550 ans)
J13 (E6-7)
PPNB
moyen ou
rcent
Non Non Indtermin Enfant Absente
2
Stage XII, xlviia, post quem Stage
X xlii, ante quem (entre 8280-7550
ans). non illustr Non Non Indtermin Enfant Absente
J15 (E20-
21)
PPNB
rcent
Oui Oui Fminin Adolescent Absente
2 Stage NNi
Oui Oui Fminin Adolescent Absente
J16 (E 22-
24)
PPNB
rcent
Oui Oui Masculin Adolescent Absente
3
Square E III-IV Stage NNi, couche
brule,
Non Non Indtermin Adolescent Absente
Non Non Indtermin Adolescent Absente
J17 (E25-
27)
PPNB
rcent
Non Oui Fminin Jeune adulte Absente
3
Stage NNi
Non Oui Fminin Jeune adulte Absente
Non Oui Masculin Jeune adulte Absente
J21 (FI 9 et
15)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Indtermin Prsente
2 Non mentionn dans le texte
Non Non Indtermin Indtermin Absente
J20
(Spulture
16)
PPNB
rcent
Non
Non Indtermin Enfant Indtermine 2 Stage XVII A, FI xxxi
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
41
Non
Non Indtermin Enfant Indtermine
J22 (M21-
23)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Enfant Indtermin
3
Stage XIII lxxiva, post quem, MI
XI lv, (entre 7600-7525 ans)
Non Non Indtermin Indtermin Indtermin
Non Non Indtermin Enfant Indtermine
J23 (M24-
25)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Enfant Prsente
2
Stage XIII lxxiva, post quem, MI
XI lv, (entre 7600-7525 ans) Non Non Indtermin Enfant Prsente
J24 (N14-
15)
PPNB
rcent
Non
Non Indtermin Ag Absente
2 Stage N IX, xix
Non
Non Fminin Ag Prsente
J25 (O4-7a)
PPNB
rcent
Non Non Masculin Adulte Absente
5
Stage IX, xxxii unter haus
Fuboden
Non Non Indtermin Adulte Absente
Non Non Indtermin Adulte Absente
Non Non Indtermin Adulte Absente
Non Non Indtermin Adulte Absente
J26 (O11)
PPNB
rcent
Non Non Indtermin Adulte Absente 1 Stage IX, xxxiv-xxxv, non illustr
Total
10 enfants, 12 femmes, 6 hommes, 13 adultes au sexe
indtermin, 4 sexes et ges indtermins
8 prsentes, 30 absentes et 3
indtermines,
Dpt :
20
Crne : 43
Tableau 4 : Des crnes isols retrouvs dans le niveau du PPNB rcent Jricho en
fonction du dpt.
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
42
Dpt Cercle Croissant Seul Deux Trois Associ Non
associ Indtermin Quantit
PPNA-
PPNB ancien
CP 33 (D63-64) // // // x // // // x 2
CP 34(E 11-16) x // // // // // x // 6
CP 35 (M31-34) x // // // // x // // 4
CP 36(M36-38) x // // // 1 // // x 3
Total 4 dpts 2 0 0 1 1 1 1 2 15
PPNB moyen
CP 37(D35-44) // x // // // // x // 10
CP 38 (FI NN 1) // // x // // x // // 1
CP 39 (F12) // // x // // // x // 1
CP 40 (F43-47) x // // // // x // // 5
CP 41 (Tr . NN 2) // // x // // // x // 1
Total 5 dpts 1 1 3 0 0 2 3 0 18
PPBN rcent
CP 42 (DI 110-116)
x // // // // x // // 7
CP 43 (DI 117-118)
// // // x // x // // 2
CP 44 (E3) // // x // // x // // 1
CP 45 (E6-7) // // // x // // // x 2
CP 46 (E8) // // x // // // // x 1
CP 47 (E20-21) // // // x // // x // 2
CP 48 (E22-24) // // // // x // x // 3
CP 49 (E25-27) // // // // x // // x 3
CP 50 (EI NN 1) // // x // // x // // 1
CP 51 (EI NN 2) // // x // // x // // 1
CP 53 a (FI 2) // // x // // // x // 1
CP 52 (F1 S 16) // // // x // // x // 2
CP 53 b (FI 9 et
15) // // // x // // // x 2
CP 54 (MI 21-23) // // // x x // // 3
CP 55 (M I 24-25) // // // x // x // // 2
CP 56 (N14-15) // // // x // x // // 2
CP 57 (O4-7a) ? ? // // // // // x 5
CP 58 (O11) // // x // // // x // 1
CP 59 (Tr. I BI 2/3)
// // // x // // x // 2
CP 60 (Tr. I B2-3) // // // x // // // x 2
Total 20 dpts 1 ? 6 9 3 9 6 5 45
Total dpt (29)
4 1 9 10 4 11 10 8 78
Tableau 5 : Les crnes prlevs en fonction de la priode, du dpt, de la modalit du contenu du
dpt, de la quantit du dpt.
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
43
Dpt Quantit Associ Non associ
Indtermin
ou indfini
SSC 22 (M1,
niveau xlvb)
1 (une femme adulte) x // //
SSC 23 (PT
niveau 1)
12 (douze adultes au sexe
indtermin ?)
x // //
SSC 24 (PT
niveau 2)
5 (cinq adultes au sexe
indtermin)
x // //
SSC 25 (PT
niveau 3)
3 (deux adultes au sexe
indtermin et un enfant)
x // //
SSC 26 (PT
niveau 4)
10 (sept adultes au sexe
indtermin et trois enfants)
x // //
Total 31 31 sur 5 dpts 0 0
Tableau 6 : Localisation architecturale des squelettes sans crne retrouvs dans le
niveau du PPNA-PPNB ancien Jricho en fonction du dpt.
Dpt Quantit Associ Non associ
Indtermin
ou indfini
SSC 27 (Burial C) 1 (une femme adulte) x // //
SSC 28 (Stage X
Tr. I, viiia)
1 (adulte au sexe indtermin) // x //
SSC 29 (Burial
26)
1 (un enfant) // // x
Total 3 1 1 1
Tableau 7 : Localisation architecturale des squelettes sans crne retrouvs dans le
niveau du PPNB moyen Jricho en fonction du dpt.
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 7-44.
44
Dpt Quantit Associ Non associ Indtermin ou indfini
SSC 30 (Spulture 5,
secteur DI) 2 (deux adultes au sexe indtermin) // X //
SSC 31 (Spulture 2
(Secteur E I, III, V) 1 (un adulte au sexe indtermin) // X //
SSC 32 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 1) 2 (deux adultes au sexe indtermin) // X //
SSC 33 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 2) ? // X //
SSC 34 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 3) ? // X //
SSC 35 (Spulture 6
(secteur F, niveau 1) ? // X //
SSC 36 (Spulture 6
(secteur F) niveau 2) ? // X //
SSC 37 (Spulture 6
(secteur F, niveau 3) ? // X //
SSC 38 (Spulture 6
(secteur F, niveau 4) ? // X //
SSC 39 (Spulture 10,
secteur F) 1 (un adulte au sexe indtermin) // X //
SSC 40 (Spulture 11,
secteur F) 1 (un adulte au sexe indtermin) // X //
Dpt Sexe Age Mandibule Quantit
SSC 30 (Spulture 5,
secteur DI) Indtermin Adulte Absente 1
SSC 31 (Spulture 2
(Secteur E I, III, V) Indtermin Adulte Absente 2
SSC 32 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 1) Indtermin Adulte Prsente 1
SSC 33 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 2) Indtermin Adulte 2
SSC 34 (Spulture 3-4
(secteur F, niveau 3) ? ? ? ?
SSC 35 (Spulture 6
(secteur F, niveau 1) ? ? ? ?
SSC 36 (Spulture 6
(secteur F) niveau 2) ? ? ? ?
SSC 37 (Spulture 6
(secteur F, niveau 3) ? ? ? ?
SSC 38 (Spulture 6
(secteur F, niveau 4) ? ? ? ?
SSC 39 (Spulture 10,
secteur F) ? ? ? ?
SSC 40 (Spulture 11,
secteur F) Indtermin Adulte Prsente 1
Total ? 7 adultes 2 absentes et
trois prsentes ?
Tableau 8 : Des squelettes sans crne retrouvs dans le niveau du PPNB rcent
Jricho en fonction du dpt.
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 45-101.
45
Los Trofeos de Pompeyo
Luis Amela Valverde1
Resumen: Al finalizar la guerra sertoriana Cn. Pompeyo Magno (cos. I 70 a.C.)
levant en los Pirineos unos magnficos trofeos conmemorando tanto su reciente
victoria en la Pennsula Ibrica como la implantacin de su poder e influencia en
Occidente, a la vez que sealaba los nuevos lmites fronterizos entre Hispania y la
Galia.
Palabras clave: Pompeyo Magno, Trofeos de Pompeyo, Pirineos, Guerra de
Sertorio.
Abstract: At the end of the Sertorian War Cn. Pompeius Magnus (cos. I 70 BC)
raised magnificent trophies in the Pyrenees commemorating so much the recent victory
in the Iberian Peninsula as well as the establishment of his power and influence in the
West. At the same time also marked the new frontiers between Hispania and Gallia.
Keywords: Pompeius Magnus, Pompeys Trophies, Pyrenees, Sertorian War.
Los Trofeos de Pompeyo, a pesar de su conocimiento fragmentario, es un
elemento fundamental para comprender el proceso de evolucin del culto a la
personalidad de los grandes generales romanos de la repblica tarda. Este proceso
culminar en poca de Augusto (27 a.C.-14 d.C.) con el trofeo de La Turbie en los
Alpes, mucho mejor conservado, del que incluso se ha recuperado parte de la
inscripcin (CIL V 7817), cuyo texto completo conocemos tambin gracias a Plinio
1 Grupo CEIPAC. Universidad de Barcelona.
-
Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 45-101.
46
(Plin. NH 3, 136-137)2 que, de hecho, no es ms que un gemelo del monumento
pompeyano3.
Fuentes literarias
Los Trofeos de Pompeyo, ubicados en el paso natural de Panissars, en los
Pirineos Orientales4, fue un impresionante monumento arquitectnico, del que
nicamente en la actualidad quedan unos pobres restos, a los que se han superpuesto los
de una iglesia medieval, que lo hacen prcticamente irreconocible. Levantado por el
general y poltico romano Cn. Pompeyo Magno (cos. I 70 a.C.), fue el primero en su
gnero, puesto que para celebrar su victoria en Hispania contra el caudillo popular Q.
Sertorio (pr. 83 a.C.), en vez de levantar el tpico amontonamiento de armas sobre un
soporte artificial a modo de panoplia, procedi a levantar un edificio de estilo
helenstico. Estos trofeos fueron tan famosos en la Antigedad que de ellos hablaron los
escritores Salustio, Estrabn, Plinio, Exuperancio y Din Casio, aunque la informacin
que ofrecen es dispar5.
2 Daz Ario, 2011a, p. 115.
3 Goudineau, 1996, p. 471.
4 No hay que relacionar con Pompeyo Magno un trofeo localizado en Lugdunum Convenarum, ciudad
fundada por este mismo general, puesto que se edific ca. el ao 25 a.C., en honor a las campaas de
Augusto. Vid: G.-Ch Picard, Trophes dAuguste Saint-Betrand-de-Comminges, Mmoires de la
Socit Archologique du Midi de la France 21 (1947), pp. 5-52. E. Boube, Le Trophe augusten, Saint-
Betrand-de-Comminges, 1997. J.-L. Schenck-David, Le trophe de Saint-Bertrand-de-Comminges:
tribulations antiques et modernes dun monument triomphal dans les Pyrnes centrales, Revue du
Louvre (2003), pp. 29-36; Le trophe de Saint-Bertrand-de-Comminges: les dchets de la gloire et le
triomphe des rebuts, en De lart dtre conservateur: du site au muse, la Prhistoire et lAntiquit
mises en espace, actes des journes d'tude du Centre de recherches historiques sur les socits
mditerranennes (Perpignan, 2005), pp. 91-105.- Ramage, 1997, p. 126. Marco Simn, 1998, p. 58
consideran que este trofeo, levantado con ocasin de las campaas de Augusto, servira para contrarrestar
la reputacin y la propaganda pompeyana en el rea. 5 Fuentes ahora recogidas por O. Rimbault en: http://www.via-
neolatina.fr/mbFiles/documents/historica/trophee-de-pompee.pdf.
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 45-101.
47
Vista de los Trofeos de Pompeyo (y de la iglesia medieval superpuesta) desde Fort Bellegarde (fotografa:
autor)
Salustio (Sall. Hist. 3, 89 = Serv. Comm. ad Verg. 11, 6-8) y Exuperancio (Exup.
8, 25, 56), quien sigue al anterior, mencionan nicamente que Pompeyo levant trofeos
en las cumbres de los Pirineos. Estrabn seala que los Trofeos de Pompeyo se situaban
en el lmite entre Iberia (Hispania) y Cltica (Galia), por el lugar donde pasaba la va
Augusta (nombre de la ruta de comunicacin en poca imperial), y que la frontera entre
ambos territorios era visible desde dos puntos: el santuario de Afrodita (en Portus
Veneris [Port-Vendres, dept. Pyrenes-Orientales]) y los Trofeos de Pompeyo (Str. 3, 4,
1: 3, 4, 7; 3, 4, 9; 4, 1, 3).
Plinio es quien aporta la informacin ms extensa sobre este particular6. A parte
de situar este monumento en los Pirineos, como los anteriores escritores citados,
6 Plin. HN 3, 18: Citerioris Hispaniae sicut complurium provinciarum aliquantum vetus forma mutata est:
utpote cum Pompeius Magnus tropaeis suis quae statuebat in Pyrenaeo DCCCLXVI oppida ab Alpibus
ad fines Hispania Ulterioris in dicionem ab se redacta testatus sit. y Plin. HN 7, 96: Et statim ad solis
occasum transgressus excitatis in Pyrenaeo tropaeis, oppida DCCCLXXVI ab Alpibus ad fines Hispaniae
Ulterioris in ditionem redacta victoriae suae adscripsit et maiore animo Sertorium tacuit, belloque civili,
quod omnia externa conciebat, extincto iterum triumphales currus eques Romanus induxit.- Sobre la
descripcin que ofrece este autor clsicos sobre los Pirineos, vid: J. Martnez Gzquez, Los Pirineos,
lmite de Hispania en las fuentes clsicas: Plinio el Viejo, en Actas del Congreso Internacional Historia
de los Pirineos. Tomo I. Prehistoria e Historia de la Antigedad (Madrid, 1991), pp. 433-444.
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 45-101.
48
menciona la existencia de una imago -una estatua- del propio Pompeyo7 (Plin. HN 37,
15), al igual que una inscripcin (su res gestae) en la que se indicaba que ste haba
obtenido la rendicin de 876 oppida8 (Plin. HN 3, 18; 7, 96
9), desde los Alpes hasta los
lmites de la Hispania Ulterior, aunque silenciando su victoria sobre su adversario
Sertorio, atribuido por Plinio a la grandeza de nima (maiore animus) de Pompeyo
(Plin. HN 7, 96). No parece tener el mismo espritu con Q. Cecilio Metelo Po (cos. 80
a.C.), compaero de fatigas en la guerra sertoriana, y del que tampoco hace la menor
alusin10
.
En realidad, el silencio sobre Sertorio tiene una explicacin en la que
precisamente Pompeyo no sale bien parado, y no por la magnanimidad del vencedor que
Plinio le atribuye. Floro seala que el conflicto sertoriano fue un bellum civile entre
Romanos y, por tanto, de una guerra injusta (bellum iniustum)11
, que los generales
vencedores (Pompeyo y Metelo Po) transformaron para as celebrar su correspondiente
triunfo12
(Flor. 2, 10, 9)13
. Esta es la verdadera razn por la que Pompeyo no menciona
a Sertorio (ni a su colega Metelo) en la inscripcin sobre sus Trofeos, sino a Hispania,
7 Arce, 1994, p. 265. Castellv, Nolla y Rod, 1995a, p. 17 consideran, al analizar la terminologa
empleada por Plinio, que no exista propiamente una estatua de Pompeyo, sino que al poder tener el
trmino imago un significado ms general y abstracto de smbolo, no sera ms que una alusin de
carcter simblico de los Trofeos de Pompeyo sobre el propio Pompeyo Magno. 8 Castellv, 1989, p. 15. Rod, 1993, p. 647. Quizs la inscripcin referida por Plinio se encontrase en la
fachada hispnica del monumento. La mencin recuerda la lista de 45 pueblos sometidos por Augusto en
los Alpes, inscrita sobre el trofeo de La Turbie (ca. 7-6 a.C.). Vid: J. Formig, Le trophe des Alpes (La
Turbie), Paris, 1949. N. Lamboglia, Le trophe dAuguste la Turbie, Bordighera, 1983. S. Binninger, Le
trophe dAuguste La Turbie, Paris, 2009. Ph. Casimir, Le Trophe d'Auguste La Turbie, Paris, 2010. 9 Obsrvese que Plin. HN 3, 18 ofrece la cifra de 866 oppida. De hecho, el nmero es irrelevante. Como
indican Rod, 1993, pp. 648-649. Castellv, Nolla y Rod, 2008, p. 33 las variantes del texto ofrecen las
cifras: 846, 866, 876 y 877 oppida. Evidentemente, como seala Nicols, 2014, p. 43, el mayor nmero de
poblaciones tomadas sera en la Pennsula Ibrica. 10
Ooteghem, 1954, p. 134. Leach, 1978, p. 54. Arce, 1994, p. 266. Amela, 2001, p. 187; 2003, p. 189;
2011, p. 52. 11
Sobre estos trminos, vid: P. Jal, Bellum Civile... Bellum Externum dans la Rome de la fin de la
Rpublique, LEC 30 (1962), pp. 257-267 y 384-390; La guerre civile Roma. Etude littraire et morale,
Paris, 1963. 12
Pompeyo Magno celebr su triunfo ex Hispania el 29 de diciembre del ao 71 a.C. (App. BC 1, 121.
Cic. Leg. Man. 62; Pis. 58. Dio 36, 25, 3. Eutrop. 6, 5, 2. Flor. 2, 10, 9. Plin. NH 7, 95-96. Plut. Crass. 11,
8; Pomp. 22, 1; 23, 2. Vell. 2, 30, 2. Val. Max. 8, 15, 8. Zonar. 10, 2 y 5), mientras que Metelo Po lo
celebr poco antes (App. BC 1, 121. Eutrop. 6, 5, 2. Flor. 2, 10, 9. Sall. Hist. 4, 49M. Vell. 2, 30, 2). 13
Sic recepta Hispania, victores duces externum id magis quam civile bellum videri voluerunt ut
triumpharent.
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Tiempo y Sociedad, 22 (2016), pp. 45-101.
49
de manera que la contienda se presenta como si se hubiera mantenido exclusivamente
contra pueblos extranjeros14
.
La cifra de oppida ofrecida por Plinio es absolutamente exagerada, y en gran
parte debe hacer referencia a los muchos fortines y establecimientos aldeanos indgenas
que Pompeyo captur de una manera u otra15
. En cualquier caso, muestra, si es cierta,
que se llevaba un control de los pueblos sometidos16
, as como de la amplitud de las
operaciones realizadas17
. Blzquez seala un pasaje de Estrabn que puede ponerse en
relacin a la inscripcin que existi en los Trofeos de Pompeyo: cuando Polibio
dice que Tiberio (Sempronio) Graco (cos. I 177 a.C.) destruy trescientas de sus
ciudades [de los celtberos], Posidonio, burlndose, responde que con esto el hombre
trata de halagar a Graco, denominado ciudades a los baluartes, como se hace en los
desfiles triunfales (Str. 3, 4, 13)18
. Pero este dato refleja una realidad: la victoria de
Pompeyo se debi no tanto a las batallas campales como precisamente al control de las
cientos de comunidades existentes en Hispania y Galia19
.
14
Ooteghem, 1954, p. 134. Arce, 1994, pp. 266-267. Amela, 2001, p. 187; 2003, p. 190; 2011, pp. 52-53.
Daz Ario, 2011b, p. 167. Castellv, Nolla y Rod, 2008, p. 34. Ibarra, 2009, p. 108. Schulten, 2013, p.
233. 15
Piganiol, 1974, p. 469. Solana y Montenegro, 1986, p. 121 Amela, 2001, p. 187. Southern, 2002, p. 49.
Novillo, 2013, p. 149. Vase la nota crtica de Dio Cass. 41, 24, 3. 16
Ebel, 1975, pp. 367-368. 17
Southern, 2002, p. 49. 18
Blzquez, 2007-2008, p. 110. 19
Leach., 1978, p. 54.
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Pompeyo y los Pirineos (segn Beltrn Lloris y Pina Polo)
Din Casio menciona que C. Julio Csar (cos. I 59 a.C.), tras haberse declarado
la guerra civil, despus de haber vencido a las fuerzas pompeyanas establecidas en la
regin de la Btica (49 a.C.), se dirigi por barco hasta Tarraco (Tarragona, prov.
Tarragona), y desde all cruz los Pirineos, pero sin levantar ningn trofeo all (Dio
Cass. 41, 24, 3). Posiblemente Csar entendi que no conseguira buena fama por
hacerlo (una forma sutil de desprestigiar la obra de su rival); en cambio, erigi un gran
altar construido en piedra pulimentada20
cerca de los Trofeos de Pompeyo (Dio Cass.
41, 24, 3), posiblemente dedicado a su deidad protectora, Venus21
. Esta accin de Csar
quizs fuera debida en parte por el hecho de que los Trofeos de Pompeyo fueron muy
censurados: Din Casio informa que por este acto Pompeyo no gan muy buena fama
20
Castellv, Nolla y Rod, 2008, p. 36 consideran que puede tratarse de una alusin a caliza marmrea o a
mrmol. 21
Amela, 2011, p. 53.
-
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51
(Dio Cass. 41, 24, 3), y quizs el acto de Csar estuviera en su poltica de clementia22
.
Pero, ms bien, Csar quera manifestar el cambio de fortuna que se estaba
desarrollando en el mundo romano23
.
Asimismo, existe una fuente tarda, el metropolitano Julin de Toledo (ca. 642-
690 d.C.), quien escribi Historia rebellionis Pauli adversus Wambam que, como su
nombre indica, narra una sublevacin acaecida en el ao 673 d.C. contra el monarca
visigodo Wamba (672-680 d.C.)24
. En este texto se hace referencia a un Opopumpeum
grandem (Iul. Hist. Wamb. 33), que, como muy bien interpret Pall, se trata de una
corrupcin y un recuerdo de los Trofeos de Pompeyo (Opus Pompei Magni), quien los
sita en el Coll de Perts antes de llegar a Les Cluses (las antiguas Clausurae), segn el
testimonio del citado escritos25
.
En resumen, gracias a las fuentes literarias, podemos indicar lo siguiente sobre
los Trofeos de Pompeyo:
22
Ooteghem, 1954, p. 134. Berti, 1987, p. 79. Pons, 1994, 67. Amela, 2001, pp. 187-188; 2003, p. 190;
2011, p. 53. Arrays, 2006a, p. 182.- Arce, 1994, pp. 266-267 considera que Csar nicamente levant un
altar junto a los Trofeos de Pompeyo no por las razones que aqu se han esgrimido anteriormente, sino
porque consideraba que el levantamiento de este trofeo era un acto de falsificacin y banalidad de los
hechos por parte de Pompeyo. En parte es cierto, pero no hay que quedarse aqu: los Trofeos de Pompeyo
seran utilizados igualmente como delimitacin territorial entre la Galia e Hispania, con su connotacin
simblica correspondiente. Igualmente, si Csar quera demostrar la ilegalidad de Pompeyo por haber
levantado un trofeo por haber vencido a ciudadanos romanos, habra que preguntarse por qu este mismo
Csar celebr a principios de octubre del ao 45 a.C. un triunfo por su victoria en Munda (Dio 43, 42, 1.
Flor. 2, 13, 88-89. Liv. Per. 116. Plin. NH 14, 97. Plut. Caes. 56, 4. Quintil. Inst. Or. 6, 3, 61. Suet. Iul.
37, 1. Vell. 2, 56, 2), lograda igualmente sobre ciudadanos romanos, aunque ya eran otros tiempos, en la
que la antigua Repblica haba perecido.- Sobre la clementia Caesaris, vid: Vid: H. Dahlmann,
Clementia Caesaris, NJP 10 (1934), pp. 17-26. M. Treu, Zur clementia Caesaris, MH 5 (1948), pp.
197-217. J. Adam, Clementia Caesaris, Stuttgart, 1970. Gy. Balsz, Clementia and divinitas. A study in
the political thought of the first century B.C., Oikumene 5 (1986), pp. 243-327. A. Campi, La clementia
di Cesare nel De bello Gallico, en Amnistia, perdono e vendetta nel mondo antico (Milano, 1997), pp.
253-270. M. A. Novillo Lpez, La clementia caesaris: virtud propia del buen gobernante, en Debita
verba. Estudios en homenaje al Profesor Julio Mangas Manjarrs (Oviedo, 2013), pp. 734-748. 23
Jullian, 1909, p. 600. 24
Sobre este tema, vid: I. Soriano Velzquez, Wamba y Paulo: Dos personalidades enfrentadas y una
rebelin, ETF(Hist) 2 (1989), pp. 213-221. A. R. Esteban Ribas, La rebelin de Paulus, Revista de
Claseshistoria [383] (2013), pp. 1-33. 25
Pall, 1985, p. 45. Amela, 2001, p. 188.- Que se ha perdido la memoria de su significado lo demuestra
Esteban Ribas, 2013, p. 22, quien seala, hablando de la campaa de Wamba: Oppopumbeum grandem
se desconoce el significado exacto del trmino, pero por el contexto se puede colegir que se refiere al
propio Paulus, que se califica as mismo con un nombre grandilocuente y el adjetivo grandem-. Por su
parte, Gil, 2002, p. 238, no est de acuerdo con Pall, y considera que la palabra opopompeum oculta el
vocablo apopompeum, literalmente, chivo expiatorio, que se utiliz en la Edad Media con otro
significado, pero nosotros consideramos que es una solucin muy forzada, como el propio Gil reconoce.
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- Se situara junto a la va Augusta.
- Estaba en la frontera entre Hispania y Galia (de hecho, el primer testimonio de la
existencia de una lnea divisoria entre ambos territorios).
- Exista una escultura de Pompeyo.
- Se encontraba una inscripcin de Pompeyo dando cuenta de la toma de oppida tanto
en Hispania como en la Galia Transalpina.
- Csar erigi a su lado un gran altar.
Sobre la fecha de construccin de este monumento, se debe situar en el periodo
73-71 a.C.26
, es decir, cuando la victoria senatorial en la guerra sertoriana estaba ya
prcticamente decidida. Sertorio fue asesinado en el ao 73 a.C. por su lugarteniente M.
Perpena (pr. ca. 89 a.C.), quien a su vez fue ejecutado por Pompeyo en el ao 72 a.C.
Por tanto, los trofeos pudieron comenzarse a erigir cuando la balanza de conflicto blico
ya se haba claramente decantado a favor de la causa romana. Ya ms problemtico es
conocer el ao concreto: el ao 73 a.C.27
, el ao 72 a.C.28
, o el ao 71 a.C.29
Pompeyo
volvi a Roma a principios del ao 71 a.C., por lo que en un principio debi realizarse
antes de esta fecha, al menos los inicios de los trabajos, pues muy difcilmente lo pudo
levantar en plena conflicto blico30
. Por tanto, en nuestra opinin, las obras se iniciaran
en el ao 72 a.C. Desconocemos en qu momento se finaliz los trabajos de
26
Barruol, 1969, pp. 33 n. 4 y 169; 1976, p. 392. Ebel, 1975, p. 367 (finales 72-71 a.C.). Migliario, 2011-
2012, p. 28 (72-71 a.C.). Novillo, 2013, p. 147 (invierno del 72 al 71 a.C.). 27
Hurtado, 1987, p. 397. 28
Ripoll, 1990, p. 193 n. 77. Alonso-Nez, 1992, p. 91. Hermon, 1993, p. 242. Vivas, 1993, p. 42. 29
Etienne, 1955, p. 307. Castellv, 1987, p. 491; 1988, s.p.; 1989, pp. 11 y 14; 2013, pp. 51 y 58. Ruiz de
Arbulo, 1992, p. 69. Rod, 1993, p. 647; 2007, p. 202. Beltrn Lloris y Pina Polo, 1994, p. 115. Nolla y
Rod, 1994, p. 94. Pons, 1994, p. 61. Castellv, Nolla y Rod, 1995a, p. 17; 2008, pp. 66 y 135; 2010, p.
178. Castellv et alii, 1997, pp. 56 y 82. Nolla, 2000, p. 211; 2007, p. 182. Rocas, Roqu y Pall, 2002, p.
80. Ruiz de Arbulo, 2002-2003, p. 164. Arrays, 2006a, p. 182; 2006b, p. 933. Keay, 2006, p. 224. Pina
Polo, 2007, p. 229; 2008, p. 41. Clment, 2008, p. 32. Ibarra, 2009, pp. 83 y 102. Leveau y Palet, 2010, p.
171. Rod e Izquierdo, 2010, p. 6. Cabezas, 2013, p. 22; 2014, p. 19. Matyszak, 2013, p. 161. Bouet,
2015, p. 19. 30
Aunque no tenga relacin directa, Gros, 1999, 35-36 recuerda que el Theatrum Pompei comenz a
edificarse en el ao 61 a.C. (a la vuelta de Pompeyo Magno de Oriente), se inaugur oficialmente en el
ao 55 a.C., pero las obras no finalizaron hasta el ao 52 a.C.
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construccin, pero seguramente ya estara acabada cuando Pompeyo obtuvo el
consulado por primera vez, ao 70 a.C.
La tradicin ha situado los Trofeos de Pompeyo en el Coll de Perts31
, aunque
no todos los investigadores estuvieron de acuerdo, como Hurtado, quien lo ubicaba en la
zona de Espolla-Rabs-Sant Quirc, en la va que una la comarca de lAlt Empord con
la comarca del Rossell, al otro lado de los Pirineos, pasando por Cotlliure (dept.
Pyrnes-Orientales)32
. En cualquier caso, los pasos montaosos entre las dos comarcas
citadas son practicables tanto en invierno como en verano33
.
Para la ubicacin de los trofeos de Pompeyo se han defendido dos hiptesis, una
costera y otra interior34
. La primera, como seala Castellv, al estar los Trofeos de
Pompeyo situado en la misma longitud que el santuario de Afrodita, ambos en o junto a
la costa, significara que la frontera estara muy mal estabilizada, lo que no parece ser
muy creble para la Roma republicana del siglo I a.C. En cambio, si se acepta la
situacin interior, no se entra en ningn conflicto, ya que ambos monumentos se
encontraran en una misma latitud y sealaran claramente una lnea fronteriza bien
delimitada. De este modo, el santuario de Afrodita sera el faro de los navegantes
mientras que los trofeos la seal terrestre para un itinerario terrestre35
.
31
P. e., Blzquez, 1991, p. 44. Fats, 1998, p. 22. 32
Hurtado, 1987, pp. 397-398. 33
Hurtado, 1987, p. 391. 34
Para las diferentes tentativas de localizacin de este monumento, vid: G. Castellv, Localisation du
trophe: essai d'historiographie, XIVem-XXe sicles, en Etudes Roussillonnaises Pierre Ponsich
(Perpign
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